RDC – Musique :   Le « Dekalé », ce genre musical en vogue et parfois grossier

La musique congolaise est toujours à la conquête de la planète terre. Elle est jouée et écoutée là où l’on s’attend et gagne les âmes de milliers de mélomanes.

Depuis les années 90 et le début des années 2000, la Rd-Congo avait un style de musique rapide et électrique qu’on appelait « Ndombolo« . Dans celui-ci, on trouvait la danse qui était dérivée de la rumba congolaise. Sans perdre leur côte de popularité, tous ces genres commencent aujourd’hui à perdre leur élan d’antan. Très en vogue en Rd-Congo, surtout à Kinshasa, le « Dekalé » s’est imposé comme un style ardent très joué par une jeune génération très à part.

Le « Dekalé », qu’est-ce que c’est ?

Le « Dekalé » est un nouveau genre musical apparu en fin des années 2010 en Rd-Congo, et tire son appellation du « Coupé-décalé » ivoirien du fait que ces DJs sortent de nulle part comme leurs aînés ivoiriens en début 2000.

Le pays passe pour une vaste mégalopole qui engendre les jeunes ambitieux, talentueux qui se développent dans tous les métiers ou domaines de la vie, raison pour laquelle dans le monde musical, une nouvelle façon de chanter et danser s’épanouit très vite.

Les artistes rd-congolais ont trouvé un nouveau côté où ils peuvent valoriser leurs talents. Ils ont maintenant un nouveau souffle musical d’une autre manière que nous pouvons appeler un nouveau courant musical.

Kinshasa, capitale de la République Démocratique du Congo a un pourcentage très élevé des jeunes fanatiques d’une variété de musiques. Ils sont à l’écoute 24/24 pour se divertir, parce que la musique console, informe, forme et guérit aussi les âmes.

Le « Dekalé » est au top aujourd’hui du fait qu’il a gagné les âmes de ses mélomanes plus souvent des motocyclistes (motards) qui  sont des vrais fans de ces chansons très souvent enregistrées par les DJs du pays en l’occurrence Manix, Dimario, Moulé, Zombi, Mouscada,… Cette musique a pris son envol jusqu’aux différentes provinces de ce pays continent, surtout au Kongo Central très proche de Kinshasa.

Les mélomanes sont tombés amoureux du « Dekalé » parce que moins coûteux. Par ailleurs, cette musique est très souvent critiquée par une partie de la population locale pour son côté parfois vulgaire ou grossière.

Sa composition

Nes Makiese, ingénieur de son rd-congolais a expliqué à Eventsrdc.com comment ces chansons deviennent populaires.

Premièrement, l’artiste doit avoir une idée originale qu’il chantera ou la composition de chant. En outre, la chanson devra être accompagnée de l’instrument qui précédera l’étape de mixage. Mais aussi, intervient en dernier lieu, le mastering.

« Nous apprécions ces chansons qui sont dévoilées par nos DJs. Premièrement, parce qu’ils sont les artistes congolais comme tous. Nous aimons aussi leur gentillesse envers leurs fans. Nous ne sommes pas de producteurs, mais nous faisons partie de la production. Nous donnons notre contribution pour qu’on nous chante seulement. Ce type de musique nous permet de bien faire notre travail toute la journée », ont déclaré les motocyclistes à Eventsrdc.com

Il sied de rappeler que le « Dekalé » qui est un nouveau genre musical, ruinerait une frange de la jeunesse rd-congolaise. Elle ouvre la porte aux antivaleurs telles que les vols, crimes, insécurité, viols, et le groupe de kulunas. L’éducation des jeunes est basculée. Ils n’ont plus le temps de réfléchir sur leur propre avenir et de respecter les bonnes mœurs. Cette musique favorise la prise incontrôlée de l’alcool traditionnel dit « Lotoko » ou « Agené » et les whiskys étrangers pour la plupart importé de l’Angola voisin.

De sa rentabilité

Selon nos enquêtes, cette musique ne nourrit presque pas ses différents acteurs (DJs, preneur du son, ingénieur du son, arrangeur du son, distributeurs…). Comme la rumba et autres musiques établies en Rd-Congo, le « Décalé » n’a pas un circuit officiel de commercialisation sur le plan national.

Cette musique est commercialisée dans des carrefours et coins de rues de Kinshasa par des pirates des autres musiques du monde, à 300FC (0,15 USD). Ces derniers ne sont pas enregistrés par la société congolaise des droits d’auteurs et droits voisins – SOCODA – et d’autres services attitrés de la Rd-Congo. Ils fonctionnent à ciel ouvert, nuits et jours.

https://www.youtube.com/watch?v=5st0ETOdmnM

Jusque-là, aucun DJ ni aucun pseudo manager de ces artistes musicien n’a pris le courage d’entrer en contact avec les plateformes digitales de vente de musique telles que MD Music, Muska, Baziks, Deezer, Spotify, Apple et Amazon.

Ces DJs vivent grâce à d’autres types de travail et grâce au soutien de leurs fanatiques et connaissances présents dans la diaspora rd-congolaise d’Europe et d’Amérique.

Ils ne sont pas regroupés en association et piratent sans soucis les mélodies ou œuvres entières de leurs collègues rd-congolais des autres genres musicaux. Nous citons Werrason, Fally Ipupa, Koffi Olomide et Ferré Gola.

Notre rédaction invite l’État rd-congolais à travers le ministère de la culture, arts et patrimoine, et celui de la jeunesse à encadrer tous les acteurs de cette musique pour ralentir et stopper les dégâts déjà causés par cette branche de l’art d’Orphée. « Il doit taper du poing sur la table afin d’aider les jeunes à reprendre conscience face au mal récurent de tous bords. Car, une musique est appelée à adoucir les mœurs et non à les dépraver. Il est temps », a dit Glody Muabila -avocat rattaché aux questions culturelles et artistiques, et Secrétaire général de l’ADACO.

GEDEON ZENGAMAMBU LEMBA (STAGIAIRE UPN)

NAOMIE MANSANGA NSUMBU (STAGIAIRE UPN)