Le mea culpa de SOS Racisme dans l’affaire du bikini de Reims

L’affaire dite du bikini de Reims qui s’est emballée dans les médias et sur les réseaux sociaux samedi 25 et dimanche 26 juillet avant de se dégonfler, fait des remous à SOS Racisme. Dans un communiqué, l’association regrette en effet la «précipitation» avec laquelle elle a agi dans cette histoire.

Sur la foi d’un article de L’Union de Reims qualifiant d’agression «aux relents de police religieuse», l’altercation qui avait opposé un groupe de jeunes femmes à une autre qui bronzait dans le parc en short et haut de maillot de bain, SOS Racisme avait en effet pris l’initiative d’appeler à une manifestation de protestation dès le lendemain au parc Léo-Lagrange de Reims.

L’idée d’utiliser à cet effet le hashtag (mot-clé) #JePorteMonMaillotAuParcLeo avait donné une accélération brutale à la viralité de l’histoire sur Twitter et Facebook, mais la manifestation avait tourné au ridicule, en rassemblant moins de dix personnes sous un ciel gris et pluvieux.

«Le rassemblement prévu aurait dû être annulé»

«La précipitation est mauvaise conseillère» écrit le président de SOS Racisme, Dominique Sopo, en relevant que cet appel au rassemblement «qui aurait pu avoir sa légitimité sur des faits solidement étayés, n’aurait pas dû être prévu pour le lendemain, quelles qu’aient pu être la frénésie des réseaux sociaux et l’emballement médiatique. Par ailleurs, une fois que les autorités judiciaires ont démenti tout aspect moral dans cette bagarre, le rassemblement prévu aurait dû être annulé.»

Dominique Sopo s’en prend aux médias qui «après avoir abondamment relayé les informations de L’Union ont eu la délicatesse de mettre une fois de plus la frénésie au débit des politiques, des associatifs et des réseaux sociaux.»

L’affaire a par ailleurs conduit SOS Racisme à faire disparaître de l’organigramme de son site le nom de Daniel Dhombres qui en assurait la coordination éditoriale. Celui-ci avait publié dimanche sur Twitter, un tweet dans lequel il invoquait « l’origine » des jeunes filles pour accréditer l’hypothèse d’un «motif religieux» à l’agression.

LEMONDE.FR