RDC – Taxe sur les Smartphones : Quid de l’intérêt du peuple dans cette décision ?

En voilà déjà plus d’un mois depuis que le premier ministre rd-congolais, Sylvestre Ilunga Ilunkamba et le ministre rd-congolais des Postes, télécommunications et nouvelles technologies de l’information et de la communication – PTNTIC -, Augustin Kibassa ont signé un décret qui stipule le paiement d’une nouvelle taxe variant entre 1 et 7 USD pour toutes personnes détenteur d’un Smartphone, en faveur de l’Autorité de régulation de la poste et des télécommunications – ARPTC -.

Dans ce décret, il est clairement mentionné que chaque rd-congolais possédant un téléphone mobile 2 à 4G devra payer chaque année via son opérateur téléphonique une taxe allant de 1 à 7 USD, selon la génération de la téléphonie mobile du Smartphone, pour leur certification par l’ARPTC. Cette décision impacte non pas seulement sur les utilisateurs, qui déjà sont taxés avec 40% de plus par la douane pour l’achat du téléphone, mais aussi les opérateurs de télécommunication qui sont surfacturées et risquent de perdre une grande sommes par an, par conséquent une hausse des services notamment le data est envisageable.

Motema Tab. Ph. Eventsrdc

A côté d’une population déjà peu absorbante des technologies de l’information et de la communication, il sera encore plus difficile de se procurer d’un Smartphone, encore moins avoir un accès facile à internet  vu le coup que cela engendrera maintenant que cette taxe existe. Outre cela, ce décret vient également de retarder la vision du Chef de l’Etat rd-congolais, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, celle de faire du numérique rd-congolais un pilier de la bonne gouvernance, dans la mesure où la population qui devait être au centre de l’intérêt est soumise à des décisions qui ne favorisent pas son intégration dans le domaine du numérique.

Au milieu de plusieurs réactions de mécontentement des rd-congolais parues  dans les réseaux sociaux autour de cette taxe, Danny Bavuidi, un jeune rd-congolais très présent sur la toile, appelle les autorités à penser à la population en proposant des solutions qui contribueraient à renforcer les liens avec l’information et l’informatique, surtout en cette année de confinement qui amène les populations de partout dans le monde à recourir aux outils informatiques pour garder l’allure avec leurs tâches quotidiennes.

« C’est le moment de subventionner au maximum les domaines du numérique, d’aider à réduire le coûts d’accès à l’internet, de rendre le prix d’achat du nom de domaine .cd moins cher, de créer des écoles de formation aux nouveaux métiers du digital, d’octroyer des bourses à l’étranger pour les meilleurs éléments, de financer des plateformes d’e-commerce dans un pays où tout le monde a une activité commerciale et de former les jeunes filles au numérique pour favoriser l’égalité des opportunités professionnelles. Bref, de contribuer à la réussite du plan nationale du numérique. Parce que ce dont il est vraiment question, ce n’est pas juste que les services de télécommunication seront plus chers dans une période que les congolais ont moins d’argent, mais que le développement du pays serait ralenti considérablement », a proposé Danny Bavuidi dans une publication sur le réseau social Facebook.

Par ailleurs, cette taxe vient se rajouter aux cinq autres déjà existants en faveur de l’ARPTC, qui parfois avance à pas de tortue dans la réalisation de ses missions qui est entre autres est de définir les principes d’interconnexion et de tarification des services publics des postes et télécommunications, et d’assurer la continuité du service et protéger l’intérêt général, pour ne citer que cela.

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Par rapport à cet arrêté qui dérange, les sociétés des télécommunications établies en République Démocratique du Congo, contactées par notre rédaction se réservent d’émettre leurs opinions. Selon nos investigations, elles pensent que dans un avenir proche, cette décision du premier ministre soutenue par le ministre des PTNTIC, Augustin Kibassa sera à la base de plusieurs conflits avec leurs abonnés, voire à ternir leur image d’entreprise.

Dans une nation où le Chef de l’Etat s’appuie sur la phrase « le peuple d’abord »,  il est curieux de voir que son gouvernement est dans une autre logique et ne se préoccupe pas des intérêts de la population.

MYRIAM NZEKE