RDC : La famille du réalisateur Kadima Ngulungu est toujours en danger

En séjour en France depuis mai 2018, le réalisateur rd-congolais Kadima Ngulungu ne vit pas en paix. Sa famille résidente à Kinshasa est souvent objet des filatures de la part des personnes non identifiées. Son frère Samy Vibidila était victime d’un lynchage, le 11 décembre 2018 aux environs de 20h sur l’avenue du Drapeau (ex. Flambeau), près de la société Bralima dans la commune de Barumbu. « Nous te frappons parce que ton frère, ne cesse de ternir l’image des autorités avec son film dans les festivals et les émissions où il passe. Il vivra pire que ce que nous te faisons quand nous l’aurons entre nos mains » disaient-ils pendant que ces inconnus le tabasser à coup de machette.

Dans un audio qu’il a envoyé à son cousin, qui est parvenu aussi à la direction d’Eventsrdc.com, Samy dit que ces inconnus étaient aussi munis d’armes. Un audio qu’il dit avoir fait après avoir repris conscience à l’hôpital.

Signalons que le film « Le Peuple Gagne Toujours » venait d’être en compétition à Trace des vies à Clermont-Ferrand en France où le réalisateur s’était rendu. Et depuis qu’il a changé de numéro WhatsApp, il ne reçoit plus de messages de menace. Cependant, il n’accepte pas n’importe quelle demande d’amis sur les réseaux sociaux où il a des comptes, de peur de revivre les déboires d’antan et d’être facilement retracer.

Avec son film, Kadima Ngulungu raconte le combat de la diaspora à travers Babin Masombo, le plus grand (combattant) militant de la diaspora rd-congolaise en France qui demandait la population présente en RDC à se soulever pour renverser le pouvoir de Kabila qu’il considérait comme d’occupation rwandaise. Il sied de rappeler que c’est depuis le lancement de la bande annonce en juillet 2018 que son film sur les réseaux sociaux que sa famille reçoit des appels masqués sans identifier les zones géographiques de ses interlocuteurs.

À cette époque-là, ces personnes voulaient voir immédiatement le retrait du trailer en ligne et que le réalisateur mette un terme à ce film, sinon, il sera pris dès qu’il aura mis ses pieds en RDC. Mais depuis la fin du régime de Joseph Kabila, ces personnes mandatées ont changé des revendications.

Très effrayé par ces multiples pressions, le cinéaste ne sait plus quoi faire et ne sait plus la date de son retour à Kinshasa où son label est basé. Même après les élections du 30 décembre 2018 en République Démocratique du Congo où l’opposition a réussi à renverser Joseph Kabila, Kadima est toujours en insécurité, car, les services de sécurité ne seront pas remaniés avant les deux prochaines années.

Nous concluons qu’il vit un exil forcé et sa famille demeurera en danger. Rétablir l’État de droit est le plus grand devoir que doit résoudre le nouveau président de la RDC, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo durant son premier quinquennat. Car, en 17 ans de règne de Kabila, l’impunité s’est érigée en système.
BLANCHARD MPEMBE