Télécoms : Chairman de Liquid intelligent Technologies, Beston Tshinsele dévoile les ambitions de connectivité pour la RDC

Dans un contexte où la demande pour des services Internet haut débit ne cesse de croître, Beston Tshinsele, Chairman de Liquid Intelligent Technologies, expose la vision de son entreprise pour la connectivité en République Démocratique du Congo.

Au cœur de son discours, l’engagement de Liquid à surmonter les défis de la fracture numérique et à offrir des solutions innovantes adaptées aux besoins variés des clients. Dans cette interview exclusive, Tshinsele évoque les stratégies mises en place pour transformer le paysage numérique du pays et renforcer les infrastructures essentielles à son développement. Entretien.

Avec l’augmentation de la demande pour des services Internet haut débit, Liquid propose des offres FTTx abordables. Quelles sont les principales caractéristiques de ces offres qui les distinguent des services concurrents sur le marché ?

La configuration de notre réseau est un atout majeur. Un réseau FTTx est installé dans des villes comme Kinshasa, mais l’essentiel est de relier ces données au reste du monde. Liquid se distingue par sa capacité à assurer un service de bout en bout. Si vous êtes client à Kinshasa, nous vous garantissons l’acheminement de vos informations vers le réseau Internet mondial via Moanda, en utilisant notre propre infrastructure, notamment à Mombasa, Dar es Salaam et Cape Town. Cette prise en charge complète nous permet de résoudre vos problèmes sans dépendre d’autres fournisseurs, contrairement à certains de nos concurrents. Nous disposons du plus vaste réseau de fibre optique en Afrique, avec plus de 100 000 km déployés à travers le continent. Ainsi, en souscrivant chez Liquid, vous bénéficiez d’un service intégral.

La résilience et l’innovation de votre réseau sont souvent mises en avant. Pouvez-vous détailler les mesures que Liquid a prises pour garantir une connectivité fiable et résistante aux intempéries ?

Nous offrons une redondance essentielle à nos clients. Par exemple, si une connexion sous-marine est affectée, notre réseau robuste permet de rediriger automatiquement le trafic vers d’autres liaisons, comme celles vers l’Afrique du Sud ou Mombasa, selon la destination. Nous utilisons principalement la fibre optique, qui est insensible aux perturbations atmosphériques. Toutefois, des incidents locaux, comme la destruction de câbles, peuvent survenir. Nous avons des équipes prêtes à intervenir rapidement pour restaurer le service.

Liquid propose des forfaits personnalisés pour les foyers et les entreprises. Comment l’entreprise s’assure-t-elle que ces forfaits répondent aux besoins spécifiques de différents types de clients ?

Lorsqu’il y a une demande, nos commerciaux rencontrent les clients pour comprendre leurs besoins. Les clients recherchent principalement une connexion, et il est de notre responsabilité d’évaluer leurs exigences. Pour un foyer, une offre FTTx peut suffire, tandis qu’une entreprise nécessitant une communication importante entre ordinateurs nécessitera une solution différente. Nous nous engageons à proposer la solution la mieux adaptée à chaque client.

En matière de connectivité mondiale, Liquid a établi des sorties vers différents câbles sous-marins internationaux. En quoi cela améliore-t-il la fiabilité de vos services pour les utilisateurs ?

De nombreux câbles ont été posés le long des côtes africaines, et Liquid fait partie de consortiums pour certains d’entre eux. Si un câble sous-marin, comme le câble WAX, est coupé, la réparation peut prendre du temps. Dans ce cas, nous redirigeons le trafic vers d’autres câbles, ce qui peut légèrement augmenter le temps de latence, mais garantit la continuité du service.

Quels sont, selon vous, les principaux défis de la fracture numérique en République Démocratique du Congo ?

Les villes sont relativement bien desservies, mais il reste beaucoup à faire dans les zones rurales. L’absence d’infrastructures routières et une faible demande compliquent l’accès à Internet. Dans ces régions, nous devons parfois recourir à des solutions par satellite, qui sont plus coûteuses et moins performantes que la fibre optique. En tant que pays en développement, nous devons investir dans nos infrastructures, et nous avons confiance en nos dirigeants pour avancer dans ce domaine.

Comment Liquid s’efforce-t-elle de réduire cette fracture numérique et d’améliorer l’accès à Internet pour tous ?

Nous avons étendu notre réseau de fibre entre Kinshasa et Goma via Kananga et Mbuji-Mayi, puis jusqu’à Mombasa. Les défis incluent des routes impraticables et l’insécurité, mais nous avons collaboré avec les autorités pour protéger nos équipes. Grâce à ces efforts, nous avons réussi à établir un lien entre l’océan Indien et l’océan Atlantique, ce qu’on appelle la fibre centrale.

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Quelle relation entretenez-vous avec le gouvernement rd-congolais ?

Nous travaillons en étroite collaboration avec l’autorité de régulation des télécoms en RDC. Lorsqu’un besoin se présente, nous nous adressons à cette autorité ou au ministre des PTNTIC pour résoudre les problèmes. Pour déployer notre réseau, nous avons besoin d’une licence que seule l’ARPTC peut octroyer. Nous souhaitons que ce processus soit rapide, afin de faciliter notre développement.

Quels sont les avantages de la connexion par fibre optique par rapport aux solutions par satellite, en particulier dans le contexte rd-congolais ?

La technologie satellite utilise des ondes radio susceptibles d’être perturbées par des intempéries, tandis que la fibre optique est insensible à ces facteurs. De plus, la ¹apfibre offre une capacité bien supérieure. Nous agissons à la fois comme grossiste et détaillant, et les opérateurs de réseaux mobiles dépendent de notre fibre pour faire transiter leurs données. Bien que le satellite présente des avantages, comme la connectivité dans des zones sans couverture radio, les applications sont distinctes. Nous nous concentrons sur les besoins en grande quantité de données des entreprises.

Pourriez-vous expliquer comment les solutions de cybersécurité de Liquid peuvent aider les entreprises rd-congolaises à se protéger contre les menaces numériques ?

Nous rencontrons les entreprises pour analyser leurs besoins, surtout lorsqu’elles ont recours au cloud pour héberger leurs données. À ce stade, nous leur proposons des solutions de cybersécurité adaptées pour protéger leurs informations contre les menaces.

Parmi les services de Liquid Intelligent Technologies, il y a Microsoft 365 et Azure. Comment ces produits peuvent-ils transformer les affaires en RDC ?

Auparavant, les entreprises devaient acheter plusieurs serveurs coûteux pour divers besoins. Aujourd’hui, tout est accessible sur le cloud. En tant que partenaire de Microsoft, nous offrons tous les services nécessaires sans que les entreprises n’aient à investir dans du matériel. Il leur suffit de s’abonner et d’avoir une connectivité. Liquid ne se limite pas à déployer des infrastructures, mais propose également des solutions numériques.

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En matière d’innovation, quelles nouvelles technologies ou services envisagez-vous de lancer dans les prochains mois ?

Liquid, comme toute entreprise, se projette vers l’avenir. Nous surveillons constamment les besoins des utilisateurs pour intégrer des technologies numériques et de l’intelligence artificielle. Bientôt, nous proposerons des solutions innovantes pour simplifier la vie de tous.

Quelle est votre vision pour l’avenir de la connectivité Internet en RDC ?

La RDC, avec sa vaste superficie et sa population, présente un potentiel immense. Nous croyons fermement que l’avenir du pays repose sur le développement numérique. Nous sommes déterminés à accompagner la RDC dans cette transformation pour assurer un développement harmonieux.

GLODY NDAYA