RDC – Cinéma : Face au hic de la formation, Okoko Nyumbaiza propose une politique à court, à moyen et à long terme

Appuyer les structures locales qui existent déjà, créer des écoles de cinéma qui vont dispenser des cours pour au moins 6 mois ainsi que des universités qui apporteront des solides bases généralistes sur le métier, telles sont les propositions à court, moyen et long terme d’Okoko Nyumbaiza, réalisateur rd-congolais face à la problématique de formation du cinéma du pays.

Le cinéma rd-congolais n’est pas sorti de l’auberge malgré un épanouissement florissant des jeunes talentueux qui se démarquent dans le métier. En raison d’une absence d’industrie, le plafond de verre économique persiste dont le difficile accès au financement. À cela s’ajoute, l’absence d’infrastructures adéquates pouvant permettre à l’éclosion du 7ème art au pays.

Des professionnels locaux font des films mais la production demeure moins abondante. Avec les moyens de bord, il s’avère difficile d’obtenir des résultats escomptés. Parmi les problèmes qui encombrent le cinéma rd-congolais, figure également le manque de formation adéquate, conséquence logique d’une absence de structuration et de manque de politique culturelle dans le chef des autorités.

Réalisateur rd-congolais, Okoko Nyumbaiza préconise une politique de formation à court, à moyen et à long terme dont l’appui des structures locales.

« Il faut une politique à trois temps : une politique à court terme, à moyen terme et à long terme. À court terme déjà, il y a quand même des structures locales qui forment des jeunes, il faut les appuyer. Ils n’ont pas assez de matériels, pas de vidéothèques parce qu’il faut voir des grands films, voir des films classiques, apprendre à les analyser; ils n’ont pas de bibliothèques relatives au cinéma, ils doivent lire des bons livres sur le scénario, sur la lumière », a-t-il proposé.

Il a ajouté : « Il faut aussi à moyen terme, penser à avoir des écoles du cinéma qui vont former des jeunes soit pour 6 mois et maîtriser relativement l’image, le son et le montage, la production, le maquillage… Tout ce qui concourt à la fabrication d’un film. À long terme il faut avoir même les universités. Ça aussi c’est des projets dont l’État doit se préoccuper. Et c’est important parce que ça rend l’action beaucoup plus pérenne. Ça permettra d’avoir des cinéastes de grande qualité. Nous avons besoin de l’appui de l’État. La formation reste fondamentale. »

Avoir des animateurs suffisamment formés

Selon le réalisateur de “Kitendi”, la problématique de la formation du cinéma rd-congolais n’est pas inhérente aux infrastructures. La nécessité demeure la qualité des formateurs et le contenu de la formation.

« La question des infrastructures certes c’est très important mais quand il s’agit d’agir rapidement, il faudra faire avec ce qu’on a. Et ce qu’on a ce sont des locaux qui ne répondent pas aux normes mais qui quand même peuvent permettre la transmission du cinéma aux jeunes qui aspirent à devenir techniciens, scénaristes, producteurs », a-t-il souligné.

Il a ajouté : « En ce qui concerne le cinéma, ce n’est pas juste une question d’infrastructures mais la qualité des formateurs et du contenu de la formation. Il faudra aussi des animateurs déjà suffisamment formés qui maîtrisent ce qu’ils font. Le fruit de la formation dépend de la qualité des formateurs. »

Le cinéma rd-congolais bat en brèche. Eu égard à une floraison de talents, l’État rd-congolais est censé de soutenir le 7ème art afin de permettre au développement d’un secteur prisé. Ce qui passe notamment par la formation adéquate des jeunes.

Lire aussi :

Création du Festival du cinéma Okapi : Tshoper Kabambi, Nancy Adjani et Okoko Nyumbaiza réagissent sans fard

AMOUR NZEZA