RDC : Les experts éminents présentent les failles de la Constitution de 2006 et plaident pour une réforme

Depuis l’annonce de la révision de la Constitution de 2006 par le Chef de l’État rd-congolais Félix Tshisekedi, les analyses fusent de partout. Et les opinions divergent.

Dans la journée de ce mercredi 4 décembre 2024, un collectif académique et intellectuel a organisé une conférence-débat autour du thème : « L’ordre constitutionnel face aux mutations de la société : du populisme au discours académique » à l’Université de Kinshasa – UNIKIN-. Durant ces assises, les professeurs Félicien Tshibangu Kalala, Christian-Ir Kabange, Grâce Muwawa et Camille Ngoma, sous la modération du professeur Patrice Ntumba, ont présenté les failles de la Constitution du 18 février 2006 tout en plaidant pour une réforme adaptée aux réalités du pays et des enjeux mondiaux.

« L’ordre constitutionnel repose sur la création d’une Constitution, qui structure les règles et principes fondamentaux d’une société. Mais celle-ci doit évoluer avec le temps, à mesure que les réalités sociopolitiques et économiques se transforment », dit le professeur Félicien Tshibangu.

Dans son speech, le professseur Félicien Tshibangu (membre d’un groupe multidisciplinaire associant universitaires et praticiens du droit) a indiqué que concernant les droits liés à la parité homme-femme ou encore de l’impact de l’Organisation pour l’harmonisation en Afrique du droit des affaires – OHADA), il faut une relecture et une mise à jour constante des textes afin que la Constitution s’adapte aux engagements internationaux.

Le professeur a aussi poursuivi son allocution en passant au peigne fin l’article 217 de la Constitution mettant en lumière le principe de la juxtaposition des souverainetés : « Les défis contemporains imposent de dépenser certains aspects de la souveraineté pour permettre des coopérations internationales sans compromettre les fondements nationaux. »

Pour sa part, le professeur Grâce Muwawa estime que l’article 220 doit être révisé, même s’il comprend les matières “verrouillées” : « L’architecture constitutionnelle n’est pas figée. Elle doit pouvoir évoluer avec discernement, tout en restant à ses principes directeurs. »

Après les interventions des experts, un débat a été ouvert avec les étudiants et les chercheurs. Une occasion pour les éminents professeurs d’éclairer les participants sur la nécessité et des enjeux de la version de l’actuelle Constitution.

ETIENNE KAMBALA