Robert Choudury : « la Cité du fleuve, un environnement first world pour tous les rd-congolais »

Créer, une classe moyenne à travers des infrastructures modernes et des tarifs accessibles à tous, s’affiche comme l’un des principaux objectifs poursuivis par Robert Choudury -Directeur général de la Cité du fleuve. Ce projet foncier et immobilier aux allures gigantesques n’a jusqu’alors atteint que 12% de son exécution, mais vend une image plus que positive de Kinshasa au monde. Au cours d’un entretien exclusif avec Eventsrdc.com, son DG a étale les avantages de cette cité située au large du fleuve Congo, au quartier Kingabwa dans la commune de Limete offre un environnement urbain first world avec des routes asphaltées, l’eau et l’électricité en continue, le ramassage des ordures ; et se donne de palier aux défaillances urbaines observées à Kinshasa. Interview.

Présentez-nous la Cité du fleuve ?

La Cité du fleuve est un projet foncier et immobilier. Foncier, parce que la plupart de populations d’Afrique qui viennent des zones rurales, s’accumulent dans des zones périphériques et en progressant financièrement et économiquement s’approchent du centre et y créent une pression foncière sur ce centre. Immobilier, parce qu’il a pour but d’être approximatif de la ville et d’offrir des terrains, mais surtout de créer des infrastructures nouvelles et de mettre en place un nouvel ordre urbain qui fera avancer tout le pays vers une modernité.

Socialement, ce projet anticipe l’émergence d’une classe moyenne. C’est-à-dire qu’avec le progrès économique, il y a la consolidation d’une classe moyenne a déjà débuté. Nous proposons des logements adéquats et conforment au pouvoir d’achats, aux besoins et à la qualité requise par cette classe sociale.

Quels avantages offrent cette nouvelle agglomération aux potentiels clients ?

Le premier avantage est un environnement urbain first world avec des routes asphaltées, l’eau et l’électricité en continue, le ramassage des ordures … Nous essayons de palier à toutes les défaillances urbaines qui existent dans le reste de Kinshasa. C’est cela le plus grand avantage. Des logements neufs avec des critères modernes. Partout, il y a des lampadaires. Nous pensons déjà à l’économie de l’énergie comme beaucoup d’organisations l’exigent. Petit-à-petit, nous faisons le solaire. Il y a également des espaces verts, la largeur des routes et les promenades sont généreuses. Chaque appartement a un ou deux parkings. Ce qui n’est pas évident partout.

A la Cité du fleuve, cela est une nécessité. En bref, la qualité de la vie et de l’environnement urbain est très important et offre un style de vies beaucoup plus appréciables à nos clients.

De 2008 à 2017, vous avez quand même réalisé des bâtiments magnifiques. Quelle garantie avez-vous par rapport aux finances pour finir ce grand projet ?

C’est une question très complexe. En 2008, nous avons commencé par les études techniques sur le terrain –études géologiques, géotechniques, hydrologiques et autres pour s’assurer de sa viabilité et de sa sécurité, et n’est pas avoir un impact nuisible sur l’environnement naturel. Nous avons dépensé presque 40 millions de dollars pendant deux ans pour commander ces études. Les premiers travaux de remblayage ont eu lieu en 2010 et la première maison a été livrée en 2012. Aujourd’hui, nous sommes à 500 maisons.

 

Comment arrivez-vous à financer ce plan ?

Nous sommes arrivés ici en Rd-C avec ce capital important qui nous a permis de remblayer une certaine partie du terrain et de commencer à construire. Nous avons eu la chance d’occasionner une demande importante avec nos produits. Ce qui nous a apporté un flux d’argent important dans l’immédiat. Nos investisseurs n’ont pas eu besoin de rajouter comme prévu. D’ailleurs, nous sommes arrivés à ce jour, à 120 millions de dollars de vente.

Malheureusement, la crise qui sévit depuis début 2016, nous a fortement impacté. Car, notre modèle de business est basé sur le respect d’engagement par au moins 80% de clientèle. En commençant, nous avons donné la chance à plusieurs personnes de devenir propriétaires. Nous avons mis tous les paramètres commerciaux  assez généreux. C’est-à-dire de verser un acompte minimum et de payer sur deux ans sans intérêt. Ce qu’aucune banque ne faisait. Nombreux sont les clients qui ont tiré profit de cette opportunité. Nombreux sont aussi ceux qui ont arrêté de payer et cela a fait défaut. Nous avons eu de nombreuses incompréhensions. Nous avons subi la mauvaise foi et des attaques. Nous assayons de gérer mieux. La première victime de cette crise et de ces avantages est la Cité du fleuve elle-même. La base du financement est simplement le renouvellement de paiement par les clients.

 

Combien de familles résident déjà à la Cité du fleuve ?

A l’heure actuelle, sur 500 appartements, 300 sont livrés et 120 en cours de finition. Nous avons à peu près 2500 personnes qui habitent ici. Parmi elles, beaucoup d’enfants. Il y a des promenades, des parcs de jeux et des espaces verts.

Comment s’organise la vie au quotidien et les services urbains ?

Ici, à la Cité du fleuve, c’est plus une question de gestions urbaines ou communautaires. Les routes, le ramassage d’ordures, la fourniture de l’eau et de l’électricité, des chaînes de télévision via les câbles et la sécurité sont gérés par le projet lui-même. Comme dans toutes les communautés urbaines à travers le monde, les habitants contribuent par le paiement des taxes urbaines. Ailleurs, certaines maisons sont confisquées. Ici, il y a certaines familles qui refusent délibérément de payer, et pourtant, ils consomment tous les services urbains.

Vous œuvrez en Rd-Congo. Que demandez-vous au gouvernement pour réaliser votre projet dans les normes ?

Lorsque nous venons ici, nous savons que nous ne sommes pas en Suisse, en Suède ou au Singapour. Nous savons que nous venons en RDC qui a ses faiblesses et ses opportunités. Nous sommes contents de pouvoir exploiter les opportunités. Bien entendu, nous regrettons les faiblesses. En général, nous demandons au gouvernement d’affirmer la présence de l’Etat. Ce, en vue de nous défendre au niveau foncier, d’empêcher l’envahissement de notre concession, de nous aider à construire les routes d’accès, de nous fournir l’eau de la Regideso que nous n’avons pas jusqu’à ce jour. Avec la Snél, il y a une bonne coopération entre ses dirigeants et nous. Je n’ai pas vraiment à me plaindre sur ce point là.

Pour information, la Regideso nous avait envoyé un devis de centaines de milliers de dollars pour nous accorder un kilomètre de tuyaux, de l’avenue des Poids Lourds à la Cité. Ce qui est inacceptable. Surtout avec une TVA de 150 mille dollars. Je me demande si un investisseur doit payer la TVA. Est-ce une obligation de l’Etat ? Actuellement, nous produisons l’eau nous-mêmes et nous regrettons du fait que nous ne contribuons pas au trésor public, à travers la Régideso. A ce niveau là, ce sont les faiblesses ambiantes que chaque congolais connait. Il n’y a pas d’opportunités sans faiblesses. Nous acceptons ce package et nous asseyons de gérer au mieux.

 

Au stade actuel, qu’est-ce qui reste à faire ?

Le conseil des ministres de février 2009 nous avait attribué une concession de 1000 hectares dont 384 sont lotis. Nous sommes à ce jour à 34 hectares, à peu près 10%. Les 90% restants correspondent à 350 hectares et peuvent produire 10 mille logements.  

 

Quels sont les projets d’avenir ?

Nous sommes à 12% du projet final. La population de Kinshasa tend vers 15 millions. Logés , cent ou deux mille personnes ici ne représentent rien, mais pour une société comme la nôtre, c’est un grand effort. Nos partenaires ont mené beaucoup de pareils projets en Afrique. Celui-ci est un premier en République Démocratique du Congo. Pour l’instant, laissez-nous mener en bien ce projet avant d’envisager d’autres.

 

Un message aux opérateurs économiques et à toutes ces personnes qui veulent habiter à la Cité du fleuve ?

Nous avons débuté ce projet au début d’une certaine renaissance immobilière à Kinshasa. Quand nous sommes arrivés, nous avons connu des petits soucis pour accéder aux données fiables, mais avec le temps ont été remédié. Nous avons essayé de quantifier les demandes comme chaque business plan l’exige. Je pense que ce projet n’est pas une affaire d’un groupe d’investisseurs, mais de tous les congolais. Tôt ou tard, chaque congolais subira l’impact de ce projet. Imaginez Kinshasa avec dix Cités du fleuve. Quel serait l’image de cette capitale à travers le monde ? Nous sommes sur CNN et plusieurs journaux du monde, alors que nous n’avons rien fait. Seulement 500 appartements attirent l’attention de tous. Moi-même, je supporte d’autres projets à Kinshasa.

CINARDO KIVUILA