Musique : Face au futurisme, la rumba rd-congolaise perd-elle son côté esthétique ?

En dépit de la menace spectaculaire de l’afro pop et d’autres styles de musique créés par ordinateur, la rumba rd-congolaise résiste. Présente depuis près d’un siècle, elle a connu des moments épiques qui ont marqué son histoire.

Issue de la rumba cubaine, la rumba rd-congolaise a incontestablement contribué à la création d’autres styles de musique en Afrique tels que le « Makossa », le « Soukous » et le « Coupé-décalé. L’on ne peut pas parler de cette rumba sans citer son précurseur Wendo Kolonsoy qui avant 1960 exécuté déjà cette musique. Genre de propagande, la rumba rd-congolaise a marqué par son rythme vivant surtout pour les indépendances africaines.

Kabasele Tshamala dit Grand Kallé -père de la rumba rd-congolaise moderne reste l’un des fers de lance de la chanson du pays. Il a en grande parti contribué notamment au métissage de style mêlant rumba rd-congolaise aux rythmes afro-caribéens. Un artiste futuriste qui est resté dans le panthéon même de la musique africaine.

Après l’indépendance de la République Démocratique du Congo en 1960, le pays a connu des artistes et groupes qui ont fait la pluie et le beau temps. Franco Luambo avec le Tout Puissant Ok Jazz et Tabu Ley Rochereau et son African Fiesta, la rumba rd-congolaise a véritablement dominé l’Afrique pour son côté authentique et créatif. Ces valeurs traditionnelles ont fait connaître la musique rd-congolaise à l’échiquier mondial même si des sonorités de styles comme les Rythm and Blues ont également porté la rumba du pays. Pépé Kallé, Papa Wemba, Koffi Olomide, Evoloko Lay et Jossart Nyoka Longo sont en outre des figures importantes de cette musique qui continue à faire rêver.

Même si beaucoup d’observateurs reconnaissent la contribution du futurisme dans la rumba rd-congolaise, ils pensent cependant que la préservation de ses valeurs esthétiques demeure son originalité. C’est d’ailleurs ce qui fait sa force.

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Fally Ipupa, artiste qui se pointe comme révolutionneur de la rumba rd-congolaise demeure également dans le modernisme. L’adaptation au nouveau monde est-il synonyme d’un abandon aux valeurs traditionnelles ? Pas du tout. La rumba rd-congolaise a plutôt besoin d’une mise à jour pour rester au top malgré l’adversité. Un passage obligé au monde futuriste qui commence à inspirer d’autres artistes du pays à faire du métissage en l’occurrence Ferré Gola, Fabregas Le Métis Noir et Robinio Mundibu.

Face à la concurrence, la jeune génération ne s’est pas posée des questions pour saisir cette opportunité. Quotidiennement, elle se tourne vers les musiques électroniques. Innos’B, Gaz Mawete, Rebo Tchulo… les exemples sont légion.

Avec le futurisme, la rumba rd-congolaise n’a pas du tout perdu sa saveur d’atan. Ce métissage avec d’autres styles de musique lui donnent plutôt une force considérable à demeurer parmi les genres musicaux qui continuent à influencer la planète.

NDLR : Sujet très intéressant. Nous tâcherons à interviewer d’autres acteurs de cette musique qui fait partie de l’identité rd-congolaise et Kongo (Rd-Congo, Congo Brazzaville et Angola) et qui par son rythme doux et tendre symbole l’amour.

CHADRACK MPERENG