Organisation des assemblées générales à la Socoda : Un premier pas vers de grandes réformes?

La société congolaise des droits d’auteurs et des droits voisins – Socoda – continue à broyer du noir à cause notamment dans la gestion calamiteuse de ses revenus par ses différents administrateurs.

Climat tumultueux, absence de convocation des assemblées générales ordinaires ou encore manque criant d’un renforcement de capacités des administrateurs et autres membres du personnel demeurent des vrais casse-têtes contre le décollage de cette société. Plusieurs artistes ont dû faire attendre leurs voix en faveur des ayants droit, mais en vain.

D’après certaines sources, la Socoda veut aujourd’hui renaître de ses cendres en organisant au mois d’août les assemblées générales. Le 20 août 2021 pour l’assemblée générale extraordinaire et le 30 août 2021 pour l’assemblée générale élective.

Un premier pas vers des réformes ?

Face aux différents problèmes qui minent la Socoda, Ngoie Paul le Perc, l’un des membres de cette société a plaidé dans une lettre pour une réforme manifeste notamment, la convocation de l’assemblée générale ordinaire et la mise en place d’un comité d’organisation composé de quelques membres du conseil d’administration.

Appel attendu, puisque la Socoda est enfin prête à répondre aux désidératas de ses membres en organisant notamment des assemblées générales. Celles-ci pourront être le déclic de grandes réformes au sein de cette société des droits d’auteur et droits voisins.

Des réformes qui devront également selon Paul le Perc, mettre en place un comité de crise par le ministre de la culture et la convocation de l’assemblée générale extraordinaire pour amender les statuts, organiser des formations du personnel en partenariat avec des sociétés sœurs plus expérimentées, cas de la Sabam.

Toujours au sein de la même Socoda, d’autres voix souhaitent son éclatement indépendants en plusieurs sociétés spécialisées. Le chanteur et expert en droits d’auteur, Blaise Bula s’est exprimé au cours de l’émission Univers Accoustique diffusée sur Univers FM en ces termes : « Puisque la direction de la SOCODA est composée des représentants des disciplines artistiques phares, je pense qu’il y a moyen d’outiller chaque représentant pour qu’il comprenne les notions des droits d’auteur dans son domaine pour pouvoir en discuter pleinement avec les artistes de son créneau. C’est ici que j’évoque une libéralisation partielle. Chaque représentant après avoir été outillé sera en mesure de conduire sous la supervision de la direction son secteur avec beaucoup de maîtrise et de finesse ».

Cette proposition sera-t-elle acceptée et validée au cours de ces deux grandes rencontres attendues à bras ouverts par les artistes et créateurs rd-congolais affiliés ou pas à la Socoda ? De leur côté, la Confédération internationale des sociétés d’auteurs et compositeurs – CISAC -, l’organisation mondiale de la propriété intellectuelle – OMPI – et l’organisation des nations-unies pour l’éducation, la science et la culture – UNESCO – espèrent voir ces assemblées générales produire des résolutions salutaires pour les ayant-droits.

L’administration des droits d’auteur au Congo – ADACO – créée en 2020 souhaite voir ce secteur libéralisé pour permettre aux artistes et créateurs de vivre de leurs œuvres. Elle estime qu’en dehors des gestionnaires de la Socoda, la Rd-Congo a des cerveaux capables de piloter plusieurs sociétés de droits d’auteur généralistes ou spécialisées. Cependant, elle invite la ministre de la culture, arts et patrimoine Catherine Katunga Furaha à se saisir de cette occasion pour libérer les artistes et créateurs rd-congolais.

CHADRACK MPERENG