“Nkumb’art” pour une mémoire et un développement de l’économie du patrimoine culturel et artistique de la Rd-Congo

L’ONG Dynamique Plus a annoncé, la tenue au mois de février 2024 de la 2ème édition du festival « Rumba in the Jungle » et par la même occasion, a lancé officiellement le mouvement culturel « Nkumb’art », qui servira désormais de maison mère de ce festival. C’était lors d’une cérémonie riche en spectacles et en découvertes musicales et chorégraphiques organisée le samedi 30 septembre 2023 à l’Académie des Beaux-Arts de Kinshasa.

Nkumb’art, dont l’origine vient de Nkumba qui est l’âme même de la Rumba, a pour objectif principal de rassembler les expressions afro-descendantes du monde et les ramener aux origines rd-congolaises afin de célébrer ensemble le patrimoine culturel et artistique rd-congolais.

Véritable réappropriation de l’identité culturelle rd-congolaise, Nkumb’art est portée par trois grands axes. Le premier est mythologique et part d’une réflexion qui consiste à comprendre toute la richesse du patrimoine que représente la Rd-Congo. Le deuxième qui est historique, vise à porter haut ce patrimoine en réunissant les experts scientifiques et économistes de la Rd-Congo et du Congo-Brazzaville pour réfléchir sur cette question et porter haut ce patrimoine commun. Et enfin vient l’axe économique qui met ensemble tous les corps institutionnels et académiques autour de la richesse de ce patrimoine, afin de la structurer et la décoder pour en faire une matière à transmettre aux générations futures.

À en croire les organisateurs, l’acte 2 du festival Rumba in the Jungle dont le premier s’est tenu en 2022 à Zongo, servira justement de son de cloche qui fera que les communautés afro-descendantes de partout dans le monde, viennent pour célébrer ce patrimoine commun. Selon eux, cette deuxième édition de cet événement aura une autre dimension car désormais, elle s’appuie sur l’âme même de la Rumba.

Yvette Sunguza, présidente de l’ONG Dynamique Plus. Ph. GN

« Cet événement sera le prélude de l’inscription de la Rumba au patrimoine immatériel de l’UNESCO. C’est quelque chose de très fort parce que nous venons de nous appuyer à l’âme sacrée de la Rumba. Et c’est sur elle que nous voulons nous appuyer pour nous ressourcer et trouver des nouvelles aspirations qui vont nous emmener vers des nouvelles stratégies de développement économique, social, éthique, esthétique et culturel », a fait savoir Yvette Sunguza, présidente de l’ONG Dynamique plus.

L’Académie des Beaux-Arts et le Musée national parmi les partenaires privilégiés de la Nkumb’art

Dans la réalisation de trois axes cités ci-dessus, il y a nécessité de mettre en place un procédé de création. Ce qui s’explique par l’accompagnement de l’Académie des Beaux-Arts et du Musée national. L’une dans la réalisation en image du patrimoine culturel et artistique rd-congolais et l’autre dans sa conservation.

« Dans cette création, les artistes devront porter le patrimoine de manière à ce que chaque congolais représenté se sente fier de voir une réalisation à l’image de la grandeur de sa nation. L’Académie des Beaux-Arts mettra en place une Stell mémorial sous le theme de la reconstitution de Mahungu, dans la région du Kongo Central précisément dans le village de Matanda d’où tout est parti parce que la Nkumba y est née. Celle-ci englobe tout ce que nous avons comme identité. Et le Musée national est cette reserve qui a permis qu’on se souvienne de cette mémoire des années après », a expliqué Francis Ilu, vice-président de l’ONG Dynamique plus.

Création d’une acropole de la Rumba au Kongo-Central

À en croire Francis Ilu, la plate-forme vise a mettre en place une première citée de la Rumba au Kongo-Central, dans la partie ouest de la Rd-Congo. Pour sa prochaine édition, dit-il, le festival Rumba in the Jungle portée par le mouvement Nkum’art, a visé de travailler à Kinshasa et au Kongo-Central, avant de devenir itinérant afin de valoriser le patrimoine de chacune des régions du pays.

« Puisque nous sommes un festival, chaque année nous allons nous déplacer de région en région pour valoriser le patrimoine de chacune des régions et en faire une mémoire et un monument historique. Nous visons de mettre en place la toute première citée que nous avons appelée acropole. Elle sera l’acropole de la Rumba au Kongo Central et va permettre d’accueillir tout ce que nous aurons eu à détailler en terme de mémoire et de patrimoine et en faire un musée de la Rumba en Rd-Congo », a fait savoir Francis Ilu.

Signalons que cette cérémonie de lancement a connu la participation des plusieurs personnalités culturelles et artistiques mais aussi des institutions du pays. On a noté également la présence de plusieurs autres partenaires dont l’UNESCO qui accompagne ce festival depuis sa genèse.

GLODY NDAYA