Le 7 février 2025, lors de sa présentation au Conseil des droits de l’homme des Nations unies à Genève, Bintou Keita, cheffe de la MONUSCO, a exprimé de vives inquiétudes concernant la suspension récente des réseaux sociaux X (anciennement Twitter) et TikTok en République Démocratique du Congo. Elle a souligné que cette coupure constitue une atteinte significative au droit fondamental à l’information, essentiel dans toute démocratie. Peu après sa plaidoirie, les deux plateformes ont été rétablies, marquant une victoire pour la liberté d’expression.
Précédemment inaccessibles depuis le week-end dernier, les utilisateurs rd-congolais avaient été contraints de recourir à des alternatives comme les VPN pour accéder à ces services. Bien qu’aucune annonce officielle n’ait été faite concernant cette interruption, Jacquemin Shabani, vice-premier ministre et ministre de l’Intérieur, avait évoqué lors d’un briefing presse le 3 janvier, une prétendue panne technique, insistant sur le fait que la situation était en voie de résolution.

Cependant, cette explication n’a pas convaincu l’opinion publique, qui perçevait plutôt cette mesure comme une tentative des autorités de freiner la diffusion d’informations, notamment de fausses nouvelles, concernant la crise persistante dans l’est du pays.
Pour Bintou Keita, cette mesure était alarmante. Elle a déclaré : « C’est une atteinte grave au droit à l’information, et il est impératif que cette restriction soit rapidement levée. » Elle a également insisté sur le fait que la désinformation et la mésinformation représentent des risques sérieux, appelant les autorités congolaises à reconsidérer leur décision.
Un soutien numérique revitalisé pour les Congolais
Le rétablissement de X et TikTok arrive à un moment crucial pour la République Démocratique du Congo, alors que le conflit dans l’est du pays se prolonge également sur le terrain numérique. Face à la montée des violences et aux agressions dont la Rd-Congo est victime de la part du Rwanda et de ses alliés du M23, un fort éveil patriotique s’est manifesté parmi les rd-congolais.

Plutôt que de recourir à la violence, de nombreux citoyens se sont mobilisés sur le front numérique, utilisant notamment X et TikTok pour exprimer leur soutien aux Forces armées rd-congolaises et aux compatriotes Wazalendo. Ces plateformes servent au quotidien de lieux de dénonciation des actes du régime rwandais et de moyens d’organisation autour de la cause nationale.
En conclusion, le rétablissement de ces réseaux sociaux est essentiel pour maintenir l’élan populaire et le soutien numérique dont la République Démocratique du Congo a désespérément besoin dans ce contexte de crise.
GLODY NDAYA