RDC-Culture : Le théâtre populaire fait-il encore rêver ?

À la différence du théâtre classique, le théâtre populaire a du vent en poupe en Rd-Congo, mais ne nourrit pas ses différents intervenants. Mêlé des fous rires et d’énigmes scéniques émotifs, le théâtre populaire rd-congolais évoque plusieurs thèmes tels que l’amour, l’infidélité et la sorcellerie au cœur d’une société évolutive.

Avant l’épopée du groupe « Maboke » avec notamment Samuel Malonga dans les années 50, le théâtre de proximité en Rd-Congo a fait ses débuts flamboyants vers la fin des années 40 à la radio Congolia avant même la création des radios officielles, ensuite avec « Radio Leo » des Pères Jésuites. Outre le cinéma qui faisait la pluie et le beau temps, le théâtre populaire, a dû donner le ton d’une autre dimension artistique. En parallèle du théâtre classique qui a connu des fers de lance tels que Mutombo Buitshi, Mondonga Mujinga et les Kalend, le théâtre populaire regorge les grands noms et groupes qui l’ont sans doute marqué.

Tshitenge Nsana avec le célèbre groupe Salongo, producteur de l’émission « Théâtre de chez nous », Mundele Ndombe, baobab du théâtre populaire sont entrés dans le panthéon du théâtre en Rd-Congo. Même si le pays vibrait également au rythme du trio Dafusa avec Nsita Tombe, Danga et Abula Ngando, les sketchs semblaient prendre de l’envol avec une meilleure dimension dans l’art dramatique.

Plusieurs jeunes de l’époque ont également fait bouger les lignes comme par exemple Jean Shaka de l’écurie Maloba ou encore Ndungi Mambimbi dit « Masumu Debrindet ». Une preuve que le théâtre populaire de l’époque faisait bien rêver.

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Le théâtre populaire fait-il encore rêver aujourd’hui ?

La Rd-Congo regorge depuis des années une pléthore des troupes théâtrales. Si beaucoup pensaient que cette éclosion spectaculaire fait découvrir les talents, d’autres, par contre restent sceptiques quand au niveau artistique qui en découle. Ils pensent même que le théâtre populaire aujourd’hui a perdu presque son sens. La formation adéquate des acteurs s’avère nécessaire pour aider ces derniers à se transcender dans leur métier.

Avec le goût commercial qui s’installe, beaucoup de mentors ont, certes, perdu le sens d’encadrement dans un milieu concurrentiel. Les dédicaces écrasent même les thématiques exploitées. Une problématique qui sonne comme une piqûre de rappel au théâtre populaire rd-congolais à faire rêver comme à l’époque et aider les jeunes à mieux comprendre et connaître leur travail. Ce théâtre pourrait-il produire un jour des épisodes en rapport avec la vie réelle de ces acteurs ?

CHADRACK MPERENG