Culture : Expo Bonzenga (beauté), une joie de vivre !  

La beauté dont fait allusion Willys Kezi, à travers son exposition qui se tient à la Galerie Eric Dupond à Paris, est tout d’abord celle de l’être féminin. La beauté esthétique de la femme ici évoquée est à la fois une question de physique, une attitude, une aura.

 

La véritable beauté vient de la joie de vivre. D’aucuns pensent même qu’une femme enthousiaste est toujours belle. Ceci semble être vrai si l’on fixe bien nos regards dans les œuvres de Willys Kezi.

 

Au-delà de la beauté de la gente féminine essentiellement, Willys évoque également d’autres thématiques et enjeux de l’heure : la politique, l’exploitation des ressources naturelles…les conditions socio-économiques, la quête d’identité trouvent une résonance dans la démarche de la jeune peintre. Elle ne s’arrête pas là. Elle va encore plus loin jusqu’en tablant sur les questions migratoires qui défraient encore la chronique.  Bref, plusieurs sujets sont exploités dans cette exposition.

Une des œuvres de Willys Kezi à la galerie Eric Dupond à Paris. Ph: PN

Les dessins de Willys, en grand ou petit format, sont associés à des écrits en formes de déclarations, de dialogues. Un des éléments clés dans ce travail. Ceci permet à quiconque se trouvant en face des œuvres de cette ancienne de l’Académie des Beaux-arts de Kinshasa de la reconnaître. Surtout que la mode et les mœurs constituent, s’il faut le dire ainsi, ses thématiques de prédilection.

 

Même si le contexte de création change, parce que Willys actuellement résidente en France, son côté kinoise pur souche reste ancré en elle. Son travail garde une certaine constance. Mais développer d’une autre manière. Observant sa ville de Kinshasa et les villes occidentales, l’artiste décrit à sa manière les comportements de certains individus sous une touche purement artistique.

 

A titre illustratif : les grands débats politiques, sportifs autour de la bonne bière dans la capitale congolaise et toutes autres questions qui y sévissent ainsi que le vécu quotidien de la femme voire immigrée en particulier, dans les capitales occidentales qui, par souci de bien paraître, surtout avec des marques de luxe et exalter leur beauté, font des dépenses exorbitantes qui vont au-delà de leurs revenus toujours dans le but d’être chic.

Une des œuvres de Willys Kezi à la galerie Eric Dupond à Paris. Ph: PN

Certes, la présente création de Willys table sur un type de comportement sans bien relever en profondeur les raisons de ce comportement. Difficile en tout cas -à mon avis- de modifier ces normes sociales que nous découvrons dans les dessins caricaturaux exposés à la Galerie Eric Dupond. Car il faudrait avant tout, prendre la culture comme facteur essentiel, étant donné que c’est la culture qui marque nos attitudes.

 

Différentes catégories de personnages dont fait allusion Willys dans son travail ont hérité de cette attitude de leurs cultures respectives. La beauté, le bien paraître, le style, voire l’extravagance hors pairs, etc… sont là les quelques caractéristiques de la femme. Les Africaines, dont fait allusion Kezi, s’illustrent bien en cela.

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D’où, que dire alors à propos de nombreux chercheurs qui affirment que l’art, dans son ensemble, reste un des moyens de communication sociale utilisant ainsi différentes harmonies et formes en vue de transmettre une certaine émotion. Dans le cas d’espèce, les œuvres de Willys Kezi abordent tout justement dans ce sens et reviennent sur cet aspect culturel et sociétal.

Patrick Nzazi

Journaliste, critique d’art depuis Paris