Tribune – Coronavirus : Pour une communication thérapeutique à côté de la médecine (Samuel Matondo)

Pendant que les scientifiques de tout bord sont au front afin de trouver une thérapie,
le monde entier est entrain de perdre la bataille face à cette pandémie ravageuse, Covid-19.

 

En Italie, devenue épicentre de toute l’Europe en termes de cas infectés, la situation est de plus en plus inquiétante. Alors qu’en Chine, source de ce fléau, les statistiques sont satisfaisants et annoncent un probable retour à la vie normale.

 

Les chinois ont-ils trouvé du baume à cela ? ou usent ils simplement d’une forte communication pour créer un climat de confiance au sein de la population et à travers le monde ?

 

Quoiqu’il en soit, les communicateurs savent que la manière dont ils communiquent prime sur ce qu’ils communiquent, disait Mugaruka Mugarukira Ngabo.

A Kinshasa, l’heure est encore au comptage des cas et à l’établissement des statistiques pendant que la panique du Covid-19 poursuit son petit bonhomme de chemin sur ses rues. À présent, elle compte 45 cas infectés d’après l’Institut Nationale de Recherche Biomédicale (INRB) de la République démocratique du Congo.

 

Malgré les mesures draconiennes qui ont été prises par la Présidence pour endiguer la pandémie, la panique et la peur infectent plusieurs déjà. À cette allure, le Gouvernement devrait ajouter à ces mesures barrières une dose de communication thérapeutique, telle une cure désintoxication de mise en confiance de sein de la population.

 

Les mauvaises manœuvres à éviter dans une situation de crise sanitaire, comme celle-ci, est d’être plus « constatif » qu’actionnel et agissant. Agir c’est apporter un discours rassurant avec un langage adapté et contextuel susceptible d’apporter espoir et dissiper tout malentendu.

Contactez la rédaction au +243 810000579

 

Au moment où nos motivations et encouragements sont orientés vers nos scientifiques et laborantins congolais qui travaillent d’arrache-pied pour trouver une thérapie, penser à une communication thérapeutique, c’est aussi prévenir et sauver les citoyens durant cette période inquiétante, pétrie de déception.

 

Dans pareille circonstance, plusieurs domaines peuvent être alignés pour cette bataille. Jean-Lucien Jacquemet en dénombre deux principaux : la médecine (en concomitance avec la pharmacie) pour la dimension physique et physiologique du patient et la fonction sacerdotale ou pastorale pour apporter une assistance psycho-spirituelle. À cela, nous encourageons l’association de la communication thérapeutique pour face à cette panique qui a déjà élu domicile et la peur de la mort qui s’est installée parmi nous.

 

D’ailleurs, Philippe Bezzina, en parlant des pratiques thérapeutiques, l’avait également soutenu « que le soin ne peut plus être une spécialité d’écoles [….] l’homme est multiple et ses souffrances aussi ; toutes ne sont pas des maladies et toutes ne réclament pas la même approche thérapeutique. Une seule médecine ne peut pas répondre à tous les maux ».

 

Les communicateurs n’ont pas la prétention d’être des guérisseurs ou d’éradiquer illico presto cette pandémie. Ils ont au moins la magie de sauver les âmes par leurs inventions.

 

Le Covid-19 n’est pas une fatalité, il peut être maîtrisé et éradiqué. La responsabilité des communicateurs est de rassurer aux patients et au reste de la population que cette pandémie est curable et que nos scientifiques travaillent dessus.

 

Par des discours de sensibilisation et/ou lors de l’assistance, ils ont le devoir de créer le positif et la confiance dans la conscience et le subconscient des patients. Dans cette relation asymétrique et complémentaire, il est à la charge des communicateurs et du personnel soignant de dédramatiser ce fléau et de s’approprier de la situation sanitaire du patient.

 

Parce que seuls, les soignants n’arriveront pas à éradiquer cette pandémie, les communicateurs, communicologues peuvent mettre en contribution leur connaissances…

 

Ensemble, c’est possible

Samuel Matondo D.
Assistant d’enseignement à l’Universite Pédagogique Nationale (UPN)
Chercheur en communication