RDC : A l’ère de l’internet dans sa poche, les cybercafés connaissent-ils une mort inopinée ?

Les cybercafés n’ont plus le vent en poupe comme aux débuts des années 2000. Autrefois, très présent dans le quotidien des rd-congolais -étudiants, professionnels, chercheurs et chômeurs, fréquentaient les cybercafés sans modération, qui, aujourd’hui, sont presque devenus des vestiges d’une certaine époque révolue. Les quelques rares qui sont ouverts de nos jours n’enregistrent plus des visiteurs comme dans le passé. Ceux qui fonctionnent dans les carrefours et centres commerciaux accueillent encore quelques clients en urgence ou analphabètes du numérique. À Kinshasa, par exemple, l’on reconnaît encore les deux cybercafés du croisement des avenues Batetela et du Boulevard du 30 Juin qui tiennent encore, malgré l’avancement technologique avec les smartphones et la connexion 4G en poche.

Les habitués de ce coin reconnaissent qu’il n’y a plus engouement comme il y a de cela 5 ans, soit en 2014, où il fallait faire la queue et demeurer en attente en attendant qu’une place reste vide. Un agent de l’un de ces cybercafés partage le même avis. Il demeure encore optimiste face à cette situation.

La principale cause de ce déclin est l’évolution technologique qui a apporté des supports qui ne sont rien d’autres que le mobile. Il est plus simple aujourd’hui d’accéder sur internet via son téléphone portable. D’après une étude de Target Sarl, réalisée en 2015, 84% d’internaute rd-congolais consultait déjà à cette époque, internet sur un support mobile dont, smartphone ou tablette. Avec les applications plus accessibles qu’autrefois, les anciens adeptes de cybercafés ont depuis migré vers ce qui leur semble plus facile, accessible partout et le plus économique.

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Ce phénomène est mondial. Sans aucun doute, les smartphones ont fait la peau aux cybercafés. Ceci s’explique par la fermeture à tour de rôle de ses espaces qui, il y a dix ans passé ont connu un boom qui touchait presque toutes personnes voulant se connecter à la toile. Ces salles en réseau de plusieurs machines interconnectées, offrant une connexion internet, étaient un lieu de chat, rencontre Web, du téléchargement et des jeux en ligne. Aujourd’hui, ces espaces se sont convertis plus dans la bureautique avec des activités telles que la saisie, l’impression et la photocopie.

Un autre facteur à tenir compte est la venue de la 3ème et 4ème génération de la téléphonie mobile qui a permis d’accéder à internet à partir d’un smartphone, d’une tablette ou encore d’un ordinateur portable avec des débits et un confort qui peuvent se rapprocher de ceux de la fibre optique.

Sans oublier aussi les prix des forfaits mobiles qui n’ont pas contribué à la bonne santé des cybercafés. Ceux-ci n’ont pas pu les concurrencer et les prix de la connexion à l’heure reste toujours plus cher que les prix de forfaits mobiles. Dans les quelques cybercafés qui fonctionnent encore dans les cités de Kinshasa, 30 minutes coûtent 1000FC. Or, avec les mêmes montants, la personne voulant se connecter à Internet, à plus de 30 minutes, selon son utilisation. Au centre-ville, par contre, 30 minutes valent 2000FC. Qu’est-ce qui justifie cette hausse ? Au moment où ce sont les mêmes fournisseurs d’accès à Internet et les mêmes sociétés de télécommunications qui desservent ces mêmes cybercafés.

Que deviendront les cybercafés d’ici 2025 ?

Plusieurs années après l’ouverture des premiers cybercafés, l’on se demande quel est leur avenir, s’ils en ont toujours un.

A l’ère actuelle, le monde se prépare à migrer vers la 5ème génération du réseau mobile. La 3G et la 4G avaient été conçues pour répondre le plus rapidement possible à un besoin de vitesse sur l’internet mobile. La 5G quant à elle, s’inscrit dans un projet plus global, rendant l’interactivité avec notre environnement possible. Tout pourra y être connecté, des smartphones, tablettes, PC, mais aussi des très gros documents, voitures connectées ou encore les accès internet résidentiels, ainsi que l’interconnexion entre les villes, mais surtout, plusieurs objets domestiques.

Alors que les cybercafés ont vécu leurs beaux jours au début des années 2000, l’arrivée et la démocratisation de l’internet mobile et des smartphones qui font presque tout, ont contribué efficacement au RIP de ces salles où on loue une connexion internet avec stress.

Un jour, un cybercafé et une connexion. Ainsi va l’innovation et le développement de l’homme et de son environnement.

GLODY NDAYA