Culture : La musique folklorique attire de moins en moins les jeunes kinois

Même si la musique a un pouvoir fédérateur, les goûts et les couleurs, ça ne se discute pas. En Rd-Congo, la rumba moderne et les tendances musicales urbaines prennent toute la place aux dépens de la musique folklorique qui perd son prestige et n’est utilisée que lors des cérémonies de deuil et de moins en moins occupe le quotidien des Kinois.

Qu’est-ce qui explique ce désintérêt du public surtout jeune à l’égard de cette musique ?

Alors que la préservation de l’identité ethnique s’avère une préoccupation majeure dans le chef de certains rd-congolais, de surcroît les jeunes, ce qui se fait sentir notamment en musique, les traditions chez d’autres n’occupent qu’une infime place. Ici, la barrière est très souvent linguistique ou même dialectique. La majorité semble moins emballée face à une musique dont elle ne comprend guère la langue. D’autre part, le rythme et la mélodie qui semblent moins familiers pour beaucoup. Mais surtout, certains jeunes kinois, pensent sans raison qu’écouter de la musique folklorique, c’est appartenir dans une communauté rétrograde.

Partant de ces raisons, un public averti estime que la majorité des jeunes qui éprouvent un désintérêt face à la musique folklorique, n’ont pas vécu au village. En plus, leurs parents ne leur ont pas transmis des valeurs traditionnelles.

« La musique folklorique est une musique qui vient de nos villages, chaque tribu a sa musique folklorique, il ya la musique folklorique luba, kongo et autres. La plupart des jeunes aujourd’hui n’ont pas vécu au village, raison pour laquelle ils ne savent pas le bien-fondé de la musique folklorique », a souligné Steve Tola kumbasi, kinois quadragénaire.

Il a ajouté : « Dans la musique folklorique, on parle souvent des langues du village. Il y a le facteur culturel, ils n’ont pas cette culture, il ya aussi le facteur social, ils ne sont pas habitués vraiment à vivre en société ,en communauté et aussi le facteur environnement qui font en sorte que les jeunes ne s’occupent pas de ça. »

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Pour Dorcas Kanida, native de Kinshasa, cette situation due au manque de connaissance des langues maternelles. « Il ya des enfants qui naissent sans connaissance de la langue maternelle et par conséquence ces enfants ont des difficultés à écouter ce genre de musiques. »

« C’est un problème de manque d’intérêt, parce que ça dépend de la façon dont ces jeunes ont grandi. S’ils ont grandi dans un milieu où la famille s’est intéressée à cette musique, eux aussi peuvent le faire », a affirmé à son tour Jacques Roger, kinois quinquagénaire.

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DEBORAH LUBELA