Fann Attiki Mampouya : Un slam de liberté et de coexistence dans « Un voyage en langue française »

Du slam éclectique et une fusion d’écoles. Dans l’émission « Un voyage en langue française » sur France 2, à l’occasion de l’inauguration de la Cité internationale de la langue française le 30 octobre 2023, la plume d’or de Fann Attiki Mampouya a scintillé et crée une cohabitation de l’humanité dans les langues.

Une envie effrénée de nourrir les mots et de faire grandir la liberté. Fann Attiki Mampouya est celui qui charme nos sentiments intemporels par la magie de son slam, qu’il appelle poésie urbaine sans les contraintes de la poésie classique. C’est un obstiné à l’esprit ouvert, un slameur brillantissime et averti à la plume parfois subversive, un esthète dans l’âme. Les fragments de ses mots enchantent, cadencent et repensent. Les valeurs humaines sont mises en orbite.

Écrivain et slameur congolais né dans la ville de Pointe-Noire, le lauréat du prix littéraire Voix d’Afriques 2021 était l’un des invités dans « Un voyage en langue française » sur France 2 dans une émission tournée le 30 octobre 2023.

D’une envergure gracieuse, Fann Attiki Mampouya a eu fière allure d’impressionner par son slam percutant, plein de couleurs et de chaleur. Un medley de ses écrits a été suivi par une salve d’applaudissements du public de l’émission.

À la croisée des routes entre Sony Labou Tansi et Victor Hugo, le slameur de 31 ans a mis tout le monde d’accord. Le vivre ensemble des cultures et des langues a été son vrai message.

En voici un extrait :

« Si la France et mes ancêtres prétendent de ne pouvoir parler d’une voix,
La même, sachez que dans ces textes, Hugo et Labou Tansi ont accompli l’exploit
Parce que les langues ont vocation à s’enrichir des autres et les cultures à se dire je t’aime;
Parce que les langues sont égales et les hommes sont de mauvaise foi.
J’écris pour mettre mes langues au service de l’humanité
J’écris, car dans ma chair le Kituba, le Lingala et le Français ont appris à cohabiter (…)
J’écris, car les langues ne sont pas divisées
Ce sont les hommes qui le sont.
En moi, le Lingala et le Français s’unissent,
Je deviens Calice;
Une coupe remplie d’eau et de vin
Ils s’abreuvent d’expression mutuellement, se nourrissent.
Les querelles identitaires sont ce qu’il y a des plus vains;
Il n’est nullement question de cultures identiques, mais de diversité par laquelle doit prier l’unique… »

CHADRACK MPERENG