RDC – Culture : Le perpétuel défi économique des artistes contemporains

L’art contemporain rd-congolais vit un épanouissement prodigieux. Des conceptions hors du commun, des dessins révolutionnaires, un mariage de couleurs fabuleux ou encore une direction vers l’imaginaire, les œuvres des artistes contemporains du pays bougent les lignes et suscitent tant d’admirations.

Les artistes contemporains rd-congolais qui excellent par leur savoir-faire, sont cependant confrontés au perpétuel souci économique. Le manque criant d’un écosystème de l’art ne leur permet pas de vivre convenablement de leurs œuvres.

Artiste peintre, plasticien, vidéaste et performer, Vitshois Mwilambwe pense que la situation économique dépend des deux possibilités qui sont la contemporanéité collective et la contemporanéité élective même si globalement, le souci économique existe.

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« Les artistes qui sont dans la contemporanéité élective qui essayent de se démarquer de tous les autres, sont en bonnes relations avec les journalistes, les commissaires d’exposition, des galeries, des acheteurs et ces artistes qui arrivent à s’en sortir. Ils ne manquent pas quelque chose à mettre sous la dent, de voyager. Il y a d’autres artistes qui sont dans la contemporanéité collective. Il y a ceux qui essayent de s’en sortir et ceux qui ne s’en sortent pas. Ce n’est pas facile. Généralement, il y a un souci économique », explique-t-il.

Face au manque d’un véritable réseau et soutien qui puisse permettre aux artistes contemporains rd-congolais de vivre de leurs œuvres, Vitshois Mwilambwe évoque l’impérieuse nécessité de créer un marché de l’art et mettre en place une politique adéquate notamment dans la création des galeries. « Le congolais doit aussi avoir des galeries pour ne pas que nous allions exposer ailleurs. Pour que les artistes exposent ici, il faut une politique nationale », renchérit-il.

Déplorant également un manque de politique culturelle adéquate, l’artiste plasticien Jean-Alain Masela plaide pour l’accompagnement de chaque artiste contemporain dès la production jusqu’à la vente. Cela nécessite des moyens financiers et des infrastructures.

« Il est important que les gens sachent que si à l’extérieur il y a des infrastructures, des salles, des moyens qui sont mis en œuvre pour la culture, nos artistes préfèrent toujours aller ailleurs parce que là-bas, ils sont compris, ils sont vendus, il y a des galeries. Pour remédier à ce problème, il faut des salles privées, des mécènes qui accompagnent pour permettre aux artistes d’exposer », propose-t-il.

Notons que selon Vitshois Mwilambwe et Jean-Alain Masela, l’artiste contemporain qui expose dans une galerie a l’obligation de partager de 50% ses revenus avec un galeriste. Même si cela peut varier d’une galerie à une autre. Selon Jean-Alain Masela, certaines peuvent gagner jusqu’à 70% étant donné qu’elles imposent leur ligne de conduite aux artistes.

CHADRACK MPERENG