Partage des données Whatsapp-Facebook : Quid de la position des utilisateurs Kinois

Depuis le début de cette année 2021, la plateforme des messageries instantanées Whatsapp avait annoncé l’entrée en vigueur le lundi 8 février prochain, de ses nouvelles conditions d’utilisation. Après la perte de ses utilisateurs qui ont par effet papillon, migré vers d’autres plateformes similaires, la messagerie a jugé bon de repousser au mois de mai, sa nouvelle politique de confidentialité.

Malgré cela, la méfiance avait déjà gagné du terrain grâce à la radio-trottoir et en un temps record. Beaucoup d’utilisateurs se précipitent vers les réseaux sociaux des messageries instantanées telles que Signal et Telegram où ils comptent préserver leurs vies privées ou leurs données personnelles. En République Démocratique du Congo comme dans plusieurs pays de la planète, whatsapp est devenu comme une place d’échanges sans lois où les utilisateurs n’ont plus des gènes. D’où, la divulgation de leurs données les dérangent.

Dans une enquête menée par notre rédaction Eventsrdc.com, les tendances des utilisateurs sont reparties en deux. Les uns ont déjà trouvé des solutions alternatives en attendant le jour où les nouvelles conditions entreront en vigueur avant de supprimer définitivement leurs comptes et d’autres ont juré fidélité à cette plateforme de messageries instantanées la plus populaire du monde.

« J’ai déjà téléchargé et installé d’autres applications, j’attends juste le délai fixé pour migrer et supprimer mon compte Whatsapp », fait savoir Judith Shungu. Pour Christine Moboti une autre utilisatrice, il vaut mieux de retourner vers le SMS traditionnels que de voir ses données personnelles être exposées. « WhatsApp est un espace de travail pour nous, si la rédaction migrée vers Signal ou Telegram, nous y allons », fait savoir Carmel Ndeo -mobile journaliste.

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À côté, de deux tendances constatées par notre rédaction, il y a des utilisateurs qui demeurent fidèles à WhatsApp malgré eux. Car, ils estiment qu’ils ne se reprochent de rien quant à leur vie privée. « Je suis en train de m’étonner de voir comment plusieurs personnes cherchent à quitter Whatsapp pour migrer vers Signal ou Telegram. En venant sur internet, on laisse tous des traces, des empreintes. Il revient à l’utilisateur d’avoir une conscience sur les types de données qu’il souhaite partager sur les reseaux sociaux. Sur internet, quand on ne paie pas un service pour l’utiliser, il faut savoir qu’on est automatiquement soi-même le produit de ce service-là », explique Chadrack Itsia, un developpeur informatique.

Et de rajouter : « Pour mon cas, je reste sur Whatsapp. Car, ce n’est pas la première fois que les services de messagerie récupère nos données personnelles. Chacun doit juste avoir un bon sens et savoir modérer l’utilisation des réseaux sociaux ».

Evoluant dans la même logique, Corneille Kilesa, un autre utilisateur jure également sa fidélité à Wathsapp « Sincèrement, je ne compte pas migrer vers une autre application. Jusque-là, je me sens à l’aise avec Whatsapp », dit-il. « Ça ne sert à rien de quitter Whatsapp, mais continuer à utiliser l’internet, c’est purement de l’ignorance. Tant que Whatsapp et sa maison mère Facebook finance le réseau sous-marin de la fibre, il y aura toujours un moyen d’avoir nos données personnelles. En Rd-Congo, nous n’avons pas une politique de gestion des données. D’où, autant mieux y rester », explique un autre.

S’agissant de la stratégie de communication

Pour certains, tout est parti de la communication qui a occasionné la désinformation auprès de plusieurs utilisateurs, singulièrement ceux qui s’apprêtent à quitter Whatsapp. En cet instant, la firme compte une perte de plus 500 millions d’utilisateurs.

« La communication n’était pas bonne. Les utilisateurs ont cédé à la peur, car, personne ne voudra voir ses informations privées exposées sans son consentement. La firme devait plutôt expliquer qu’il s’agit juste d’un échange des données qui ne sont pas privées de Whatsapp vers d’autres applications du groupe Facebook à l’instar d’Instagram et Messenger », intervient Trésor Tshinkuku, journaliste.

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À en croire Déo Vuadi, un expert rd-congolais en communication, la crise qui secoue WhatsApp en ce moment est dû principalement à un excès de confiance qui a amené à une mauvaise prevision des conséquences. « La firme n’a pas pu mesuré suffisamment ce que pouvait être les conséquences de sa communication intensive sur un changement de politique de confidentialité. Parce que normalement lorsque nous allons dans les réseaux sociaux, très peu d’entres nous lisent le contenu des politiques de confidentialité. Moi, j’aurai suggéré qu’elle puisse faire un mail subtile aux clients ( utilisateurs) pour leur informer du changement de la politique de confidentialité et ce serait passé tranquillement», explique-t-il.

Et de poursuivre : « En voulant trop communiquer sur les nouvelles politiques de confidentialité, Whatsapp lui-même a creusé son trou. C’est qui a fait en sorte que ça puisse faire un mauvais buzz. Aujourd’hui, c’est compliqué pour eux de renverser la situation parce que comme on a l’habitude de dire en communication, il ne suffit pas seulement de faire un communiqué de presse, maintenant, là il faut toute une stratégie pour pouvoir reconquérir les utilisateurs qui ont rejoint Signal et Telegram ».

GLODY NDAYA