Foot – Arrêt de la VL1 : « On est dans un pays riche et l’État doit inciter les entreprises à sponsoriser le sport » (Charles Mbuya)

Comme lors de deux saisons précédentes, cette édition, le Championnat national, Vodacom Ligue 1 est arrêté depuis le 6 février 2023 suite au manque de moyens financiers et des infrastructures sportives.

Plusieurs analystes sportifs émettent leurs avis sur cet arrêt de trop de la VL1. Dans une intervention sur ses pages sociales, le journaliste sportif de Canal+, Charles Mbuya a placé son analyse au sujet de l’état actuel du championnat rd-congolais.

« Le premier responsable de cette situation est le gouvernement de la RDC qui n’a pas tenu ses promesses de prendre en charge les frais de déplacement des équipes (vous ne pouvez pas vous engager et arrêter au milieu de la saison) », écrit-il. Et de poursuivre : « Vu la taille du pays et le coût que représente les déplacements des équipes le plus souvent par avion : la RDC peut-elle se permettre d’avoir un championnat national direct ? Est-ce qu’il ne faudrait pas privilégier un championnat par zone géographique et finir par un Final 4 dans une ville comme ça avait été le cas au début des années 2000 quand je débutait dans la profession de Journaliste sportif ».

Charles rajoute : « L’Etat doit-il financer les déplacements des clubs ? Ceux-ci ne doivent-ils pas trouver des moyens et avoir des budgets conséquents (cotisations, sponsoring, mécénat,…) comme ailleurs pour prendre part aux compétitions nationales et internationales ? […]  L’argent du contribuable à mon avis doit servir à financer la construction des infrastructures et à financer la formation pour appuyer le mouvement sportif ».

« On n’explore pas assez le volet formation »

Ce journaliste pense que c’est les Ligues et les fédérations qui sont censées réfléchir à des financements autre que l’argent public :  « On est dans un pays riche et l’Etat doit inciter les entreprises à sponsoriser le sport…et non prendre tout à sa charge. Si l’on développe une économie du sport, on peut arriver à un niveau où la fédération n’aura même plus besoin de l’argent public pour financer les voyages des équipes nationales et payer les primes ».

« On en est pas encore là mais il faut réfléchir à l’économie du sport et je pense qu’on n’explore pas assez le volet formation : avec le talent qu’il y’a en RDC : on devrait avoir des centaines d’écoles de foot dignes de ce nom comme au Sénégal, Ghana, Côté d’Ivoire, Nigeria…C’est peut-être un vœux pieux car on n’est même pas capable de créer une industrie musicale en RDC alors que c’est l’un de nos points forts », conclut-il.

Le niveau de la VL1 s’est fait montre lors du Championnat d’Afrique des nations – CHAN 2022 – où l’équipe nationale des Léopards locaux a quitté la compétition dès la phase de groupes. Les clubs rd-congolais engagés aux Interclubs de la CAF présentent une prestation moyenne. Ça s’explique : manque des matchs en jambe.

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ETIENNE KAMBALA