RDC – Musique : Les “polémiques”, c’est open bar

La musique rd-congolaise ressemble à un ring de boxe où le plus fort l’emporte. Un terrain apprécié par les téméraires et souvent très vite abandonné par les plus humbles. Une musique reconnue, résiliente et honorable pourtant chevillée à des “polémiques” incessantes.

La musique rd-congolaise a une culture : les « Mabanga » – dédicaces -, est inhérente à la « sape » et s’inscrit dans une révolution en permanence. Grâce à ses nombreux ambassadeurs, elle est sacralisée par l’UNESCO patrimoine immatériel de l’humanité. Ce n’est pas seulement une culture, mais une science et beaucoup s’en servent à bon escient, d’autres un peu moins.

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Au sein d’une musique rd-congolaise sans merci, les artistes du pays rivalisent d’ardeur aussi bien en termes des ventes des disques, des concerts livrés que de la lutte de “qui a plusieurs voitures” et “qui s’habille mieux”. Cette méthode est ancrée et adoptée même par la nouvelle génération.

Aux côtés de l’hubris surdimensionnée et des paillettes, s’ajoutent les “polémiques” incessantes où chaque artiste tire sur son adversaire.

Les réseaux sociaux, caisse de résonance ou poison ?

La musique rd-congolaise évolue mais les polémiques demeurent. Nous en avons connu des plus rudes. Werrason contre JB Mpiana, Koffi Olomide contre Papa Wemba etc. Avec la venue des réseaux sociaux, c’est open bar.

Les médias sociaux sont censés être une caisse de résonance. Cependant, beaucoup d’artistes s’en servent malicieusement pour régler leurs comptes et alimenter la polémique. D’autre part, les musiciens sont la cible des youtubeurs qui balancent des sujets qui fâchent quand ça les arrange sans de rendre compte des conséquences qui puissent subvenir. L’affaire Cindy-Maniké qui, ces derniers jours, défraie la chronique, en est une parfaite illustration.

Même si certains internautes estiment que ces polémiques redonnent à la musique rd-congolaise sa saveur d’antan, d’autres pensent par ailleurs qu’elles fragilisent le développement de celle-ci pendant que les nigérians continuent de dominer parce qu’ils s’avèrent être unis. Un sujet qui divise.

CHADRACK MPERENG