Le cinéma rd-congolais a-t-il besoin des maisons de production étrangères pour se développer ?

Miné à un véritable problème économique, le cinéma rd-congolais avance à pas feutrés. Production moins abondante et absence d’industrie, les cinéastes du pays se voient souvent obligés de solliciter le concours des maisons de production internationales. Les investissements étrangers sont-ils une panacée pour aider le cinéma rd-congolais à se développer ?

Emmanuel Lupia, réalisateur et producteur, nous donne son point de vue. « Les productions étrangères nous ramènent de l’argent, ça nous permet d’avoir des films de qualité. Là par exemple Augure est au Festival de Cannes. Les Belges, ils en parlent fièrement, les Congolais aussi en parlent même s’ils n’ont pas mis l’argent », dit-il.

À la traîne par rapport à d’autres industries africaines, le cinéma rd-congolais semble moins peser. Cependant, la collaboration avec les maisons de production internationales s’avère être l’une des solutions pour l’envol de l’industrie cinématographique rd-congolaise. « Ces productions nous permettent de rôder nos équipes, à nos jeunes techniciens d’acquérir des compétences et de l’expérience », rajoute le patron de Tosala Films.

Avec sa culture, sa population et sa diaspora, le cinéma rd-congolais a tout pour évoluer. Malgré cela, nos films ne savent pas se démarquer. Cela est notamment dû à l’insuffisance de moyens.

Face à ce problème, la collaboration avec les maisons de production internationales peut être un remède. Cette entreprise n’est pas sans risque, outre les financements et autres avantages, comme l’explique Emmanuel Lupia.

« Le désavantage est que nous sommes dépossédés de ces films, parce qu’en tant que partenaire, vous partagez les revenus aux proratas des apports de chacun. En cas d’un film qui coûte 1 million de dollar, si tu n’apportes que le projet et l’autre amène 700.000, ça veut dire qu’il est majoritaire, les grandes décisions lui reviennent, la propriété du film lui revient en grande partie et ça, c’est une perte, c’est le mauvais côté de la co-production », déclare-t-il.

Suite à ces insuffisances, l’issue ne semble pas être les collaborations internationales, mais plutôt l’implication du gouvernement et de la population, les principales cibles. Le cinéma dans d’autres pays, c’est une affaire de l’État.

De ce fait, il est d’une grande importance que le pays mette en exergue des structures qui accompagneront les productions cinématographiques en RD Congo.

(Ré) écoutez en Podcast LA LIBRE ANTENNE avec les cinéastes rd-congolais sur Eventsrdc FM Live :

https://soundcloud.com/eventsrdcfm243/la-libre-antenne-du-30-mars-2023-3?in=eventsrdcfm243/sets/libre-antenne

PLAMEDI MASAMBA