COP21 : la Rd-Congo était en tourisme

La délégation rd-congolaise à la Conférence de Paris –COP21 tenue à Bourget, du 30 novembre au 12 décembre 2015 est rentrée mains vides. Elle n’a rien apporté à sa population exposée aux effets du changement climatique comme d’autres peuples du monde. Elle se comporte en touriste tout en visitant les grandes places touristiques parisiennes et en contemplant d’autres délégations.

Elle n’était pas visible sur la tribune ni sur la première rangée où l’on identifiait facilement les pays les plus concernés et les multinationales les plus pollueurs. Selon nos sources présentes à Paris durant ces assises, seuls le ministre des Affaires étrangères, le Secrétaire général à l’Environnement et au Développement durable et le négociateur rd-congolais en environnement Tosi Mpanu Mpanu étaient visibles dans des commissions et autres débats autour de l’avenir de la planète terre, et singulièrement de la Rd-Congo.

COP21 ou COOP21 ?

Quelques mois avant l’organisation de cette conférence, le ministère rd-congolais de l’environnement et du développement durable était transformé en abris bus où n’importe qui pouvait faire n’importe quoi et n’importe quand. Il était envahi par des vrais et faux experts environnementaux, vrais et faux journalistes, vrais et faux diplomates … Aux affaires étrangères et à la Primature, c’était encore le silence. En septembre 2015 lors de la démission des membres du mouvement politique G7, tout était exposé sur la place publique. Tous les dessus des cartes étaient connus. Le ministre Bienvenu Liyota du PDC ne voulait pas suivre son président José Endundo Bolenge qui avait claqué la porte à la majorité présidentielle. Il avait directement fait savoir à l’opinion nationale qu’il n’était pas dans ce ministère pour tous les dossiers, mais il était là pour la COOP21, et non la COP21.

Quelle différence y-a-il entre COP21 et COOP21 ? En République Démocratique du Congo, le terme COOP est le diminutif du mot Coopération et signifie en langage populaire toute affaire illégale ou officieuse. C’est-à-dire qui ne passe par les circuits officiels du pays. N’importe qui peut faire cette COOP et n’importe quand pour ses propres intérêts et non, pour les trésors publics. Tandis que COP21 est simplement la Conférence de Paris en 21ème siècle où tous les pays et les structures concernés devaient parler d’une voix et de manière sincère Environnement.

De septembre à novembre 2015, aucun dossier spécifique n’était prêt au ministère de l’Environnement et du Développement durable. Tout était sur le dos du Secrétaire général qui maîtrise ce secteur. Ministère = cabinet politique. Tous les regards étaient orientés vers la Primature et les Affaires étrangères pour les signatures des ordres et frais de mission des listes fantômes des personnes connues, méconnues et inconnues, mais rd-congolais.

Lorsque la presse étrangère cherchait et recherchait la délégation rd-congolaise, c’était du vide. Seuls le ministre des Affaires étrangères, le Secrétaire général à l’Environnement et au Développement durable et le seul négociateur rd-congolais étaient disponibles. Plus de 50 personnes ont atterri à Roissy Charles de Gaule, moins de 50 sont revenues sur Kinshasa.

12 décembre 2015, toutes les résolutions et conclusions étaient rendues publiques et la Rd-C a applaudi comme tout le monde. Satisfaction ou Regret ? De Copenhague à Paris, pas un grand pas. La Rd-Congo ne fait que subir la volonté des puissances et des multinationales. Espérons qu’elle se ressaisira dans le futur.

CINARDO KIVUILA