Rumba congolaise : Le sursaut face à l’éclosion de nouveaux styles

Bien avant l’indépendance de la République Démocratique du Congo jusqu’à ce jour, il est impossible de parler de la musique rd-congolaise sans citer la rumba. Ce style féerique qui aura marqué des générations continue malgré la menace grandissante d’autres genres musicaux, à prouver son hégémonie.

Comme certains peuples de nombreux pays du monde entier, les rd-congolais peuvent eux aussi avoir les chevilles qui enflent grâce à la rumba. Des tauliers de l’époque à la nouvelle génération montante, elle a su, par son identité culturelle très particulière, traverser les frontières. Aux moments épiques du pays et même du continent, la rumba a joué un rôle important grâce à ses fers de lance en l’occurrence Kabasele Tshamala dit Grand Kallé. Plusieurs autres grands noms ont écrit l’histoire de ce style de musique tels que Dechaud Muamba, Jeannot Bombenga, Tabu Ley Rochereau, Franco Luambo Makiadi, Papa Wemba, Madilu System, Koffi Olomide et Reddy Amisi.

Grâce à son influence abyssale sur le continent africain, la rumba a réussi à inspirer les artistes de nombreux pays pour créer d’autres styles propres à eux comme le makossa et le soukous. Une longévité incroyable qui malgré l’avènement d’autres styles, continue à confirmer sa présence.

La rumba congolaise, le sursaut face à l’éclosion d’autres styles musicaux

Même si beaucoup pensent que la rumba rd-congolaise a, quelque peu, perdu sa main aujourd’hui en raison d’une adversité cruelle, elle brille cependant par un sursaut qui la maintient au premier rang dans le milieu africain à travers le monde.

Si à l’époque déjà les artistes comme Grand Kallé ou Tabu Ley Rochereau faisaient la mixture avec notamment l’afro-cubain et le rythm & blues, plusieurs styles de musique ont cependant pris d’assaut la scène rd-congolaise. Aujourd’hui, beaucoup de jeunes artistes musiciens rd-congolais préfèrent jouer de la musique urbaine et de l’afropop au dépens de la rumba qui dit-on est génétique et culturelle. Une menace certes, mais qui n’affaiblit pas pour autant l’influence de la musique rd-congolaise.

À ce jour, le regard de tous les pays de l’ex. Royaume Kongo est tourné sur L’UNESCO où le verdict sera prononcé avant la fin de cette année 2021 en rapport avec la reconnaissance de ce style de musique comme patrimoine immatériel universel.

Reconnaissance ou pas. Qu’est-ce qui manque à la rumba congolaise depuis son existence jusqu’à l’heure où nous rédigeons cet article ? Nombreux artistes et professionnels de la musique interrogés ont reconnu qu’elle manque un cadre historique et artistique permanent, et des infrastructures telles que les conservatoires et les salles de spectacle, mais aussi la logistique événementielle comme la lumière, le podium, la structure métallique et la sonorisation scénique.

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CHADRACK MPERENG