Journée internationale de l’écrivain africain 2020 : Les opinions des écrivains rd-congolais

Actifs dans la sphère littéraire rd-congolaise depuis plusieurs années, les écrivains de la République Démocratique du Congo n’attendent pas cette journée internationale de l’écrivain Africain (7 novembre) pour célébrer ou commémorer leur travail. Au quotidien, ils œuvrent pour informer, former et divertir un public homogène et hétérogène. Profitant de cette date qui les est dédiée depuis 1992, à l’initiative de l’Association Panafricaine des Ecrivains (PAWA – Panafrican Writers Association), quelques jeunes écrivains ont émis leurs opinions dans le but de voir leur secteur avancé.

 

Il s’agit de :

Harris Kasongo :  » À l’occasion de la journée internationale de l’écrivain africain, les révoltés de la plume salue le grand travail abattu par le monde littéraire Africain, qui, malgré les conditions difficiles et la Covid-19, ont su défier le temps, en étant toujours actif, tant sur les publications que sur les activités d’animation littéraire.

Nous voulons rendre hommage au jeune Poète Jean Luc Kadiayi qui vient de nous quitter. Nous sommes de coeur avec sa famille, ainsi que tous ceux qui l’ont connu.

Avec les éditions Elondja, nous avons prévu une activité, le jeudi 12 novembre, à l’Institut Français de Kinshasa, pour commémorer la journée en question. Nous invitons le public Congolais à acheter les livres écrits par des auteurs Congolais, dans tous les registres.  »

L’écrivain rd-congolais Harris Kasongo. Ph.Dr.Tiers

 

Youssef Brahn :  » Nous vivons actuellement dans une époque littéraire historique de notre pays où le livre fait le plein à Kinshasa, où les éditeurs, auteurs, mécènes littéraires, bibliothèques, émissions littéraires, distributeurs des livres prennent bien plus de place qu’avant.

Mais nous sommes liés à un seul problème qui devrait vite être résolu bien avant cela, que les auteurs devraient commencer par prendre conscience. Tant que nous continuerons à marcher sur les traces de la littérature occidentale, en prose ou en vers. Le monde ne connaîtra pas une  » Littérature congolaise « . Elle n’existe pas.

Que les écrivains congolais se prennent en charge et puis prendre conscience de ce grand problème qui ronge même la culture générationnelle du pays.

J’aime quand Senghor dit « Poésie malgache ». À quand la littérature congolaise?  »

 

Le jeune écrivain rd-congolais Youssef Brahn. Ph.Dr.Tiers

 

Diane Bajika :  » La journée de l’écrivain africain est une journée de célébration, de réflexion, mais aussi de plaidoyer pour l’écrivain africain et encore plus pour l’écrivaine. En particulier en RDC où la femme de lettres est méconnue et ses œuvres négligées.

C’est pour pallier à cet état de fait que l’association des Femmes de Lettres Congolaises, FELCO en sigle, à été créée et, dans un esprit fédérateur et transgénérationnel, nous nous sommes donné pour mission de :
– Promouvoir les oeuvres des Femmes de Lettres Congolaises;
– Activer le plaidoyer pour l’introduction plus importante dans la programmation scolaire des œuvres de Femmes de Lettres Congolaises;
– Aider et faciliter les Femmes de Lettres Congolaises à éditer leurs oeuvres et à les vulgariser;
– Organiser des salons littéraires des Femmes aspirantes au monde du livre;
– Intégrer les réseaux africains et internationaux des Femmes de Lettres pour un épanouissement positif;
– Concevoir des actions socioculturelles de développement pour un encadrement des jeunes femmes de lettres.

Bonne fête à tous les écrivains africains ! Que vive la littérature africaine !  »

 

L’écrivaine rd-congolaise Diane Bajika. Ph.Dr.Tiers

 

Christian Gombo :  » La journée de l’écrivain africain!
Une date, un jour, un moment, un instant, largement insuffisant pour honorer le travail de l’écrivain africain !
La journée de l’écrivain africain !

Un déroulement répétitif dans le temps qui ne doit jamais faire oublier aux écrivains africains qui ils sont? Et surtout pourquoi, ils écrivent ? Encore mieux, pour qui, ils écrivent ?

La journée de l’écrivain africain en date du 7 novembre, une date, un évènement, qui nous rappelle en tant qu’écrivain qu’il y a encore beaucoup à faire sans perdre de vue notre histoire !

La journée de l’écrivain africain, plus qu’une date souvenir, un rappel historique pour apprendre aux écrivains que leur culture est la seule chose qui leur restera, quand le temps prendra tout ce qu’il doit prendre alors pourquoi ne pas oser une littérature en langue africaine ? Pourquoi ne pas inventer une façon d’écrire propre ? Une idéologie du langage singulière comme beaucoup de nos illustres prédécesseurs ?

Le 7 novembre, une date anniversaire pour les écrivains africains, chaque année, c’est un anniversaire de plus, mais que cela se ressente aussi par notre évolution globale dans le temps en créant un marché du livre propre, en trouvant les solutions pour intéresser nos populations à ce que nous écrivons, sans compter sur l’Etat…

C’est la journée de l’écrivain africain, à chaque écrivain de prendre ses responsabilités, à chaque écrivain d’écrire pour la postérité, à chaque écrivain africain de se regarder enfin en face en se disant :  » Qu’est-ce que je peux faire en mieux pour valoriser l’écriture africaine ?  » Ainsi seulement, notre littérature vivra et surtout survivra partout !  »

L’écrivain rd-congolais Christian Gombo. Ph.Dr.Tiers

 

Missy Bangala :  » Il est vrai, nous ne devrions jamais attendre le 7 Novembre pour célébrer le destin extraordinaire de ces hommes et femmes qui ont influencé notre continent : les écrivains ! Ces écrivains qui souvent malgré le fait que tout joue contre eux ne se découragent pas d’offrir à l’imaginaire mondial de trésors inestimables. Oui, en un jour comment honorer ces gens de lettres, ces auteurs, ces écrivains qui déjouent la fatalité en forçant le destin à entendre leur voix. Ces écrivains ont de choses à dire et ils le disent, c’est pourquoi en cette occasion, nous leur rendons hommage et célébrons ensemble la beauté de leur plume (leur génie)

C’est ici pour nous le lieu de demander à toutes et à tous de leur apporter le soutien dont ils ont besoin en ce moment : Lisons les nôtres, apprécions et soutenons les nôtres en achetant leurs ouvrages.
Même si le plus grand combat reste la reconnaissance officielle de tous ces écrivains africains ! Engageons-nous à mieux faire entendre leur voix, engageons-nous à mieux valoriser leur travail, engageons-nous à les reconnaître vivants !

L’Afrique n’est pas seulement le berceau de l’humanité, mais aussi, le berceau de la culture, de la littérature.

Et une façon d’aider les écrivains africains, c’est d’enlever les frais de douane en rapport avec le livre scientifique, et que certains leurs livres s’inscrivent dans les programmes scolaires et universitaires de nos pays.  »

L’écrivaine rd-congolaise Missy Bangala. Ph.Dr.Tiers

 

RÉDACTION