Le journalisme face à l’intelligence artificielle : Barick Buema émet son avis

Participant à un space sur le réseau social X organisé par le média en ligne Echo.cd sous le thème « L’intelligence artificielle déshumanise-t-elle le métier de journaliste ? », le journaliste et directeur général de la plateforme digitale Parole Écrite, Barick Buema a exprimé une opinion intéressante sur ce sujet, le vendredi 23 mai 2025 dans la soirée.

Aux côtés de Fidèle Kitsa, journaliste à France 24 et BrutAfrique, ils ont échangé pendant plus d’une heure sur cette question essentielle qui touche le cœur du journalisme.

Pour ceux qui ont manqué ce rendez-vous, voici le résumé de son intervention : 👇

Cette réflexion intervient à un moment où l’IA, en pleine expansion, fait désormais irruption dans nos rédactions.

Comme beaucoup le constatent, elle rédige, résume et analyse parfois à notre place. Face à cette évolution, certains y voient un gain de temps, d’autres une menace.

Alors, que faut-il en penser ?

J’ai abordé ce sujet en trois volets :

Les risques de déshumanisation du journalisme :

L’un des dangers majeurs est la perte du rôle humain dans la production de l’information.

Aujourd’hui, certaines intelligences artificielles peuvent rédiger des articles sur des sujets variés sans aucune intervention humaine.

Cela engendre des risques : uniformisation du langage, absence d’émotion, d’angle critique et de sensibilité humaine.

Autre dérive possible : la déconnexion du terrain. Le journalisme, ce n’est pas seulement écrire. C’est enquêter, rencontrer, vivre l’actualité.

Une machine, aussi puissante soit-elle, ne peut pas ressentir la détresse d’un témoin, l’atmosphère d’un quartier ou le silence pesant d’un procès.

Les opportunités qu’offrent l’IA

Utilisée à bon escient, l’IA peut devenir un outil formidable pour les journalistes.

Elle permet de gagner du temps sur plusieurs tâches : transcription d’interviews, recherches d’archives, détection de fake news, analyse de données complexes, voire correction d’articles.

Autrement dit, l’intelligence artificielle peut enrichir le journalisme, à condition d’être utilisée avec de l’intelligence humaine.

La nécessité d’un équilibre éthique

L’IA ne doit pas remplacer le journaliste, mais le renforcer. Car le cœur du journalisme, c’est l’humain : le regard, la sensibilité, la capacité à poser les bonnes questions et à faire entendre les voix oubliées.

Comme le disait souvent le professeur Georges Wawa, enseignant de Presse Écrite à l’IFASIC :
« Le journalisme, c’est le vécu, le senti, le ressenti »

Il nous encourageait d’ailleurs à faire appel à nos cinq sens en reportage : l’ouïe, l’odorat, la vue, le goût et le toucher.

La technologie ne doit pas nous faire oublier les fondements du métier : vérification, indépendance, éthique, courage, professionnalisme, analyse et esprit critique.

En conclusion

L’intelligence artificielle ne déshumanise pas le journalisme en soi. Mais elle le fera si nous laissons la machine prendre toute la place.

Il ne s’agit pas de s’opposer à l’IA, mais de rester le gardien du sens, de la vérité et de l’humanité dans le traitement de l’information.

Tant qu’il y aura des journalistes sur le terrain, animés par la passion de transmettre ce qu’ils voient, sentent et vivent, le journalisme restera un métier profondément humain.

Bref, l’intelligence artificielle peut enrichir le journalisme… si elle est utilisée avec intelligence humaine.

Merci de votre attention.

Suivre la chaîne Parole Écrite sur WhatsApp  : https://whatsapp.com/channel/0029Vab9fesIXnm035kKgd3y

PAROLE ÉCRITE