Elections à la FECODELAT / Emile Ngoy : « En 4 ans, on ne peut pas reconstruire l’image d’une institution qui était par terre. Comme les bases sont déjà posées, j’ai maintenant le devoir de continuer jusqu’à bon port »

La Fédération congolaise de lawn tennis –FECODELAT- organise son Assemblée générale extraordinaire et élective, ce samedi 6 juillet 2019, à Kinshasa. Au cours d’un entretien avec Eventsrdc.com, le président sortant de la FECODELAT, Émile Ngoy Kasongo qui sera aux prises avec son challenger, Georges Koshi, sollicite la confiance des électeurs afin qu’il poursuive son programme à la tête de l’organe faîtier du tennis rd-congolais.

Bientôt, la FECODELAT organisera l’Assemblée générale extraordinaire et élective. Quel est le bilan de votre précédent mandat ?


Il est évident que la communauté africaine de tennis nous a fait confiance, et j’ai demandé à ce que cette confiance me soit renouveler au niveau national. C’est-à-dire à la fédération. Ce n’est qu’un pas. C’est le début d’une très belle aventure. Je suis candidat à ma propre succession. pour consolider les acquis. Quand j’ai été élu président de la FECODELAT, j’avais constaté que la fédération était par terre. Tous les membres du comité avaient constaté que je restais le dernier recours qui peut sauver l’image de la fédération. Je pense qu’aujourd’hui, et les collègues et les observateurs du tennis doivent être fiers du travail qui a été fait.

Lors des mandats antérieurs, nous tenions des réunions dans des paillettes de quelques hôtels huppés de Kinshasa et dans mon hôtel Emilton. J’ai trouvé que nous devons avoir une organisation. C’est-à-dire construire notre crédibilité. J’ai doté de la fédération d’un siège. Cela nous honore jusqu’à ce jour. Toutes les délégations reçues dans nos locaux ont donné des témoignages positifs.

Nous sommes une fédération de tennis. Nous avons vocation d’organiser et d’administrer le tennis au Congo. Mais nous n’avons pas des terrains publics. Toutes les générations des champions de tennis en RDC, ont commencé par être des ramasseurs des balles. Je ne vois pas comment nous allons construire de bonnes équipes avec des athlètes qui débutent leur carrière par être des ramasseurs des balles. Tous ces clubs qui s’entraînent à Eleaïs, au Cercle de Kinshasa et au Grand Hôtel Kinshasa et paient des bons. Il y a des frais exigés. C’est ne pas tous les parents qui ont le moyen de payer une carte d’abonnement. Nous avons pensé qu’en tant que fédération, nous devons faire en sorte que nous essayons d’avoir nos propres terrains afin que les athlètes de toutes les couches sociales prennent part aux entraînements.

Nous avons doté de la fédération d’un terrain en propre. Nous sommes allés chercher les moyens très loin de chez nous. Nous avons obtenu une subvention de l’ITF qui nous a permis d’aménager deux terrains de tennis au stade des Martyrs qui est un coin stratégique. Sur, ces terrains, il y a plus de 600 enfants qui sont passés formés quotidiennement par des entraîneurs nationaux et qualifiés. C’est un terrain qui ne sera jamais comparé à celui de Rolland Garros parce que c’est un point de départ. Nos terrains sont compétitifs. Il y a toujours un point de départ. Nous sommes un pays de tennis. Bientôt, nous aurons un financement plus grand que le dernier. Le gouvernement nous a octroyé via le secrétariat général, les terrains en annexes où nous pourrions construire encore deux terrains. Comme ça, nous aurons quatre terrains qui nous permettrons d’accueillir des compétitions internationales. C’est pour le bien de notre pays. J’avais promis les infrastructures et je l’ai fait.

Il faut aussi former les entraîneurs. La dernière fois où les entraîneurs de notre pays ont étaient formés dataient de 20 ans. Lors de mon mandat, j’ai refait les démarches pour arracher un stage de formation. A l’issue de cette formation, nous avons maintenant 6 entraîneurs de niveau 1. Notez que ces entraîneurs ne sont pas seulement de Kinshasa. Ils viennent de partout (Goma, Lubumbashi, etc.).

Après avoir apporté les infrastructures, la formation des entraîneurs, les athlètes sont là, il faut qu’ils soient équipés. Je suis retourné encore au niveau de la fédération internationale. Aujourd’hui, j’ai réussi d’inscrire la FECODELAT dans le carré de quelques fédérations qui ont accès au programme ITF 2024. Ce programme a un volet très important qui s’appelle : « Junior tennis initiative ». L’ITF remet les matériels et subventionne même les encadreurs pour qu’ils puissent former les enfants de moins de 14 ans à la pratique du tennis. Nous avons déjà reçu le premier lot des équipements. Dans toutes les provinces où les enfants sont formés, nous avons envoyé des équipements : Lubumbashi, Mwene Ditu, Kananga, Moanda, Matadi, Mbuji-Mayi sans compter ici à Kinshasa. A Goma, ils auront les équipements très bientôt.

Nous avons aussi réussi de ramener ici à Kinshasa le poste de Vice-président de la CAT et du Président de la Zone III. Avec ces deux grandes casquettes, la voix de la Rd-Congo sera désormais entendue partout. Il faut consolider toutes ces réalisations et la crédibilité que nous avons au niveau international. La meilleure façon de soutenir le tennis est de doter les enfants des équipements, des infrastructures et des formations. Un jour, le gouvernement de la République va saisir l’importance de cette discipline à travers le monde.

J’ai amené la fédération au haut niveau. Elle est membre fondateur de l’association des fédérations francophones de tennis. Nous avons travaillé sur ce projet avec la fédération Française. Cette association permettra d’organiser des évènements, de doter des infrastructures à des pays francophones. J’ai un projet que je vais soumettre d’un moment à l’autre aux autorités de la République pour l’érection d’une académie congolaise du tennis avec au moins 8 cours. Vous voyez en 4 ans ce qu’a été fait sur le plan national et international.

Vous aurez besoin de réitérer votre confiance aux électeurs. C’est quoi le discours que vous allez leur adresser ?


On ne change pas l’équipe qui gagne. J’ai accompli la mission pour laquelle j’ai été élu à la tête de la FECODELAT. La première chose est de rendre compte de ce qu’on a fait à la communauté tennistique. Je vais simplement dire aux électeurs que les objectifs que nous nous sommes fixés sont atteints à presque 100%.

Quand on parle de l’organisation des tournois. C’est bien. La fédération est à Kinshasa, quand est-ce qu’elle sera dans les fins fonds du pays pour organiser une compétition ? Voilà pourquoi, il y a des ligues provinciales. L’organisation des compétitions reste le rôle des ligues, des ententes et des clubs. Et, je suis content des ligues qui ont organisé plusieurs tournois lors de nos jours à la tête de la fédération.

Nous avons pris fonction à une période délicate dans notre pays. Lors de la période 2015-2018, le pays a connu quelques situations d’instabilité. Mais qu’à cela ne tienne, nous avons raflé des médailles d’or et une médaille d’argent. C’est sont les premières médailles d’or que notre nation a raflé aux Jeux Africains à Brazzaville. Nos athlètes n’ont jamais manqué une compétition internationale. Nous avons participé à la CAN 2014 et deux ans après, on devait aller défendre notre titre au Kenya. C’est ne pas facile d’aligner deux CAN successives. Mais, nous l’avons fait.

C’est que nous avons fait c’est d’abord la stabilisation et la relance des relations au niveau continental et au niveau mondial. Nous devons les consolider afin d’aller plus loin. La casquette de président de la fédération est indispensable pour qu’on puisse avoir une cohérence dans nos actions par rapport à la CAT et à la Zone III. Nous allons consolider nos acquis et de se projeter totalement de l’avant. Aujourd’hui, le tennis sera inscrit comme discipline dans les Jeux de la Francophonie qui iront lieu à Kinshasa. Je vais discuter avec le gouvernement pour l’implantation d’une académie afin que nous ayons au moins 8 cours pour permettre à ce que nos athlètes se défendent très bien à cette compétition, mais aussi avoir des supers champions dans les 4 années avenir. Allez encore de l’avant dans le domaine des infrastructures, créer encore de l’engouement, allez dans des nouvelles provinces afin d’avoir des infrastructures là où il y a besoin. J’espère qu’avec le ministre des sports, nous y arriverons. C’est un challenge. Il y a beaucoup pas faire.

En 4 ans, on ne peut pas reconstruire l’image d’une institution qui était par terre. Comme les bases sont déjà posées, j’ai maintenant le devoir de continuer jusqu’à bon port. On ne change pas de capitaine en pleine mer. C’est la raison pour laquelle, j’en appelle à la conscience de chacun de nous. J’ai suffisamment des contacts avec la grande communauté tennistique dans le monde et en Afrique. C’est très important pour le développement de notre discipline sur le plan national. Mon plus grand souhait est de placer un congolais dans le top 500 des meilleurs athlètes du monde. Les parents ont un rôle dans la création d’un champion. La fédération, l’État et la CAT ainsi que l’ITF ont aussi un rôle. Que tous les électeurs nous donnent encore une fois confiance. C’est un travail bénévole.

A part le tennis, vous êtes aussi passionné du football avec un club que vous sponsorisez. La Rd-Congo est qualifiée en 8e de finale. Quelle chance donnez-vous à la sélection nationale seniors messieurs des Léopards football ?


Il ne faut pas minimiser l’exploit des Léopards. Ils se sont qualifiés avec gloire pour les huitièmes de finale. Je les souhaite bon vent et je pense que le staff technique a tiré les leçons des erreurs qui ont fait à ce que notre entrée à la CAN soit hasardeuse. Nous avons une très bonne équipe. Il faut juste trouver la meilleure composition. Nous avons vu le jeu de 4-4-2 qui a produit de bons fruits. Maintenant, il faut adapter le système par rapport aux prochains adversaires. J’ai vu joué l’équipe de Madagascar. C’est une équipe qui s’est bien préparé pour cette compétition. Si elle aurait réussi de battre le Nigéria, la Rd-Congo doit faire attention. Lorsque nous avons remporté la Coupe en 1968, c’est parce qu’il y avait une équipe-type. Nous devons avoir un effectif que nous ne pouvons pas changer tout le temps afin qu’il y ait l’automatisme. Il faut faire en sorte que la meilleure de toutes les rencontres qui restent, soient la Rd-Congo. Ça fait longtemps que nous avons vu la coupe « Moseka ». Je me souviens que c’est en 1974. Que Bakambu, Mulumbu et Matampi nous la ramène. Même si elle aurait vieilli, qu’elle revienne parmi nous. Vive les Léopards !


ETIENNE KAMBALA