Décédé le 28 octobre, Matthieu Kuka sera conduit à sa dernière demeure ce vendredi 17 novembre 2017

Mathieu Kuka débute sa carrière en qualité de chanteur au sein de la maison Ngoma. De 1952 à 1953, l’artiste y œuvre aux côtés de Raphaël Kabangu, Léon Fylla et Robert Mbemba, un guitariste Ne Kongo. Le chanteur chevronné se caractérise par une voix présente et un tantinet perçant. Recherchant constamment à épouser, dans la chanson, les manières d’articuler de Grand Kallé, Matthieu Kuka partage, avec assiduité, la proximité de cette dernière et fait partie, en 1962, de l’ensemble Vox Africa, première formule, qui fonctionne sous la direction de Jeannot Bombenga et utilise l’ancien équipement d’African Jazz. Avec cette formation, Matthieu Kuka sillonne l’Est de la République Démocratique du Congo et se produit dans certains pays tels l’Ouganda, le Rwanda et le Burundi. C’est dans ces coins éloignés de Kinshasa que Grand Kallé vient surprendre le groupe des « mécréant », partis de Kinshasa en catimini avec son matériel de musique.

 

Faisant d’une pierre deux coups, Joseph Kabasele les incorpore et les ramène dans la capitale afin d’étoffer la nouvelle formation African Jazz qu’il s’emploie à mettre sur pied après le départ massif des anciens tels Dr Nico, Roger, Rochereau, Déchaud et Mujos. Ainsi, à partir de 1963, Kuka Mathieu accompagne Grand Kallé au chant aux côtés d’autres jeunes recrues telles Alex Mayukuta et Nsita Rolly. C’est la verdoyante époque de « Semeki Semeki », « Nzambe Mungu », « Mbombo wa Ntumba », « Mbombo wa Tshimbalanga », etc.

 

Le chanteur s’illustre par une composition flamboyante « B.B. 69 » et demeure dans African Jazz jusqu’en 1970, année où Joseph Kabasele tente, à Paris, de jeter un pont entre l’Afrique et le Cuba grâce à African Team, une formation montée en vue d’assurer des enregistrements.

 

Se séparant de Joseph Kabasele, Kuka Matthieu et certains camarades, anciens d’African Jazz, se rassemblent, de 1970 à 1971, au sein de l’orchestre Volcan ni beto ba. Mais l’ensemble, hélas, ne fait pas long feu. Entre-temps, beaucoup d’eau coule sous le pont. Et, Grand Kallé lui-même, s’en est allé as patres en l’année de grâce 1983. Après une éclipse relativement longue, le chanteur monte, en 1990, l’orchestre Africa-Ambiance. Cette dernière formation, nostalgique de certaines œuvres du passé, rassemble un grand nombre d’anciens musiciens de l’illustre Joseph Kabasele et tente de caresser la fibre nostalgique de tous les amis de la musique du temps jadis. Peu avant sa mort, il était en octobre dernier avec son groupe, l’invité de l’émission « Le cabaret du Week-end » de la RTNC 2.

 

S’agissant de programme de cérémonie de ses funérailles, la levée du corps est prévue ce jeudi à l’hôpital de référence (ex-Mama Yemo) puis exposition du corps sur l’avenue Bolongo (salle Saint Jean) dans la commune de Lingwala. L’inhumation est prévue pour le vendredi au Nécropole entre terre et ciel.

 

Bio-Express
Fils de Monique Nkembi et de Nkuka Bitala Ferdinand, Kuka Mathieu est né à Kinshasa le 17 Septembre 1931. Il est chanteur, auteur et compositeur rd-congolais. Ancien d’African Jazz, Vox Africa, Volcan Nibetoba et Co-fondateur de Africa-Ambiance. Il est décédé le 28 octobre 2017 dans un centre hospitalier de Kinshasa.

EALE IKABE avec le Dictionnaire des Immortels