Predication dans les bus, moyen d’évangéliser ou fonds de commerce ?

À Kinshasa, prêcher à bord d’un transport en commun est un rituel. Pour certains, cette pratique est devenue au fil des années un fonds de commerce de plusieurs pasteurs qui se servent de la parole de Dieu pour camoufler leur mendicité.

Si certains déplorent ce fait social, d’autres estiment qu’il est évident de rechercher le salut n’importe où, même dans les bus et qu’il est impératif de donner ou mettre de l’argent dans le panier de celui qui vient de prêcher la bonne nouvelle et ce, n’importe où.

Parfait Luyindula, serviteur de Dieu et médecin rd-congolais, déploré ce fait social. « Personnellement, je n’encourage pas cette manière de faire les choses, ce n’est pas une obligation que les gens donnent de l’argent après avoir écouté la prédication dans un bus ou transport en commun. Déjà vous devez savoir que la mendicité est souvent considérée comme une solution temporaire et précaire pour les personnes qui n’ont pas accès à des ressources financières suffisantes », souligne-t-il.

Il a ajouté : « Et si aujourd’hui plusieurs prédicateurs dans les bus en commun, demandent une aumône après avoir prêché, cela est considéré comme une forme d’exploitation ou de manipulation émotionnelle envers les passagers, qui pourraient se sentir obligés de donner de l’argent même s’ils ne le souhaitent pas. Il est préférable de chercher d’autres moyens plus durables et respectueux pour gagner de l’argent au lieu d’utiliser une chose si chère que la parole de Dieu. »

Un assistant de l’IFASIC sous couvert d’anonymat aborde dans le même sens. « Oui, c’est un fait social que nous vivons de plus en plus aujourd’hui, les pasteurs sont devenus presque ces vendeurs ambulants que nous vous voyons en cours de route sauf que ce qu’eux vendent est extrêmement precieux, ils vendent Jésus. On les voit prêcher partout, dans les coins de rues, dans des ronds-points mais beaucoup plus les bus en commun et malheureusement ce qu’ils cherchent ou le but poursuivi n’est pas la conversion des âmes mais plutôt se faire un peu d’argent pour nourrir les orphelins furtifs, qu’eux-mêmes connaissent, des soi-disants enfants de la rue qu’ils prennent en charge mais en réalité, on sait que c’est juste pour leurs propres profits », estime-t-il.

Cependant, une dame kinoise quadragénaire n’aborde pas dans le même sens. « Dire que les prédicateurs qui prêchent dans des bus en commun, le font uniquement pour se faire de l’argent, moi je ne soutiens pas cet avis-là, parce que ceux qui le disent n’ont aucune preuves. Moi à ce que je sache, d’après ce que la bible nous recommande, c’est qu’il faut donner une offrande après avoir écouté la parole la Dieu et ce, n’importe où, même au bord d’un bus », a-t-elle dit.

La prédication dans les transports en commun permet à une personne qui avait une mauvaise vie de revenir à Dieu. Mais également à une personne qui menait sa vie comme ça la chantait, de la donner au Seigneur à travers les paroles sorties de la bouche du prédicateur.

Lire aussi :

RDC : Le Jardin Botanique de Kinshasa pris d’assaut par les groupes de prière

HONORINE LONGO