Josué Mufula, du cœur à l’ouvrage pour promouvoir la culture de la ville de Goma

Député élu de la ville de Goma au Nord-Kivu et mécène culturel, Josué Mufula nourrit plusieurs ambitions à l’égard des jeunes artistes pour la promotion culturelle du terroir. Dénicheur des talents, il appuie grâce à ses moyens, plusieurs jeunes talentueux qui font la fierté de Goma. Dans le souci de continuer à aider les jeunes de sa ville, Josué Mufula compte créer un label et construire une salle de spectacles pour promouvoir la culture de Goma et de toute la République Démocratique du Congo.

Nous sommes chez vous à Goma. Nous avons participé au festival Amani et nous vous avons vu au milieu des jeunes. Que représentez-vous dans la ville de Goma et au Nord-Kivu ?

Il faut d’abord dire bienvenue à toi-même Cinardo, à Yan Mambo et à tous les autres amis de la presse qui se sont déplacés pour ce grand événement culturel qui est le festival Amani. C’est vrai qu’il y a beaucoup de polémiques là-dessus. Il y en a qui pense que le ministre Muyaya par exemple et celle de la culture ne devraient pas se déplacer pour venir à Goma à ce festival, fêter pendant qu’il y avait des tueries en Ituri. Il y a d’autres qui disent que le festival Amani ne sert à rien pendant que les gens souffrent, mais bien au contraire, ce grand événement culturel tout d’abord fait rayonner la ville de Goma plus que toute autre ville en RDC.

Pensez-vous qu’Amani a sa raison d’être ?

Un grand événement culturel international. Moi, je pense que le festival a vraiment sa raison d’exister et nous nous devons continuer à l’appuyer. Moi, personnellement en tant que mécène culturel surtout de la ville de Goma, vous le savez, je produis pas moins de dix artistes de talents qui étaient encore latents.

Qui sont-ils ?

Nous essayons quand même de les dénicher et de les promouvoir. Nous avons ramené plusieurs à Kinshasa qui ont fait des featurings avec de grands artistes de là notamment Fabrice Mufirisa qui a chanté à Kihunde ma langue de Masisi et Tshala Mwana a chanté en Tshiluba, vous voyez ce mixage des cultures. Et puis, il y a eu aussi JC Kibombo qui fait la bonne rumba en tout cas que je l’ai emmené à Kinshasa, il a fait tout un album dans lequel vous retrouvrez des chansons en featurings avec Reddy Amisi, Blaise Bula et même l’animateur de Fally qui a animé dans un générique, Japonais qui a fait le solo dans tout l’album, donc il y a beaucoup de jeunes comme ça que nous essayons même dans le gospel.

Actuellement, je suis sur plusieurs projets gospel. Pour dire que Josué Mufula député national élu de Goma et en même temps opérateur culturel, mécène. Pas producteur parce que je ne poursuis pas un intérêt quelconque. J’ai dépensé pas moins de 80.000 USD depuis que j’ai commencé à aider les jeunes d’ici. Même Innoss’B sait, il peut le nier, même si aujourd’hui il ne me reconnait plus mais il sait quand même que j’ai amené ma toute petite pierre dans sa carrière à travers surtout même les relations que je lui ai donné, de grandes personnalités qui l’ont appuyé.

Honorable, vous venez de dire que vous avez des projets dans le gospel, c’est pour combien de temps pour que l’on découvre ces artistes que vous avez déniché récemment ?

Déjà, il y a Ichara qui chante à l’église Jéhovah-Nissi chez le pasteur Tikiko Gabriel. J’ai été avec lui à Kinshasa, il y a un mois. Il a signé des collaborations avec Fiston Mbuyi, Paul Bakenda et Henri Papa Mulaja. L’album a été lancé le 28 novembre et déjà, nous sommes à l’étape de la promotion. Il a fait le premier clip avec Henri Papa et a même participé à son dernier concert à la FIKIN. Nous allons continuer avec la promotion en attendant qu’il revienne avec les autres clips avec Fiston Mbuyi et les autres.

Il y a aussi la chorale Sion d’une église vers Keshero ou Ndosho. Et, je crois que l’album et les clips sont finis, et ils pourront peut-être lancer au mois d’avril ou en juin.

Il y a les petits chanteurs de la paroisse Saint François Xavier au quartier Ndosho avec leur chœur nommé Saint Augustin. Ils ont enregistré un album de 10 titres et nous avons fait participer dans deux titres l’honorable et grand chanteur Paul Balenza. Il sera notre invité d’honneur ici à Goma lorsque nous allons lancer l’album au courant de cette année (2021).

Je compte faire la Belgique très bientôt et à Bruxelles, nous sortirons le support. Et, dès que je rentre, nous programmons le lancement. Ça sera à l’hôtel Serena de Goma. Je voudrais peut-être lancer cela en décembre prochain, précisément à Noël ; comme ça j’organise une grande soirée de gala où les gens mangeront, boiront et écouteront la bonne musique.

Tout l’argent récolté derrière cet album  paiera les frais scolaires de tous ces enfants. Ils sont plus de 170. Je ne suis pas dans la production. J’ai misé 14.000 USD déjà, mais en attendant l’organisation, certainement, je pourrais arriver même à 20.000 USD.

Il y a également David Kadesi qui est de l’église La Source ici à Goma. En deux mois seulement, je lui ai fait chanter avec le pasteur Athom’s, Henri Papa, Michel Bakenda et Cèdres Katambay. J’ai produit l’album de David Kadesi avec 13.500 USD. Ensuite, il a été mal conseillé par des gens et a fini par cracher dans sa soupe. L’album n’a pas eu le succès qu’il devait avoir avec toutes ces icônes du gospel.

Malheureusement, tous les jeunes de Goma sont généralement comme ça. Avant le monde pensait que j’aidais les jeunes parce que je me préparais pour les élections, mais celles-ci sont passées et je continue toujours à le faire. C’est par passion. Vous savez que Dieu n’agit qu’à travers les hommes. Et, puis ce n’est pas facile que quelqu’un quitte Goma pour t’emmener à Kinshasa parcourant les 2000 Km. Sais-tu combien d’artistes qu’il y a à Kinshasa, des talents énormes qui rêvent un jour sortir ne fût-ce qu’une chanson ?

Il y a un jeune ici (Goma) que je vais pas citer, tout le monde le connait, un petit très impoli alors qu’il a du talent comme pas possible. J’ai emmené ce petit à Kinshasa. Dès notre descente dans la capitale, je l’ai emmené chez Werrason. J’ai parlé avec Werrason et ce dernier a programmé son test le même jour à La Zamba Playa à 22 h – 23 h. Ils étaient d’ailleurs à deux venus passer le test. L’autre avait échoué parce que les fans sur place l’avaient chassé à cause de son impolitesse. Mais le petit que j’ai emmené avait réussi. Après 2, 4 mois, mes adversaires politiques m’ont diabolisé et lui ont demandé de lâcher l’affaire avec cette histoire de musique. C’est là que le petit a gâché sa chance, devient du coup orgueilleux en disant qu’il ne peut pas être musicien de Werrason, et veut plutôt un featuring avec lui, comme si Werrason est son ami.

Pensez-vous vous bâtir une salle de spectacle à Goma pour faciliter la tâche aux artistes du terroir ?

En tout cas, c’est une bonne idée. Je vais vraiment y penser. Pourquoi pas penser aussi à un studio professionnel. Je vais créer un label. Peut-être une agence de publicité et de production et les choses seront dans les normes.

Selon vous, qu’est-ce qui justifie que les investissements hôteliers soient plus nombreux à Goma que dans la capitale de la Rd-Congo ?

Nous l’appellons ville touristique de part la flore et la faune. Nous avons le parc Virunga, le volcan (même s’il fait mal quand même) et le lac. C’est aussi ce qui fait que vous voyez même beaucoup de blancs et beaucoup de touristes qui passent par ici. Mais malheureusement, nous ne sommes pas organisés.

Modeste Mutinga le sénateur avait écrit un livre « RDC la République des inconscients ». Nous sommes des inconscients et nous ne savons pas ce que nous avons. Nous sommes un pays béni par la providence divine, mais maudit par la qualité de son peuple et ses dirigeants. Tant que nous n’avons pas une conscience collective et de ce que nous sommes (notre identité congolaise), les gens vont continuer à nous ballotter et à nous écarteler comme pas possible.

En tant que député national élu de Goma, avec d’autres députés culturels, que comptez-vous entreprendre pour qu’il y ait une politique culturelle ?

Quelqu’un m’a d’ailleurs interpellé par rapport à cela. Pourquoi les opérateurs culturels qui êtes députés, vous ne faites rien par rapport à la loi sur la promotion de la culture. Je crois que je vais en parler avec Ados Ndombasi, dès que je regagne Kinshasa. Comme nous reprenons le travail, le 15 mars, nous pourrions effectivement penser à cela.

Que d’autres faites-vous à par le fait d’être Honorable et mécène ?

Moi-même, je suis un jeune écrivain et j’ai déjà publié chez Médiaspaul plus de 6 romans et un recueil de poèmes. J’ai un autre livre qui sortira en mars prochain. Je l’ai intitulé « Goma, mon paradis dans l’enfer ».

(Ré) écoutez en podcast le récent passage de Josué sur Eventsrdc FM : Culture : Le député national Josué Mufula nourrit des projets très ambitieux pour les jeunes de Goma et de toute la Rd-Congo (AUDIO)

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