Malix Upit : L’artiste qui veut exporter la musique lushoise à l’international

Jeune artiste musicien, rappeur, chanteur et entrepreneur rd-congolais basé à Lubumbashi dans la province du Haut-Katanga, en République Démocratique du Congo, Malix Upit a pour objectif principal, d’importer le style lushois sur le plan national et international. Puisque Kinshasa est toujours considéré comme la plaque tournante de la musique rd-congolaise, Malix veut prouver qu’au-delà de la capitale kinoise, Lubumbashi dispose aussi des talentueux artistes qui font de la bonne musique.

C’est au cours d’un entretien avec l’équipe rédactionnelle d’Eventsrdc.com que l’artiste a dévoilé cette ambition et a, par ailleurs, évoqué son prochain album encore en chantier. Entretien.

Quand et dans quelle circonstance, vous vous êtes retrouvé artiste musicien ?

Je me suis retrouvé musicien parce que je suis passionné de la musique depuis tout petit. Déjà à l’âge de 8 ans, j’étais dans une chorale où j’ai chanté pendant au moins 2 ans parce que j’ai passé une partie de mon enfance à Sandoa. Lorsque nous nous sommes déplacés pour Lubumbashi, c’est là que j’ai découvert le rap parce que j’avais des cousins qui amenaient des cassettes de rap à la maison et nous écoutions.

Et puis après, je regardais trop la chaîne Trace Music où j’ai découvert le rap à travers Eminem qui m’a beaucoup influencé dans mes débuts. Après, j’ai écouté le rap français. A cette époque, il n’y avait Diams que j’écoutais, MC Solar et Naz du rap américain. Donc, beaucoup plus, j’ai été influencé par Eminem et c’est lui vraiment qui m’a poussé à faire le rap.

 

Depuis, combien d’œuvres avez-vous dans votre discographie et quelles sont les retombées ?

Depuis le début, j’ai à mon actif trois mixtapes et un album studio. Le tout reparti sur une période allant de 2012 à 2019. Mon premier album est sorti le 26 mai 2019 et là, je suis en promotion même. Je suis en train de préparer un EP qui sortira à la fin de cette année 2019. Je suis encore sur mon album qui s’intitule RCM (Rasta Chrétien Musulman). J’ai quand même eu pas mal de choses dans la musique même si je n’ai pas encore atteint l’objectif que je suis en train de viser.

J’ai quand-même eu à voyager. J’ai fait des festivals à l’instar du festival Amani, festival Mwinda de la rumba, festival Nzenze et plusieurs autres festivals au pays tout comme à l’étrange. Bien que je n’aie pas encore atteint mes objectifs, la musique m’a permis de rencontrer plusieurs personnalités.

J’ai fait la première partie du concert de Youssoupha quand il était à Lubumbashi avec Gaz Mawete. Je l’avais rencontré et nous avions échangé en tant que aîné dans le milieu artistique. Il m’a donné deux ou trois tuyaux et j’ai rencontré Alexia Waku qui est une grande voix. Elle a chanté avec le King Kester Emeneya dans « Nzinzi ». Et, j’ai aussi participé au concours Airtel Trace Music Star à Kinshasa en 2015 et cela m’a aussi ouvert des portes.

 

Après avoir sorti plusieurs singles, tout jeune musicien cherche à sortir un album. Comment s’appellera-t-il ?

Effectivement, j’ai déjà un album qui est sur le marché depuis le 26 mai 2019 et là, je suis en train de faire sa promotion. Il s’intitule « RCM (Rasta Chrétiens Musulmans) ».

C’est un album qui contient 15 titres et il y a 4 clips qui sont déjà sortis. Et, je continue aussi à promouvoir cet album. Je suis en chantier pour un deuxième album qui va sortir 2021. Je prends vraiment mon temps pour bien préparer ce disque. Car, il sera un album de consécration.

 

Quels sont les musiciens avec qui, vous comptez collaborer pour la réussite de ce projet ?

J’aimerais bien inviter Alesh King Lesh pour son côté engagé et Innoss’B pour son côté éducatif et dansant. J’aimerais aussi aller en dehors du pays. Il y aura donc beaucoup de surprises qui nous attendent par rapport à cet album.

C’est qui déjà votre producteur ?

Bon ! J’ai toujours évolué en autoproduction avec mes maigres moyens. Il y a quelques temps depuis que j’ai fait la rencontre d’un producteur qui veut vraiment développer l’industrie musicale au niveau de Lubumbashi. Ils ont créé une plateforme, un label qui s’appelle X-Music. Avec eux, nous avons signé un contrat qui nous permettra de travailler sur un EP et voir ce que cela donnera.

Si nous serions tous satisfaits sur le projet et nous verrons si nous signerions pour un projet à long terme. Donc, là, nous travaillions d’abord sur un EP pour voir comment les choses se passent. Ce sont des gens qui sont impliqués, ils savent ce qu’ils font et je pense qu’ils apporteront un plus dans ma carrière.

 

Comment se comporte votre single « Femme africaine » ?

Le single « Femme africaine », se comporte bien sur le plan local, on a mis les moyens qu’il fallait pour promouvoir cela et on continue mais sur le plan international, je n’ai pas encore atteint l’objectif que je me suis fixé parce-que j’aimerais qu’elle touche toute les femmes africaines. C’est une chanson qui s’adresse à toutes les femmes africaines, donc pas seule les femmes congolaises.  Pour cela, il faut que ça touche même une grande partie du continent et ça sera pour moi une grande fierté.
Mais comme on dit, l’œuvre reste et sur ce, on continuera à la promouvoir jusqu’à ce qu’elle touchera tout le monde. Je me réjouis car ça se comporte bien, les gens aiment le clip, le message est fort et il nous faut juste une bonne promotion et on y arrivera…

La musique marche avec la femme, la mode, l’alcool, le tabagisme, l’ambiance nocturne et autres. Vivez-vous tout cela ?

Je suis conscient qu’à un certain moment lorsque l’on commence à être une figure populaire ou une personnalité publique, l’artiste est toujours approché par-ci par-là, mais après, je gère. Je ne suis pas un collectionneur de femmes. Je ne prends pas l’alcool, je ne fume pas et je n’aime pas trop l’extérieur ou l’ambiance. Je préfère rester chez moi à la maison en train de penser sur ma musique ou de créer parce que la musique évolue.

Tant que je n’ai pas encore atteint mes objectifs, je ne serai pas satisfait. La détente est bien et c’est vrai que parfois je sors avec des amis, mais je suis quelqu’un d’assez logique et j’ai mes principes.

 

À Lubumbashi où votre QG est installé, plusieurs jeunes musiciens pensent que Kinshasa est la plaque tournante de la musique rd-congolaise. Partagez-vous cette opinion ?

C’est vrai. Parce que lorsque l’on est en dehors du pays et que l’on parle de la musique congolaise, les gens pensent et citent beaucoup plus Kinshasa et jusqu’ici, moi j’ai pour objectif que cela arrive aussi pour Lubumbashi. Car, c’est une ville qui n’a pas encore sorti des stars internationales comme Fally, Ferré, etc. Je me bats pour que cela arrive, pour que je sois même le premier à envoyer cette musique en dehors du pays et prouver qu’au-delà de Kinshasa, il y a aussi Lubumbashi.

Il y a beaucoup d’artistes qui font du succès à Lubumbashi, mais ne vont pas loin. Mais moi, j’ai une autre vision. Même s’il arrivait que je me déplaçais pour Kinshasa, ce qui est dans mes projets d’avenir. Je m’y installerai quelques temps pour voir comment ça se passe, voir comment développer une fois de plus ma musique ou même s’installer ailleurs, mais garder mes origines comme étant quelqu’un qui vient de Lubumbashi.

Là où j’irai, j’imposerai une manière de faire les choses spécialement venue de ce coin de la RDC. Il y a un style lushois qui se fait attendre ou qui fait parler de lui sur le plan continental ou sur le plan l’international. C’est donc ça, l’objectif que j’ai.

Un mot aux amoureux de la bonne musique éparpillés à travers le monde ?

Pour tous les amoureux de la bonne musique, continuez à nous soutenir, moi particulièrement, parce que j’ai une très grande vision pour cette musique. J’aimerais faire découvrir notre culture, singulièrement notre musique lushoise partout au monde. Que l’opinion écoute la musique made in Katanga.

Je suis sur tous les réseaux sociaux : Malix Upit officiel sur Facebook, Twitter et YouTube, et Malix Officiel sur Instagram. Donc, continuez à me soutenir, continuez à écouter ma musique, continuez à la partager afin que je puisse atteindre plus de gens et à vendre ma musique à l’international.

Merci à Eventsrdc.com pour cette interview. Merci à toute la rédaction.

 

R(é) écoutez aussi en Podcast le recent passage de Malix sur Eventsrdc FM

https://soundcloud.com/eventsrdcfm243/itw-31-le-talentueux-et-ambitieux-rappeur-rd-congolais-malix-vise-la-conquete-du-globe

CINARDO KIVUILA
TRESOR TSHINKUNKU