À Kinshasa, les musiciens urbains vivent dans l’inquiétude

Un vent violent souffle dans le milieu musical et de l’ambiance à Kinshasa. Pendant que le célèbre studio d’enregistrement de la musique urbaine et hip-hop « Kinshasound » était fermé, une note interdisant le fonctionnement de quelques boîtes de nuit et lounge bars a circulé et le rappeur engagé Bob Elvis a été objet d’un enlèvement.

Cette succession des faits inquiète les jeunes artistes musiciens de ce genre musical qui depuis deux ans captivent l’opinion et marquent les esprits, pour ne pas dire qu’ils effraient ou rivalisent certains musiciens rd-congolais évoluant dans la rumba et le ndombolo.

 

Ces jeunes musiciens dont l’âge varie entre 20 et 35 ans ont réussi à imposer leurs répertoires sans des budgets colossaux et sans des équipes managériales très aguerries, sont depuis un moment sur le viseur des autorités judiciaires rd-congolaises.

 

Les motivations reprises sur les notes de la commission nationale de censure des chansons et des spectacles ne convincs pas les artistes musiciens urbains et hip-hop, et quelques professionnels des médias. Certains observateurs pensent que les mots et verbes employés par ces autorités ne cadrent pas avec ce que ces artistes produisent comme contenus. Devons-nous croire que certains musiciens rd-congolais de la rumba et du ndombolo seraient derrière ces décisions?

 

Le temps s’obscurcit encore
Kinshasound qui était scellé durant une semaine par le Procureur général de la république, était autorisé de reprendre ses activités le vendredi 31 août 2018, mais sa clientèle reste encore prudente de peur d’être visitée par les personnes non identifiées.

 

Les boîtes et lounge bars repris sur la note de cette même commission continuent de fonctionner en toute quiétude, mais avec pour option de ne pas diffuser la musique urbaine et hip-hop made in RDC (DRC) teintée ou pas des réalités sociales des rd-congolais. Elles ont pris cette position pour ne pas perdre leurs clients.

 

Toujours dans cette vague de pressions et tensions, le rappeur engagé Bob Elvis est porté disparu depuis le mercredi 29 août 2018. Son lieu de détention est jusque-là inconnue de sa famille biologique et artistique, mais également des journalistes culturels qui s’intéressent à sa musique.

 

Ces traques en série visent-elles la promotion de la musique congolaise ou son étouffement ? La rédaction d’Eventsrdc.com pense qu’en cette période où le numérique et certains lobbies imposent aux artistes musiciens rd-congolais une concurrence déloyale avec leurs collègues des autres coins du monde, les autorités rd-congolaises devraient plus encourager cette nouvelle génération, plutôt que les traumatiser, les poursuivre et les arrêter comme des rebelles.

 

« Si cette musique serait mauvaise, la presse nationale et internationale la dénoncerait sans avoir froid aux yeux », a avancé un rd-congolais sur Facebook. Bon vent à Marshall Dixon, Lexxus Légal, Alesh, Bob Elvis, DJ Abdoul, DJ Abdoul, Inno’s B, Gaz Fabilous, Gaz Mawete, Grâce Kamin’ce et Shadow Baraza.
CINARDO KIVUILA