RDC – Foot : Suspension du processus électoral à la FECOFA, Constant Omari renaît de ses centres et contredit la CAF

Dans sa correspondance du lundi 30 octobre 2023, la Confédération africaine de football – CAF – a suspendu le processus électoral à la Fédération congolaise de football association – FECOFA -.

À en croire cette lettre qui porte la signature de Veron Mosengo Omba, secrétaire général de la CAF, il y avait plusieurs irrégularités dans les élections des membres de Commissions Électorales de la FECOFA, qui se sont déroulées en juillet 2023. « Certains membres des commissions électorales avaient dissimulé, lors de leur élection, les qualités qui ne les autorisent pas à siéger au sein desdits commissions électorales sauf à violer le principe de l’indépendance posé à l’article 65 des Status de la FECOFA », lit-on dans cette correspondance.

La CAF s’est décidée à suspendre le processus à la FECOFA jusqu’à nouvel ordre : « Dès lors et sur le fondement de ce qui précède, tout membre élu en violation de l’article 65 des Status de la FECOFA n’est pas légitime et doit se démettre ou être démis de son mandat. Dans ce contexte, la CAF invite la commission électorale et la Commission de recours à surseoir à toute activité jusqu’à nouvel ordre. »

Une décision qui ne passe pas auprès de Constant Omari

Alors que la FECOFA est actuellement dirigée par le Comité de normalisation – CONOR- placée par la Fédération internationale de football association – FIFA -, l’ancien président de l’organe faîtier du football rd-congolais, Constant Omari a brisé son silence pour s’opposer à cette décision de la CAF.

Dans sa récente sortie médiatique, Constant Omari estime que la décision de suspendre le processus électoral à la FECOFA ressort de la compétence de la FIFA. Pour lui, il y a plusieurs irrégularités dans cette correspondance de la CAF.

« La gestion des associations nationales en termes de conflits ou de normalisation est une matière de la FIFA à travers sa direction des associations nationales ainsi que la commission des associations nationales de la FIFA. La confédération est consultée en tant que gérant d’une confédération, mais la gestion revient d’abord à la direction des associations nationales de la FIFA. La lettre émane du secrétaire général de la CAF, nulle part il est dit qu’en concertation avec la FIFA. Pour ma part, ça c’est la première irrégularité », dit-il.

Loin du secteur footballistique, Constant avait suivi de loin les élections des membres de Commissions électorales : « Tout le monde avait posé sa candidature pour les différents prétendants aux différents postes. Cette candidature avait été examinée par le CONOR et lors de cette assemblée générale, il y a eu un débat sur l’éligibilité des candidats. Ce débat a amené à une suspension de la séance et après la libération, ils ont déclaré toutes les candidatures valables. Pire que ça, ils ont présenté des excuses pour la non-maîtrise des dossiers liés à la gestion du football et qu’ils étaient des néophytes. »

L’homme moderne continue son allocution : « Et l’assemblée générale, en toute souveraineté, a élu ceux qui ont été élus. Le chronogramme a été accepté, les processus ont été lancés à la base. Depuis le 22 juillet 2023, il n’y a eu aucune observation. C’est curieux que le 30 octobre 2023, c’est-à-dire à 25 jours de la date des élections, que le secrétaire général vient d’écrire une lettre pour parler des irrégularités. Parlons-en, parlons d’irrégularité. Mais le CONOR d’abord lui-même, il est irrégulièrement mis en place. »

Et de renchérir : « La réalité, c’est laquelle ? Qu’on ne se la cache pas. Ils avaient – la CAF, ndlr – un objectif précis, c’est-à-dire contrôler le processus électoral, éliminer certains candidats. Malheureusement, l’Assemblée générale a son indépendance, a réussi à placer les gens qui n’étaient pas de leur obédience. Au sein même du CONOR. »

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Omari sollicite la mise en place d’un nouveau CONOR

L’ancien patron de la FECOFA, réagissant dans ce dossier comme analyste, pense que si le processus électoral a été suspendu jusqu’à nouvel ordre, il faudra aussi nommer de nouveaux membres du Comité de normalisation à la tête de l’organe technique du football rd-congolais.

« Un membre du CONOR prend fait et cause dans un débat actuel au sein d’un club. Ce qui n’est pas normal. Ils sont censés être dotés de cette indépendance. Ça signifie que si un membre du CONOR, un homme de moindre, est partie prenante dans la gestion d’un club, puisqu’il vient de le démontrer à travers son message audio, c’est que, un, il faudrait balayer tout le CONOR. S’il faudrait refaire le processus, il faut enlever le CONOR », révèle-t-il.

Et de conclure : « Il y a un élément important. Toutes les ligues ont lancé des processus électoraux sans l’appui d’un seul franc du CONOR. C’est avec leurs maigres moyens qu’ils ont financé tout ceci. Effectivement, il faut ramener l’église au milieu du village. La FIFA doit désigner d’autres membres du CONOR et définir clairement les nouvelles règles de jeu, indépendamment des ingérences et de la carte même aussi. »

Notez qu’avec cette décision de la CAF, les élections à la FECOFA n’auront pas lieu en décembre 2023. Un nouveau chronogramme sera dévoilé dans un avenir proche. À suivre…

ETIENNE KAMBALA