RDC – Mode : Laetitia Kandolo, cette héroïne dans l’ombre qui habille vos stars

La République démocratique du Congo regorge plusieurs talents dans plusieurs domaines. Comme dans ses habitudes, votre rédaction vous fait découvrir la styliste et directrice artistique franco-rd-congolaise, Laetitia Kandolo. Cette passionnée de la mode est fondatrice de la marque de vêtement « Uchawi », fabriquée à Kinshasa.

Considérée comme une étoile montante du stylisme africain, Laetitia a commencé son métier à l’âge de 19 ans. Oeuvrant au sein de West Brands de l’artiste américaine, Kanye West, durant 3 ans, Laetitia s’est vue révéler au grand public en 2018 lorsque la célèbre chanteuse américaine Rihanna est apparue à de la cérémonie de Grammy Awards vêtue de l’une de ses créations.

La styliste Laetitia Kandolo. Ph. Dr Tiers

A l’époque, pendant qu’elle était collaboratrice au sein de West Brands, la styliste a habillé plusieurs célébrités notamment Beyoncé, Alicia Keys, Mariah Carey, Lady Gaga ou encore Fally Ipupa pour les photos de son album « Tokoos », Loko. Dans ce même registre, Laetitia a eu à collaborer avec plusieurs médias dont Vogue Turk et bien d’autres magazines Russes. La styliste est sur Instagram sous le pseudonyme de : Titia Kandolo.

Ancienne consultante chez Universal Music France et actuellement consultante chez Universal Music Africa, Laetitia Kandolo se dévoile au cours d’un entretien avec notre équipe. Interview.

Laetitia. Ph. Dr Tiers

Depuis plusieurs années vous êtes sollicitée par plusieurs artistes musiciens de renommée internationale. Comment avez-vous su asseoir un tel carnet d’adresses ?

J’ai travaillé, puis l’entreprise de photographie publicitaire Antichambre 24 –Paris- à commencé à me proposer des offres. Elle aimait mon professionnalisme. Le fait que je sois à l’aise avec des étrangers à aussi jouer en ma faveur. Elle me proposait des artistes de plus en plus importants.

À ce jour, combien de célébrités ont-elles sollicité ou sollicitent vos services ?

Aucune idée. À vu d’œil, je dirais plus de 60 célébrités. Chez Universal Music Africa, j’ai tous les catalogues. Donc les chiffres remontent vite. Mais je ne compte pas. J’en oublie même certains puisqu’à mes débuts, j’ai travaillé aussi avec des acteurs et actrices.

Laetitia en plein boulot lors du tournage d’un clip de Charlotte Dipanda. PH. Dr Tiers

Étiez-vous déjà dans le métier avant même d’intégrer l’école de mode parisienne ?

Non. J’étais déjà à l’école. C’est durant ma première année d’école de mode que j’ai fait mes débuts dans le métier. J’avais décroché un stage sur la tournée des Black Eyed Peas –groupe de américain. De là, j’ai enchainé le travail tout en continuant avec mes cours. Deux ans plus tard, j’ai finalement opté pour des cours à distance afin de pouvoir continuer à honorer mes engagements professionnels.

D’où vous est venu cet amour pour la mode ?

Mon père était élève puis professeur à l’INA – Institut National des Arts de Kinshasa, NDLR-, il a aussi travaillé avec Papa Wemba. J’étais toujours baigné dans la musique, et j’aimais les arts. Mon amour pour la Mode vient du fait que, je faisais de la danse et j’adorais les costumes de scène.

Laetitia et son équipe lors de la séance photo du pochette de l’album « Tokooos » de Fally Ipupa. Ph. Dr Tiers

Quelle est la personne qui vous a le plus influencée dans votre domaine ?

C’est Yves Saint Laurent.

Qu’est ce qui vous a motivé à mettre en place, en 2015, votre propre marque « Uchawi » qui veut dire magie ?

On dit de moi que j’ai un parcours magic, que lorsque je ramène ma touche c’est magic. On m’appelle souvent en catastrophe en disant : « Girl i need your magic ! ». D’un autre côté, je trouve qu’un beau vêtement vous transforme et vous apporte quelque chose de magique qui fait que vous soyez confiant, car vous vous sentez beau. Et le dernier point c’est que je crois au fait que l’impossible n’existe pas et je souhaite donner un peu de cet état d’esprit à toute personne qui porte mes vêtements.

Laetitia en mode Uchawi. Ph. Dr Tiers

C’était au Congo Kinshasa qu’Uchawi a été lancée. À l’époque, vous ne connaissez pas bien le pays. Pourquoi avez-vous pris le risque de lancer votre business dans un territoire dont vous ne maîtrisiez pas les rouages du marché ?

Pour changer les choses, il faut prendre des risques. Et peu importe, je suis dans le monde. Je m’appelle Kandolo, c’est Congolais. Ma grand-mère disait : « Tu peux faire le tour du monde, mais tu dois construire chez toi et chez toi c’est ici ».

En Rd-Congo, votre entreprise travaille toujours en partenariat avec l’Isam ?

Seulement avec la première collection. Nous ne travaillons malheureusement plus avec l’ISAM –Institut Supérieur des Arts et Métiers, NDLR-.

L’une des collections de Uchawi. Ph. Dr Tiers

Après toutes vos réalisations et vos réussites, on vous considère Aujourd’hui comme une référence pour les jeunes stylistes, modélistes et couturiers. Un message particulier ?

Tout ce que je peux dire, c’est qu’ils doivent mettre avant toutes choses leur travail et surtout les actions doivent précéder les dires. Prenez le temps d’apprendre auprès de grands stylistes avant de vous lancer vous même.

Quelles sont les nouveautés que votre entreprise prépare pour l’après confinement mondial ?

Nous devions être en production Uchawi sur la période Avril-Juin, donc on verra comment retrouver notre cycle, mais il faudra vite s’adapter le moment venu ! Je croise les doigts.

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ETIENNE KAMBALA

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