RDC – Culture : La peinture, plus qu’une fascination esthétique, un art d’éduquer

L’exploitation de la peinture est souvent relevée quand il s’agit de décoration des maisons et non de toile de peinture. Ce qui baisse l’estime de cet art en Rd-congo.

Pourtant, la peinture retrouvée parmi les arts plastiques est un art tout aussi réel, présent et pratiqué au pays. Il constitue un patrimoine et demande ainsi de la considération.

Patrick Nyembo, artiste peintre, nous révèle la différence existant entre la peinture à usage domestique qui sert juste pour décorer, embellir la maison et la peinture existant sur une toile qui a pour utilité d’éduquer, donner une information et changer une population, mais qui rencontre des difficultés.

« Parmi les problèmes que nous rencontrons, c’est que la population n’a pas la culture de l’art en général et de la peinture en particulier. Vous pouvez organiser une exposition pour que la population vienne voir vos œuvres d’art mais  vous allez vous retrouver juste entre artistes, c’est choquant . Et côté vente, c’est les occidentaux qui paient souvent nos œuvres d’art, il y a vraiment peu de congolais qui s’y intéressent », a-t-il déploré.

L’artiste peintre rd-congolais estime dans la foulée que la valorisation de l’art passe d’une part, obligatoirement par le gouvernement, qui devrait engager la population à la culture de l’art. Pour le cas de la peinture, il doit disposer notamment un musée contemporain dans le pays qui puisse conserver une œuvre d’art jusqu’à cent ans. « Des galeries existent bel et bien dans le pays, mais conservent les œuvres d’art juste pour quelques années, une ou deux ans par contrat, le temps qu’on les achète; sinon elles sont renvoyées à leurs auteurs », précise-t-il.

Citoyenne rd-congolaise, Victoria NDAKA assure être parmi ce peuple féru et consommateur des œuvres d’art du pays. Mais relève les difficultés financières pour s’offrir un tableau. « Je pense que ce petit nombre est dû au fait que les gens n’ont pas assez de moyens pour se payer une peinture à prix élevé comme le feraient des expatriés. On gagne peu, alors on n’arrive pas à  beaucoup dépenser  pour une œuvre d’art. Nous avons aussi perdu la culture de l’art depuis la colonisation, car avant, nos ancêtres s’y intéressaient à travers leurs sculptures valorisées bien que souvent liées au gris gris. Avec l’aide du gouvernement, nous pouvons renouer ce fil cassé », a-t-elle précisé.

PERSIDE BOLAMU