15 ans après le drame de Cotonou, Koffi Olomide ne finit pas son deuil

Cotonou, capitale du  Bénin, devrait accueillir, samedi 3 mai 2003, la star rd-congolaise de la chanson, Koffi Olomide, en concert au stade de l’Amitié. L’euphorie et la liesse populaire suscitée par la présence de Koffi Olomide avait vite tourné en vinaigre à la suite d’un drame survenu à quelques heures du démarrage du concert. 17 personnes sont mortes après une bousculade.

 

Au moment où ce drame survenait, l’homme aux 4 Kora se trouvait encore dans sa chambre de l’hôtel Sheraton. Depuis ce 3 mai 2003, Koffi ne finit pas son deuil. Après avoir dédié l’album « Danger de mort » aux victimes de cette tragédie, le patron de Quartier latin a de nouveau  évoqué ce tragique événement dans une vidéo adressée au quotidien Kinois, La Prospérité.

 

Au travers de cette vidéo, le Quadra a réitéré sa demande de revenir au Bénin pour se recueillir devant les tombes des  victimes et redemander pardon aux familles éplorées. « Donnez-moi l’occasion de revenir au Bénin fleurir les tombes, saluer les familles », a imploré Olomide. Et de laisser entendre: « j’ai ma part de responsabilité parce que c’est moi qui devrais chanter ce soir-là. J’ai déjà demandé pardon aux familles. J’ai déjà dit mes condoléances, mais cela ne me fait aucune peine, ne me pose aucun problème de redemander pardon à chaque famille, de dire mes sincères condoléances à chaque famille qui a perdu une fille, un garçon, un parent ».

Le drapeau de la république du Bénin. Ph.Dr.Tiers

 

Koffi Olomide a conditionné son retour au Bénin, qu’il considère comme étant le pays le plus important de sa carrière, par l’obtention de ce pardon. « Si vous ne me donnez pas l’occasion d’aller m’agenouiller devant les familles, devant les tombes et demander pardon aux familles endeuillées, je ne reviens pas au Bénin », a tranché le patron de la musique rd-congolaise. Et de faire savoir: « il est un mot, il est un nom de pays chaque fois on le prononce, j’ai le cœur serré, j’ai mon sang qui se glace. Ce nom c’est Bénin, ce pays c’est le Bénin. Le Bénin aujourd’hui c’est ma conscience. Ça fait 17 ans que je me promène, que je vais et je viens avec mon deuil ».

 

Le Quadra koraman a dit, dans cette vidéo, qu’il n’oubliera jamais les 17 Koffiphiles morts parce qu’ils aimaient Koffi Olomidé. En dédiant l’album « Danger de mort », le dernier de la génération Fally Ipupa, à ces 17 Béninois, Koffi Olomide les avait baptisé « Martyrs du tshatsho ».

LAURENT OMBA