RDC Culture : Le Théâtre de verdure et l’IMNC poussés à disparaître par les proches de Félix Tshisekedi

Neuf mois déjà (juin 2019 – mars 2020) depuis que le personnel de l’Institut des musées nationaux du Congo – IMNC – travaille en insécurité. Il reçoit des visites à répétition des membres du cabinet du Chef de l’État rd-congolais Félix Antoine Tshisekedi et des inconnus qui tiennent à tout prix transformer ce site selon leur vouloir, renseigne notre source.

 

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Depuis que ses tracasseries ont débuté, le directeur général de cet institut ayant dans sa gérance, le mythique Théâtre de verdure, le professeur Paul Bakualufu a opté pour le silence de peur dêtre éjecté de sa chaise. Comme son personnel, il s’est réduit en observateur et n’entreprend aucune démarche pour expliquer à sa hiérarchie, le ministre de la Culture et des Arts ainsi que le secrétaire général à la Culture et aux Arts, le bien-fondé de la structure qu’il gère et son emplacement. Il craint tous les visages en provenance de la Présidence de la République Démocratique du Congo ou ayant la Présidence comme argument.

Vue extérieure de l’IMNC. Ph.Dr.Tiers

 

Selon nos sources, cet institut érigé sur le site du Mont Ngaliema depuis lépoque coloniale dépend administrativement du ministère de la Culture et des Arts, et foncièrement de la Présidence rd-congolaise. « Les colons et le président Joseph Désiré Mobutu ne voulaient pas que ce site soit uniquement réservé à la personne du président ou à l’institution présidence de la république. Ils tenaient à ce qu’il soit historique et ouvert à tout le monde. Mais depuis l’avènement du président Félix Tshisekedi au sommet de notre pays, nous sommes surpris de voir plusieurs personnes qui se présentent ici au nom de la présidence de la république avec des projets qui tiennent à désacraliser ce lieu d’une importance incommensurable dans l’histoire collective du peuple congolais et du peuple belge », a témoigné un agent de l’IMNC.

 

De poursuivre : « Au départ, les premières venues racontaient qu’ils voulaient réhabiliter le jardin présidentiel pour attirer plus de touristes aux côtés du musée. Démarche que nous avions tous soutenue et encouragée. Car, au Zaïre, ce site dans sa globalité faisait la fierté de notre pays. La deuxième vague avait pour projet, la construction d’une chambre froide en face de l’Institut national de bâtiment et des travaux publics – INBTP -. Chose que nous, personnel, avions dénoncé et refusé. Et, la troisième et dernière vague a interdit notre comité de gestion de programmer les événements au Théâtre de verdure jusqu’à nouvel ordre. Ces mêmes personnes ont ramené plusieurs contenairs devant les monuments ayant une grande signification. Des contenairs fermés avec des produits ou des materiaux que nous ne connaissions même pas. Elles ignorent même la valeur du site qu’elles tiennent à transformer pour des fins personnels ».

Vue du Théâtre de verdure sans public lors d’un événement. Ph.Eventsrdc

 

L’on se souviendra qu’avant l’inauguration du musée national de Kinshasa, le samedi 23 novembre 2019, le personnel de l’IMNC était sans informations précises. Il pense qu’il allait se retrouver dans la rue et sans emplois. D’après nos enquêtes, les agents et cadres de l’Institut des musées nationaux du Congo veulent un tête-à-tête avec le directeur du cabinet de la Présidence rd-congolaise, Vital Kamerhe et le conseiller culturel Déo Tshilumba Wa Kabeya pour les démontrer l’importance du musée et du Théâtre de verdure au sein de Mont Ngaliema et aux côtés du cimetière des pionniers. Ils estiment que les désirs ou les manœuvres des proches de Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo sont inopportuns. « Que le président et son directeur de cabinet se ressaisissent dès maintenant. Sinon, ils manqueront des explications à donner au peuple aux élections de 2023. Pourquoi les proches de l’ancien président Joseph Kabila ne s’étaient pas comportés de la sorte durant les 18 ans passés au pouvoir ? Au contraire, ils avaient laissé cet endroit sous la gérance  d’un rd-congolais et ouvert au public sans tracasseries », a lâché un groupe d’agents.

 

Pour rappel, en mars 2010, le dramaturge et metteur en scène rd-congolais Ados Ndombasi, actuellement député national, avait pris l’initiative et le courage de réhabiliter, avec ses partenaires, le Théâtre de verdure pour redorer son image d’antan et de contribuer à la promotion de la culture rd-congolaise. Avec le soutien de la Wallonie Bruxelles Internationale et de la presse kinoise, il avait réussi à faire parler de tout ce site à travers le monde et à accueillir plusieurs grands événements et des artistes de toutes les tailles.

DANNY KABANGA