RDC : Les tracasseries aéroportuaires freinent le développement du tourisme

Le tourisme peine à être un véritable générateur des recettes dans le trésor public rd-congolais. Il est quotidiennement asphyxié par des secteurs connexes notamment le transport, la sécurité et les affaires étrangères.

S’agissant du secteur de transport où nous avions enregistré plusieurs plaintes et où nous avions mené des enquêtes, la multiplicité de services dérange à la fois, les sociétés opérant dans le tourisme et les touristes. Touristes, ce ne sont pas seulement les étrangers. Ce sont aussi les rd-congolais qui effectuent des déplacements d’un endroit X à un endroit Y pour une raison bien précise.

Dans les frontières terrestres comme dans les ports et aéroports, nous avions compté plusieurs services avec indications distinctes et sans indications. Le lieu le plus choquant est l’aéroport international de N’djili à Kinshasa, la première et plus grande porte d’entrée de la République Démocratique du Congo. Là, à part la Régie des voies aériennes – RVA -, nous avions vu Morse, National Aviation Services – NAS -, Menzies Aviation, ABF PH, le Programme national d’hygiène aux frontières, Avsec, la Direction générale des douanes et assises – DGDA – et l’Office congolais de contrôle – OCC -, mais également la Garde républicaine et six autres services non identifiés sans compter les conducteurs des chariots, les porteurs des colis, les vendeurs ambulants, les cireurs et les personnes vivant avec handicap convertis en mendiants.

Différemment de la partie réservée aux vols internationaux, celle destinée aux vols domestiques reflète la pauvreté du pays de Tryphon Kin-Kiey Mulumba -Directeur Général de la Régie des voies aériennes. Si Kinshasa connaîtrait un tel désordre organisé, qu’en est-il pour les aéroports et aérodromes de 25 autres provinces de la République Démocratique du Congo ?

N’importe qui s’improvise porteur des solutions ou protocole, capable de tout connaître et de tout faire. Quelle tracasserie ? Quelle honte ? Les passagers eux-mêmes sont-ils incapables de se pointer aux guichets des sociétés où ils ont acheté des billets pour récupérer des boarding pass. Les go pass pour les vols domestiques et internationaux, une autre triste réalité qui n’impacte pas la viabilité des aéroports et aérodromes en Rd-Congo.

Rien que dans plusieurs pays limitrophes de la Rd-Congo, l’ordre existe. Marc Ekila et Tryphon KKM ne voyagent-ils pas ? Qu’attendent-ils pour changer le narratif comme le veut le ministre rd-congolais de la Communication et Médias, Porte-Parole du Gouvernement rd-congolais, Patrick Muyaya ? Alors, chargé de redorer l’image de la Rd-Congo à l’international. N’est-il pas coincé par son collègue de transports et voies de communication ainsi que le Directeur général de la RVA ? C’est qu’il dit de bon pour son pays et ce qui sévit, constituent des clichés différents.

Certains voyageurs interviewés, regrettent du fait que seules, deux compagnies – CAA et Congo Airways – desservent le reste de la Rd-Congo pour des vols domestiques à passagers. Qu’est-ce qui empêchent d’autres sociétés à rejoindre l’espace aérien rd-congolais ? (Question directe à Marc Ekila).

« Avec ou sans Congo Airways, la Compagnie Africaine d’Aviation se comporte en reine. Pourquoi le transport des passagers d’aviation civile est un véritable casse-tête ? Le trafic d’influence bat son plein. Les plus connus sont les premiers à être servis. Les moins connus et les touristes nationaux comme étrangers observent comme s’ils seraient des mendiants », a déclaré un passager du vol CAA à destination de Goma, le lundi 2 octobre 2023.

Plusieurs questions se posent dans notre rédaction, dans les aéroports et ailleurs sur cette série d’épisodes désastreuses qui n’honore pas le Congo de Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo. A-t-elle débuté avec Félix ? Non. Elle date de la fin de la République du Zaïre. Durant 21 ans de règne de Kabila, elle a empiré. Connu pour le goût du beau, Tryphon Kin-Kiey Mulumba pourrait donc remettre de l’ordre dans cette régie qui, au-delà du côté sécuritaire, a un très grand rôle à jouer tant dans le domaine du transport que dans celui du tourisme. Approché par notre rédaction, un responsable de l’office national du tourisme s’est réservé d’émettre un avis sur ces tracasseries qui étouffent le tourisme rd-congolais depuis plus de deux décennies.

La même sonnette d’alarme est tirée à l’endroit de ses collègues de la Régie des voies fluviales et des lignes maritimes congolaises. Elle a également pour mission non dit la promotion du tourisme rd-congolais. Le ministre rd-congolais des transports et voies de communication, Marc Ekila et son collègue du tourisme, Didier Mazenga sont appelés à se réunir fréquemment pour réduire sensiblement les services dans leurs secteurs respectifs pour contribuer aussi dans la mobilisation mensuelle des recettes.

Une affaire que nous continuons à suivre…

MYRIAM NZEKE