Dieuleveut Butey : « La guerre est la machine du ralentissement de l’évolution de la jeunesse »

Jeune activiste rd-congolais des droits de l’homme, Dieuleveut Butey Bulary a consacré toute sa vie aux activités humanitaires pour le bien-être du quotidien des jeunes africains. Révolté par la marche actuelle de la planète, le jeune Humanitaire nous a accordé une interview exclusive sur la multiplicité de guerres en Afrique.

Que sous-entendez-vous par la guerre ?

La guerre est un conflit armé opposant au moins deux groupes militaires organisés réguliers. Elle se traduit ainsi par des combats armés, plus au moins dévastateurs et qui implique directement ou indirectement des tiers. Tous ces conflits qui ont pour principales caractéristiques la force physique, les armes, la tactique, la stratégie ou la mort de certains de ses participants  (soldats, résistants…) ou de tiers  (civils, employés, membres des associations d’aide humanitaire ect). En deux mots, la guerre est la naissance d’une haine profonde dans le cœur d’un humain envers son prochain.

Quel lien faites-vous entre la jeunesse et les guerres ?

La jeunesse qui est le cerveau moteur de l’avenir reste la principale victime de toutes les catastrophes que laisse la guerre de son passage. La guerre qui est un conflit géré par les politiques paralyse l’accroissement de la jeunesse. De nos jours, nous remarquons beaucoup plus de jeunes dans l’armée ou champs des tirs que sur le chemin de l’école. Nous comptons environ 250 à 300 mille enfants qui combattent dans le monde et le rapport de l’Unesco en 2008 sur la guerre indique qu’il y a plus de 28 millions d’enfants du Moyen-Orient et d’Afrique qui ne peuvent pas se rendre à l’école en raison des conflits qui ébranlent leurs régions.

Les politiques instrumentalisent les jeunes comme machine de guerre, ils sont recrutés de force et combattent contre les ennemis qu’ils ignorent. La jeunesse est prise au piège et dès lors cette jeunesse perd son sens, son rôle et risque de perdre son avenir en main à cause de la guerre.

Quels sont les torts causés aux jeunes par la guerre ?

Toutes les guerres laissent des séquelles socio-psychologiques, économiques et environnementales qui souvent constituent le germe ou le ferment d’une prochaine guerre, produisant un cercle vicieux entretenu par la haine, le non respect, la peur de l’autre ou de l’avenir. La guerre est une machine du ralentissement des processus de développement d’un contient. Chez les jeunes, la guerre joue aussi un rôle de freinage à l’évolution de l’éducation car la majorité sont plus des jeunes qui sont ciblés pour le recrutement par l’utilisation de leurs énergies et soulignons aussi que pendant la guerre plusieurs établissements scolaires et académiques sont fermés, tel est une grande médiocrité qui présente un obstacle à l’éducation et expose les jeunes au banditisme et autres fait immoraux.

La guerre laisse un pays dans un chaos jusqu’au point de perdre tout les édifices et plonger la jeunesse dans le chômage. L’achat des munitions de guerre est un investissement qui traîne l’économie du pays en baisse. On retient souvent une grande perte des vies humaines tel qu’en République Démocratique du Congo où elle a fait plus de 10 millions de morts, en Somalie, Soudan et autres, on enregistre aussi plusieurs cas des femmes et enfants violés par des soldats qui font expansion des maladies sexuellement transmissibles telles que le Sida… La guerre reste la première bête noire du développement d’un pays et de son peuple.

Quel est le rôle de la communauté internationale, les ONGs, les chefs et membres des gouvernements ?

En principe et par rapport à leurs missions, ils devaient jouer un grand rôle de stabiliser la paix et contribuer au développement des pays mais malheureusement que ces sont juste des entités qui jouent le rôle de facilitateur de la guerre. Vu leurs fort pouvoir décisionnel sur les pays, ces gouvernements et organisations s’associent pour créer des guerres en vue de profiter des richesses des pays ciblés. La preuve est qu’il y a toujours eu des  guerres infinies dans des pays où l’on trouve une forte présence des richesses du sous sol tel que le cobalt en RDCongo, le pétrole en Libye, Syrie, Soudan et autres….

En Afrique plus précisément en République Démocratique du Congo on retrouve les éléments de la mission des nations unies qui sont présents depuis une décennie pour stabiliser la guerre à l’Est, mais sans succès. Car, ils ne sont que des spectateurs et nous avions vues plusieurs envoyés spéciaux venir en mission de paix à tour de rôle mais n’aboutissent à rien. Il y a eu plusieurs massacre inhumain sous le regard de la communauté internationale mais celle-ci joue l’aveugle alors on déduit que toutes ces guerres ne sont que des théâtres montés en vue de bénéficier des richesses.

Les ONGs qui devraient elles aussi être non gouvernementale s’associent aujourd’hui aux gouvernements et se cachent devant les médias en mettant un profil de Moise le sauveur en faisant des dons humanitaire or les investissement de la guerre pourraient bien couvrir les besoins du peuple. Aujourd’hui, nous comptons plus de 20 mille ONGs en Afrique qui se sont créées à notre avis que pour profiter de la guerre.

Quelle est la solution pour mettre fin aux multiples guerres qui secouent l’Afrique ?

Premièrement, la seule solution pour mettre fin à la guerre est l’amour du prochain. C’est-à-dire que nous devons créer l’amour, croître l’amour, vivre l’amour et partager l’amour. La guerre qui est d’abord un sentiment de haine doit être vaincue par l’amour. Ensemble, nous devons nous apprendre à surmonter le mal et à être capable d’aimer son prochain comme sois même, à  respecter aussi ses limites et principes. Car, la plupart de guerres sont causées par des disputes des terres et richesses.

Le monde changera d’ère le jour où l’homme aimera son semblable. Et, deuxièmement pour mettre fin à la guerre, nous proposons aux fabricants des armes de ne plus vendre leurs produits aux pays longtemps traversés par des guerres.

En quelques paragraphes, parlez-nous de votre parcours ?

Je suis de la République Démocratique du Congo d’où je tire mes origines dans la province du Bandundu. Né à Matadi, une ville portière de la province du Kongo Central (ex. Bas-Congo). Grandi à Kinshasa, j’ai fait mes études primaires et secondaires au collège Cartésien de Kinshasa où j’ai eu à obtenir mon Bac en Biologie-Chimie avant d’aller tenter de faire l’aviation comme mon défunt père qui n’a pas abouti. C’est ainsi que je me suis retrouvé à l’école supérieur de métier informatique et commerces « ESMICOM » où j’ai décroché un Brevet de technicien supérieur « BTS » en administration réseau.

Peu après, je me suis inscrit à l’université arabe des sciences de Tunis dans le but de poursuivre mon cycle universitaire en ayant en poches un Bachelor en informatique appliqué à la gestion. Détenteur d’un Master en management and business administration. De l’autre bout de ma vie, depuis que j’ai été victime d’une injustice judiciaire suite au double meurtre de mes frères, j’ai fait de ma vie une bénédiction pour les autres, voilà le pourquoi je me suis mis aux services des autres en créant une organisation non gouvernementale au nom de  » ASB Coopération « , qui a pour mission d’être plus proche des plus vulnérable en les apportant un soutien nécessaire à travers les dons et actions humanitaires.

Activiste de Droit de l’homme et représentant de la League des jeunes pour la démocratie et le droit de l’homme, co-fondateur de l’Africa Young Fashion qui est une ligne de vêtements valorisant la culture africaine, je suis chargé du bureau de la jeunesse au sein de l’association panafricain Ammafrica Word, ainsi que coordonnateur national du mouvement Blue une plate-forme politique nouvellement enregistré en RDC et par ailleurs, l’association Afreecan m’avait décerné le prix Nobel humanitaire, le prix de la lutte contre le racisme et tant d’autres prix que j’ai eu auprès des organisations internationaux grâce à mes actions humanitaires.

C’est quoi l’ASB Coopération dont vous êtes Président-Fondateur ?

L’ASB Coopération est une organisation non gouvernementale qui a pour but d’être plus proche des nécessiteux, notre mission est de redonner un espoir d’avenir à une jeunesse perdue. Vivant au quotidien avec les jeunes dont nous avions eu l’occasion de côtoyer en passant par toutes les couches et classes sociales, nous avions remarqué que plusieurs meurent dans le cruel silence sans l’aide de quelqu’un.

Cela  nous a permis de comprendre que cette jeunesse est prise au piège par différents événements qui secouent le monde et bloquent leur évolution. Cette jeunesse est l’avenir de toute l’humanité, elle a besoin d’encadrement et d’éveil de conscience sur son sort avenir. C’est la raison pour laquelle nous avons choisi ce combat qui est la contribution à l’épanouissement de la jeunesse sous toutes ses formes.

Nous œuvrons sur 3 piliers, qui sont les suivants l’éducation, la santé et le métier. Le manque de ces derniers pourrait être un handicap à un avenir radieux. Notre humble soutien s’effectue à travers nos différentes actions humanitaire, d’une part lutter pour que le droit à l’éducation soit accessible pour toutes les classes sociales, et d’autre part lutter contre la famine et aussi contre les maladies qui touchent la jeunesse, tout en organisant des forums pour la création des métiers chez les jeunes car notre soucis majeur est de voir les jeunes évoluer et créer un monde nouveau pour un avenir meilleur.

Votre mot de la fin ?

Nous n’aurons jamais un mot de la fin tant que nous continuerons notre noble combat, mais alors nous profitons pour lancer un message de paix au monde entier. Cultivons la paix, l’amour et non la haine. Car, les armes ne sont ni fabriquées en Afrique et moins encore au Moyen-Orient mais ces sont ces coins qui l’utilisent le plus alors arrêtons de nous entre tuer, aimons-nous les uns les autres et unissons-nous pour bâtir ensemble un monde nouveau pour un avenir meilleur dans lequel les mots haine et guerre n’existeront jamais.

MIRIAM NZEKE