RDC – Sport : Les terrains de foot synthétiques sont-ils dangereux pour la santé des footballeurs et autres ?

Depuis 2010, en République Démocratique du Congo, toutes les provinces veulent avoir des terrains de football avec une pelouse synthétique. Effet de la mode ? Prestige ? Conditions de la Fédération internationale de football association – FIFA – ?

Depuis plus d’un trimestre notre rédaction Eventsrdc.com s’interroge et enquête sur les émanations chimiques de ces revêtements qui contribuent à l’esthétique de plusieurs stades rd-congolais. Nos résultats attestent que ni le ministère rd-congolais du sport ni celui de la santé publique n’aborde encore cet aspect des choses, même pas la Fédération congolaise de football association – FECOFA -.

Le logo de la FECOFA. Ph.Dr.Tiers

« À l’heure actuelle, plusieurs gouverneurs et gestionnaires de stades s’empressent pour avoir cette pelouse sans tenir compte de ses inconvénients« , nous a révélé un personnel d’appoint du secrétariat général aux sports.

Selon le magazine français Envoyé spécial, les billes noires des terrains synthétiques présentes dans cette pelouse contiendraient de nombreuses substances toxiques potentiellement cancérigènes.

Sur le papier, la pelouse artificielle a tout pour plaire. Elle n’a pas besoin d’eau pour pousser, n’est pas détrempée quand il pleut, ne s’abîme pas quand on la piétine. À ce jour, en Rd-Congo, elle équipe une dizaine de stades de football et quelques petits terrains en plein air, mais aussi des terrains privés dans les écoles et centres récréatifs.

En France et dans quelques états des États-Unis d’Amérique, ce matériau miracle suscite aujourd’hui l’inquiétude croissante de nombreuses villes, au premier rang desquelles Paris, du fait de la composition de ces gazons synthétiques, susceptibles de dégager des émanations toxiques.

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Cause d’effets toxiques

Les granulés de caoutchouc recyclé issu de pneus usagés répandus entre les fibres d’herbe plastifiée pour amortir le passage des joueurs. Ces petites billes noires de 2 mm d’épaisseur contiendraient de nombreuses substances toxiques potentiellement cancérigènes, notamment des métaux lourds et des hydrocarbures aromatiques, susceptibles d’être inhalées ou ingérées.

Nos différents interviewés pensent qu’il est temps que le gouvernement rd-congolais se saisissent de cette question pour sauver les footballeurs et toutes les personnes qui quotidiennement entre en contact avec ces revêtements. Car, le traitement d’un cancer pour la majorité d’une population est un grand budget et un handicap extrême.

Les granulés de caoutchouc. Ph.Dr.Tiers

« Durant les matchs, les sportifs sont grandement en contact avec les granulés de caoutchouc, noircissant leurs articulations et leurs mains. Jusqu’ici les études officielles publiées ont été plutôt rassurantes, mais pour savoir s’il y a vraiment un risque, il nous faut déterminer précisément quelles substances sont susceptibles d’être émises dans l’air et savoir ce qui peut être ingéré par un enfant ou passer à travers sa peau », ont témoigné plusieurs études françaises sur ce sujet.

Principe de précaution

Dans le cadre de son enquête, le reporter d’Envoyé Spécial, Olivier Cibile, a fait analyser la teneur en hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) de deux terrains situés à La Défense et en Seine-et-Marne. Résultat : « Des niveaux de HAP 25 à 35 fois plus élevés que ce que l’on tolère dans les jouets« .

La Rd-Congo qui Jusque-lànn’a pas encore entrepris de vives études spécifiques sur cette sorte de pelouse peut suspendre son importation. Ce qui ne sera pas non plus une perte pour son secteur footballistique. Car, vaut mieux prévenir que guérir, dit-on.

Avec ses scientifiques et ses professionnels en football, ils peuvent recourir à la pelouse naturelle et un mode d’entretien qui empêchera sa détérioration fréquente par les oiseaux, les insectes, les intempéries et autres, et présenter au monde, une solution moins dangereuse pour la santé.

Soulignons qu’en Rd-Congo comme dans d’autres coins de la planète, les stades n’accueillent pas seulement les matchs de football, mais également les prières, concerts de musique, rencontres politiques et autres.

DANNY KABANGA