Ados Ndombasi: « Nous ne voulons plus des stagiaires au ministère de la Culture »

Élu député national à la circonscription électorale de la FUNA à Kinshasa lors des législatives nationales du 30 décembre 2018, Ados Ndombasi Banikina, opérateur culturel et initiateur du festival Toseka, a décliné l’axe principal de sa mission à l’Assemblée nationale. Ce, à la faveur d’un entretien avec Eventsrdc.com au cours duquel il a déclaré: « Avant la fin de la législature, nous devons avoir une politique culturelle nationale cadrant avec nos réalités culturelles, artistiques et sociologiques ». Ados Ndombasi a aussi plaidé pour que le ministère de Culture et des arts soit confié à un professionnel du domaine. Entretien.

Comment vous vous présentez à l’heure actuelle ?

Je suis toujours un opérateur culturel rd-congolais dans le sang. Aujourd’hui, je porte la casquette de député national fraîchement élu de la circonscription de la FUNA. Je suis honorable Ndombasi.

Un message à toutes les personnes qui ont rendu possible votre élection?

Je tiens d’abord à remercier le bon Dieu pour le souffle de vie et la force accordée à ma personne durant la période électorale pour affronter cette épreuve. Je tiens à remercier tous les habitants de la Funa. Merci infiniment à tous ceux qui ont posé l’acte d’élire Ados Ndombasi. Je vais dans ce parlement avec beaucoup d’humilités. Je vais avec ma petite intelligence pour défendre les artistes et les opérateurs culturels qui ont tant souffert depuis des décennies. Avant la fin de la législature, nous devons avoir une politique culturelle nationale cadrant avec nos réalités culturelles, artistiques et sociologiques. Il faut impérativement avoir un statut pour les artistes rd-congolais.

59 ans après son indépendance, la Rd-Congo n’a pas une politique nationale culturelle. Envisagez-vous entreprendre une démarche en ce sens au Parlement ?

La Rd-Congo doit impérativement avoir une politique culturelle. Si nous devons impérativement diversifier les sources des revenus du pays, nous devons arrêter de penser que la culture est synonyme de divertissement. Certes, la culture a un côté divertissant, mais elle est aussi capable de contribuer et de booster l’économie du pays. Si la Rd-Congo se dotait d’une vraie politique culturelle, celle-ci pourra apporter énormément d’enveloppes à l’Etat rd-congolais en termes surtout de devises.

Avec quel état d’esprit, intégrez-vous au Parlement ?

J’y vais avec beaucoup d’humilités. Nous avons besoin d’un Président travailleur, un Premier ministre travailleur, des ministres travailleurs, des députés travailleurs. Il faut de l’humilité dans le travail. Nous n’avons pas besoin d’avoir de grosses bagnoles, vestes et chaussures super classe. Nous devons faire comme les nations qui ont accordé toute l’importance au travail à l’instar de la Chine, Japon, Allemagne, etc. La Rd-Congo est un pays à reconstruire et à repenser totalement. Il est donc grand temps pour chaque rd-congolais de se mettre au travail.

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Outre vous, d’autres artistes ont été élus députés nationaux. Allez-vous vous coaliser au profit de la culture et des arts ?

Nous voulons impérativement que le prochain ministre de la culture soit un professionnel de la culture. C’est la première démarche. Nous ne voulons plus des stagiaires au ministère de la culture.

Quel est votre profil du prochain ministre de la Culture ?

Il doit être un bon gestionnaire, un visionnaire, une personne qui a la maîtrise du rouage culturel, une personne qui va innover avec la capacité de réhabiliter l’existant, notamment les salles de spectacle, et qui aura la force d’entreprendre dans le secteur culturel à travers toute la Rd-Congo. La France investit chaque année 10 milliards d’Euros dans le secteur culturel qui rapporte plus de 48 milliards d’Euros. La France, à ce jour, dispose de plus de 10.000 salles de spectacle, 20.000 bibliothèques, 3.000 musées, 5.000 salles de cinéma.

Sur le plan culturel, quel bilan faites-vous du régime Kabila ?

Son bilan est chaotique. Kabila n’a rien fait pour la culture, malheureusement. Quelle triste manière de gouverner!

Il a laissé un musée en pleine construction…
Ce n’est pas Kabila qui construit ce musée. C’est un cadeau de la Corée du Sud. J’en ai marre des cadeaux offerts par d’autres pays. Nous devons évoluer, développer cette grande nation.

La scène politique est divisée entre les pro et les anti Félix Tshisekedi. Allez-vous faire allégeance au Président de la République ou demeurez-vous fidèle à Martin Fayulu ?

Je suis un fidèle soutien de Martin Fayulu. Peut-être qu’il y aura des alliances dans le futur. Cela dépendra également de lui. Pour le moment, nous sommes dans Lamuka, je suis de Lamuka et je suis derrière Martin Fayulu.

CINARDO KIVUILA