TikTok sous tension : La Rd-Congo appelle à des mesures similaires à celles des États-Unis

L’application TikTok traverse une période de turbulences aux États-Unis d’Amérique, après la décision du 17 janvier dernier de la Cour suprême américaine d’interdire son utilisation sur leur territoire. Cette décision, entrée en vigueur le 18 janvier 2025 en soirée, n’a finalement duré que quelques heures grâce à une intervention inattendue de la Chine, qui a permis à la plateforme de bénéficier d’une mesure de grâce de la part du président élu, Donald Trump.

Cette situation, bien que controversée, a suscité des réflexions au-delà des frontières américaines, notamment en République Démocratique du Congo. Si TikTok est souvent loué pour son rôle dans la création d’emplois et la stimulation des talents, il est également critiqué pour son impact négatif sur la société. Christian Bosembe, président du Conseil Supérieur de l’Audiovisuel et de la Communication – CSAC-, a exprimé son inquiétude face aux dangers que représente ce réseau social. Dans un tweet, il a souligné que cette décision américaine met en lumière les menaces sérieuses posées par TikTok, en particulier en ce qui concerne la sécurité nationale et la protection de la vie privée.

Bosembe a déclaré : « En tant que président du CSAC, je déplore que TikTok devienne un vecteur de propagande nuisible dans notre pays. Non seulement cette plateforme encourage la délinquance, mais elle facilite également l’enrôlement de jeunes dans des groupes terroristes, offrant ainsi aux extrémistes un espace pour recruter des enfants et promouvoir leur idéologie destructrice. Ce phénomène, que nous constatons et condamnons fermement, s’apparente à une apologie du terrorisme. »

Il a également ajouté : « Malgré les multiples plaintes et avertissements émis par les autorités congolaises, TikTok persiste dans son inaction. Cette négligence met en péril notre jeunesse, compromet notre sécurité intérieure et fragilise la souveraineté numérique de notre pays. Si cette situation perdure, la RD-Congo se verra contrainte d’envisager des mesures similaires à celles prises par les États-Unis, allant jusqu’à la suspension de cette application sur l’ensemble de son territoire. »

Dans son discours, le président du CSAC a souligné la nécessité de mettre en place des mécanismes efficaces pour contrôler les contenus diffusés, protéger les données personnelles des rd-congolais et garantir un usage éthique des réseaux sociaux. Il a plaidé pour une réglementation stricte qui pourrait inclure des sanctions contre les plateformes qui ne respectent pas les normes de sécurité et de transparence.

D’un autre côté, Donald Trump a annoncé, moins de 24 heures après la suspension de TikTok, son intention de prendre un décret pour annuler la loi interdisant l’application, une fois investi, ce lundi 20 janvier 2025. Il a également exprimé le souhait que le réseau social soit contrôlé à 50 % par des actionnaires américains, une mesure qui pourrait redéfinir la structure de propriété de cette plateforme controversée.

Ainsi, la RD-Congo se retrouve à un carrefour, observant attentivement les décisions des États-Unis d’Amérique et réfléchissant à son propre cadre réglementaire face à une application qui, tout en offrant des opportunités, pose également des défis majeurs pour la sécurité et les valeurs sociétales.

GLODY NDAYA