Ruée des politiques au FC Renaissance, précampagne ou passion?

De plus en plus, des politiques et des célébrités intègrent le Football Club Renaissance du Congo, qui s’illustre actuellement après huit mois de sa création, comme l’équipe kinoise la plus populaire. Roger Nsingi, président de l’Assemblée provinciale de Kinshasa, lui a été au four et au moulin à la naissance de ce club. Lui en savait déjà quelque chose. Après lui, Wivine Moleka, député national, l’a rejoint. Récemment, c’est le tour du ministre des Médias et Communication, Lambert Mende Omalanga qui a aussi rejoint l’équipe à la couleur Orange, comme membre d’honneur.

Le nouveau club qui évolue au championnat d’Elite de Kinshasa après seulement huit mois fait parler d’elle. Elle vient de se qualifier pour représenter la ville de Kinshasa à la prochaine coupe du Congo de football. Avec ses potentialités qui drainent un monde au cours de ses rencontres, politiques comme célébrités adhèrent comme membre d’honneur. Deux célébrités des médias kinois, Jimmy Mukendi –coordonateur du Magazine Communication na Lingala, CNL et Jules Bulembi, présentateur à la chaine de télé Direk TV, venaient aussi de signer leur entrée comme sympathisants du club. Ces deux derniers, respectivement, ancien et actuel collaborateur de Zacharie Bababaswe, député national, veulent peut-être imité, et trouvent le club comme leur véritable champ d’action.

 

Lambert Mende Omalanga -Ministre des Médias et de Communication aux couleurs du FC Rennaissance de Kinshasa. Ph.Dr.Tiers
Lambert Mende Omalanga -Ministre des Médias et de Communication aux couleurs du FC Rennaissance de Kinshasa. Ph.Dr.Tiers

Cela suscite quelques interrogations. Ces hommes politiques et célébrités accèdent-ils au sein du club par passion, par concurrence ou pour des raisons de campagne de notoriété en vue de préparer les échéances de 2016? On se rappellera que quatre gouverneurs de provinces pilotent les clubs. Moïse Katumbi dirige le Tout puissant Mazembe de la province du Katanga, Alphonse Ngoyi Kasanji coordonne Sa majesté Sanga Balende du Kasaï, Jean Kamisendu chapeaute l’association sportive Vutuka de Bandundu. André Kimbuta, lui est dans l’association sportive V.Club comme un ancien président, et a droit à des consultations en cas de nécessité. Pour Katumbi et Kimbuta, les supporters rd-congolais savent qu’eux ne sont pas dans le sport pour tirer profit parce qu’ils y étaient bien avant d’embrasser la carrière politique. Pour les autres, ce sont eux qui vont vers les clubs.

Piloté par l’évêque Pascal Mukuna, Renaissance, après ses démonstrations en concurrence face aux leaders de Kinshasa, V.Club et DCMP, ces politiques y trouvent leur vaste champ de précampagne pour s’assurer avant les échéances électorales prévues en 2016.

Passion? Non, parce que les politiques qui intègrent le club ne s’étaient jamais illustrer au stade derrière un club. Concurrence? Oui, parce qu’ils veulent faire comme certains. Denis Kambayi, ex député était élu pendant qu’il était président à la section judo de V.Club de Kinshasa.

Précampagne? Oui, parce qu’ils y arrivent avec le souci de faire un nom davantage. Ils assistent aux séances d’entrainements quelques fois. Et lors des affiches, ils répondent présent, question de consolider les relations. Si et seulement si, les hommes politiques et les célébrités peuvent redonner du tonus dans la vie des clubs en Rd-Congo, il n’y a pas une raison de se donner des interrogations. Parce que jadis, ce sont les hommes d’affaires qui avaient le vent en poupe au sein des clubs. Aujourd’hui, ce sont les politiques, officiers de l’armée et les pasteurs qui emboitent les pas. Concurrence ou passion, il n’y a pas de problème, mais seule la campagne de notoriété pour des fins électoralistes, fera défaut parce qu’une fois que la personne n’est pas voté, elle tournera le dos au club parce qu’il y est arrivé pour cette mission. Mais les rd-congolais encouragent les politiques qui investissent dans les clubs de leurs provinces pour les relever. Que cet investissement vienne d’une passion ou d’une concurrence face à d’autres provinces, c’est toujours pour le bien-être du sport rd-congolais.  Car, le championnat national souffre des problèmes financiers.

Pour preuve, au lieu de jouer un championnat où tout club rencontre l’autre, pour pallier, l’organisateur les regroupes par ordre de proximité à deux groupes pour qu’à la fin, on puisse aboutir huit meilleurs clubs qui se disputeront le trophée. Mais s’il y avait des moyens, les vingt clubs devraient jouer en aller et retour et ressortir les trois premiers au finish. Voilà comment l’arrivée des politiques et célébrités de grands clubs de leurs fiefs  peut résoudre certains problèmes en boostant le sport. Mais n’oublions pas que le kinois connait déjà le vote sanction.

On l’a vu avec 2006 et 2011, la plupart n’a pas renouvelé leur mandat de député. Et cela se fait voir, à travers la ville, les mêmes personnes qui disent dégage!, ce sont toujours eux qui ovationnent une fois qu’elles intègrent leurs clubs chéris. Cela se traduit par le fait simple de tirer profit, gagner de l’argent provenant d’eux pour relever et sauver le club. Diomi Ndongala, ex ministre des mines et alors président de V.Club de Kinshasa, en a vécu. Il s’était même présenter comme candidat aux présidentielles de 2006, mais il en avait tiré les conséquences.

FIDELE KASOLE