RDC : Investir dans le doublage pour exporter des films et populariser le cinéma en interne

Faire du cinéma rd-congolais, c’est très prodigieux et la croix et la bannière en même temps. Beaucoup tentent de casser le plafond de verre économique mais semblent ne pas voir la lumière au bout du tunnel. Entre production infime et difficultés de distribution, comment le marché de doublage peut développer et populariser le cinéma du pays ?

Le cinéma rd-congolais a des beaux jours devant lui mais reste cependant buté à plusieurs problématiques par manque d’une industrie. Le manque de structuration adéquate fragilise de surcroît l’émergence d’un cinéma résilient. Beaucoup estiment que le 7ème art en République Démocratique du Congo se résume à une utopie – ce qui est totalement faux- et ne savent même pas où se trouvent des salles pour aller voir un film.

Tous avec les FARDC. Ph. Min. ComMédias

Dans un pays où le théâtre populaire appelé communément « Maboke » prédomine, le cinéma semble avoir une influence beaucoup moins à la différence d’autres pays africains tels que le Nigeria, la Côte d’Ivoire, le Cameroun ou le Burkina Faso où il occupe une place prépondérante.

Même si le pays regorge une myriade de talents, la subvention par l’État fait bien pâle figure ou n’existe pas tout simplement. Plusieurs jeunes cinéastes s’appuient alors sur des fonds extérieurs pour parer au plus pressé.

Investir dans le doublage

Investir dans le doublage de voix est l’une des possibilités pour populariser le cinéma rd-congolais en interne et l’exporter.

En Afrique, quelques pays ont une longueur d’avance en la matière avec des sociétés comme Côte Ouest, Difra, RTI… financées pour le doublage de plusieurs fictions africaines de langues locales en francais, en anglais, en portugais, voire en chinois. Même si la qualité peut être discutable, le doublage dans le cinéma de certains pays africains favorise le voyage de leurs films.

En République Démocratique du Congo, la possibilité d’investir dans le doublage n’est pas à exclure même si le pays n’a pas ou presque les doubleurs voix. Mais sait-on que ça s’apprend. Si l’on sait que les films rd-congolais pour la plupart présentés lors des festivals, ne sont que très peu diffusés dans des chaînes d’autres pays à l’international, investir dans le doublage en anglais, en français, en portugais et en espagnol s’impose pour exporter le cinéma du pays.

L’avantage du doublage n’est pas qu’extérieur. Il permettra dans l’autre sens soit en interne, de doubler des films et des séries TV (Novelas…) des langues étrangères en lingala pour populariser le cinéma au pays.

Kinshasa ne doit ménager aucun effort pour participer à l’émergence du cinéma rd-congolais. Un secteur prisé et pourvoyeur d’emplois.

CHADRACK MPERENG