Miriam Makeba, Aïcha Koné, Patience Dabany…ces légendes africaines qui ont chanté en lingala

Quand nous parlons de la musique rd-congolaise, nous voyons en grande partie le lingala avec qui elle est intimement liée. Cette langue nationale qui reste la plus parlée au pays avec le swahili, demeure une vraie identité, un véritable héritage culturel, une expression de joie répandue dans certains pays de l’Afrique centrale comme le Congo-Brazzaville, le Gabon, la République Centrafricaine, l’Angola.

Le lingala, déjà présent dans le cinéma, la littérature, les discours qu’ils soient historiques, l’armée, est en outre très ancré dans la musique populaire du pays notamment la rumba. Il dégage ce côté esthétique et émotionnel et transmet des émotions parfois poétiques. D’Angélique Kidjo à Asalfo en passant par Charlotte Dipanda, plusieurs artistes tressent des lauriers à une langue singulière.

Dans l’histoire de la musique rd-congolaise, le lingala a une influence indéniable. Cette puissance glamour de la langue a traversé les frontières allant jusqu’à séduire plusieurs grandes figures musicales du continent africain qui, pour la plupart, ont chanté dans la langue de Mobutu.

Découvrez notre petite liste de ces grandes voix de la chanson africaine qui ont fait des titres en lingala.

1. Miriam Makeba

Icône incontestée de la chanson africaine, Miriam Makeba a toujours fait montre d’une diversité absolue de ses influences musicales. La légende sud-africaine qui chantait en zoulou, xhosa, anglais, swahili, arabe, a également porté son éternelle voix militante et engagée en lingala, une des langues nationales en République Démocratique du Congo. En 2000, la star de « Pata Pata » sort son énième album « Homeland », aidée par le virtuose rd-congolais Lokua Kanza qui en composera plusieurs titres. Une aubaine pour Miriam Makeba de chanter en lingala dans le titre « Liwa Weshi » où elle raconte sa tristesse d’avoir perdu un être cher.

2. Richard Bona

Il demeure l’un des musiciens originaires de l’Afrique qui n’ont plus rien à prouver. Natif de Minta au Cameroun, le chanteur et bassiste américain Richard Bona, Bona Penda Nya Yuma Elolo à l’état civil, est un véritable partisan de l’universalisme qui aura longtemps bourlingué musicalement. En 2016, le musicien de 54 ans chante la grande histoire des esclaves de langue Mandekan d’Afrique de l’ouest débarqués à Cuba, apportant avec eux leur musique et leurs traditions, dans son album « Héritage ». L’un des titres de l’opus « Aka lingala te » est chanté en lingala.

3. Aïcha Koné

Elle est l’une des plus belles et grandes voix de la musique ivoirienne. Aïcha Koné demeure l’une des artistes qui auront, au-cours de leur carrière, été influencées par la musique rd-congolaise de l’époque. D’ailleurs, elle s’est même appropriée le rythme de la rumba et la subtilité de ses artistes dans « Na pesi yo motema » arrangé par Jimmy Hyacinthe. Ce titre issu du disque 33 tours, évoque la peine de cœur d’une femme après avoir été abandonnée par son mari.

4. Patience Dabany

Même si elle a réussi à connaître un grand succès grâce notamment à « Chéri ton disque est rayé », Patience Dabany a marqué de son empreinte indélébile sa carrière internationale grâce à « Gaella », un titre chanté en lingala issu de son album « Associé » sorti en 2011. Légende de la musique gabonaise et africaine, la Mama comme on la surnomme, aura été influencée par la musique rd-congolaise à Brazzaville, sa ville natale et voisine de Kinshasa. Aujourd’hui, le fang, le batéké, le français, l’anglais en compagnie du lingala, demeurent les langues qu’elle exploite dans ses chansons avec des rythmes variés.

CHADRACK MPERENG