Médiatisation de la Journée internationale de la femme : analyse d’Arlette Masamuna

Déterminée durant son parcours -scolaire et académique-, Arlette Masamuna, docteure en communications sociales de l’Université catholique du Congo (UCC), vient de réaliser l’un de ses rêves d’enfance : publier un ouvrage scientifique. « La médiatisation de la Journée internationale de la femme dans la presse de Kinshasa » est le titre de cet ouvrage qu’elle met à la portée du public. Le gotha scientifique du pays s’est retrouvé vendredi 1er décembre 2017 au Centre Wallonie Bruxelles de Kinshasa où a eu lieu le vernissage de ce livre de 235 pages paru aux éditions universitaires européennes, Bruxelles, et préfacé par le professeur Hilaire Mbiye.

 

« La médiatisation de la JIDF dans la presse de Kinshasa » offre aux lecteurs l’analyse du traitement dans les journaux de la capitale congolaise de la journée du 8 mars, consacrée par les Nations unies à la promotion des droits de la femme. Pour ce faire, Docteure Arlette Masamuna Silumvumina a donc ciblé quatre tabloïds, à savoir La Référence Plus, Le Potentiel, L’Observateur et Uhuru. Les articles concernés dans cette étude sont ceux publiés pendant les mois de mars des années 2006 à 2010. L’auteur scrute à fond la question du traitement de l’information sur la femme et ses droits. Le livre a été porté aux fonts baptismaux par le vice-gouverneur du Kongo Central, Atou Matubuana qui a fait le déplacement pour honorer Arlette Masamuna. « Un village sans femme est un village mort », dit un vieil adage paraphrasé par le vice-gouv’ Matubuana.

 

Témoignant, le professeur Adolphe Lumanu a été clair dans ses propos. Selon lui, en 40 ans de carrière dans l’enseignement supérieur, très peu d’étudiants l’ont marqué. Dans ce lot figure Arlette Masamuna reconnue pour son esprit d’ouverture très remarquable. « Arlette Masamuna est une mine d’intelligence qui mérite notre soutien », a déclaré le Prof Lumanu.

 

Promotion des droits de la femme

Subdivisé en deux parties et regroupant quatre chapitres, une introduction et une conclusion générale, l’ouvrage apporte une étude quantitative et qualitative rigoureuse, comme l’a fait savoir le professeur François-Xavier Budim’bani de l’UCC, dans sa lecture critique avant de rassurer l’intelligentsia congolaise de la pertinence du sujet abordé par l’auteure et de la manière dont elle l’a traité. « Un certain nombre de résultats est présenté dans ce livre », a avancé le professeur Espérance Bayedila de l’Institut facultaire des sciences de l’information et de la communication (IFASIC), qui était très émue de voir Arlette Masamuna franchir cette étape. Expliquant sa démarche, Arlette Masamuna a rendu hommage à Ndona Béatrice, Anuarite Nengapeta et Sophie Kanza pour leur sens de dévouement et d’engagement dans la promotion de la femme.

 

Dans sa thèse soutenue le 3 février 2017, Docteure Masamuna avait indiqué que grâce à l’analyse de contenu (868 articles), elle a pu ranger les articles compulsés en deux grandes catégories, à savoir moderne ou progressiste (renfermant les articles favorables à la promotion des droits de la femme) et traditionnelle ou conservatiste (avec des articles défavorables à la promotion des droits de la femme). La catégorie des articles classés « progressistes » se taille la part du lion avec 76% de l’ensemble, tandis que la catégorie des articles dits « conservatistes » ne représente que 24%.

 

Ce n’est pas tout. Au-delà du traitement et de la couverture de la journée du 8 mars, l’auteur de « La médiatisation de la JIDF dans la presse de Kinshasa » déplore également, dans son étude, l’absence criante de la femme sur l’espace de pouvoir dans les espaces médiatiques analysés. Anna Mayimona, coordonnatrice nationale de l’Union congolaise des femmes des médias (UCOFEM), a reconnu que la représentativité de la femme dans les rédactions de la presse écrite est très faible (environ 20% de femmes engagées).  A l’en croire, pour relever les défis, il ne s’agit pas seulement de l’affaire de l’UCOFEM, cela nécessite également l’implication de tous les acteurs concernés.  Ce qui explique que le problème des droits de la femme est d’abord sociétal, comme a martelé Professeur Bayedila.

 

Arlette Masamuna, « jeune ndona du Kongo Central »  

Par ailleurs, une forte présence des notables Ne-Kongo était remarquable au Centre Wallonie-Bruxelles lors du vernissage du livre. Madeleine Mienze, notable de Mbanza-Ngungu, cité qui a vu naitre Arlette Masamuna, a salué la qualité et la patience de l’auteur de l’ouvrage « La médiatisation de la JIDF dans la presse de Kinshasa ».

 

Elle a réitéré son engagement et celui d’autres fils et filles du Kongo Central de soutenir et d’accompagner Docteure Arlette Masamuna Silumvumina, une « jeune ndona » de la province. « Arlette a ouvert le débat à travers son ouvrage », a renchéri Madeleine Mienze qui invite l’auteure à mener davantage des recherches toujours au sujet de la promotion de la femme en vue d’apporter des remèdes à la question culturelle de la parité qui demeure encore dans plusieurs coins de la Rd-Congo.

PATRICK NZAZI