L’Immortel Dieudonné Mweze Ngangura

« Beaucoup de gens regardent, mais ne savent pas voir ». C’est durant le tournage de La vie est belle en 1985 que je fais sa connaissance. Après la sortie de son premier long métrage, je l’ai perdu de vue et je le retrouve en février 2003 à Ouagadougou à l’occasion du Fespaco. Lui, c’est Dieudonné Mweze Ngangura.

 

Dans cette ville les participants le respectent. Car, il avait avec son deuxième long métrage « Pièces d’identité » remporté le grand prix Etalon de Yennenga du Fespaco en 1999. Au début de 2000, il réalise son troisième long métrage, « Les habits neufs du gouverneur ». Depuis 10 ans, il est basé à Bruxelles et ne manque pas au rendez-vous de revenir au pays pour passer ses vacances, souvent visible pour l’apéro à midi au Surcouf. Au cours d’un entretien, je lui lance tu n’est pas connu au pays? Il me répond, « beaucoup de nos frères regardent mais ne savent pas voir ».

 

Bio-Express

Il voit le jour le 7 Octobre 1950 à Bukavu, au Sud-Kivu. En 1975, il obtient un diplôme de réalisateur cinéma à l’Institut des arts de diffusion (IAD) de Bruxelles. De retour au Congo en 1976, il est chargé de cours à l’Institut national des arts (INA), à l’Institut de Sciences et Techniques de l’information (ISTI) ainsi qu’au Studio école de la Voix du Congo (Sevoza). Depuis 1986, il travaille comme cinéaste indépendant avec sa société de production « Sol’œil Films » basée à Kinshasa, qui coproduit en 1986 son premier long métrage « La vie est belle ». Mettant en scène l’artiste Jules Shungu Wembadio dit Papa Wemba, et qui remporte un succès populaire en Afrique francophone. Il réalise son deuxième long métrage « Pièces d’identité » en 1998, qui reçoit le grand prix Etalon de Yennenga au Festival panafrican du cinéma de Ouagadougou (FESPACO). Un troisième est en préparation : « Les habits neufs du gouverneur », sur une adaptation musicale africaine du conte de l’écrivain danois Andersen.

 

En 1996, il crée à Bruxelles la société de production « Films Sud sprl ». Il réalise également plusieurs documentaires, dont « Chéri Samba » en 1980, « Kin Kiesse ou les joies douces amères de Kinshasa la belle » en 1983 (Prix de meilleur documentaire au Fespaco en 1983), « Changa-Changa, Rythmes en Noirs et Blancs » en 1992, « Le Roi, la vache et le bananier » -chronique d’un retour au royaume de Ngweshe » en 1994, « Lettre à Makuta : les derniers Bruxelles » en 1995, « Le Général Tombeur » en 1997 et « Au nom de mon père » en 2000.

JEAN-PIERRE EALE