Serge Onyumbe : « Et en cette période d’incertitude, la voie du dialogue est l’option de sagesse à laquelle le Congo adhère, quel que soit son courant »

Expert en Communication et Analyste politique indépendant, le jeune rd-congolais de la trentaine révolue, Serge Onyumbe Wedi ne jure que sur le respect de la Constitution et exhorte toute la classe politique rd-congolaise à participer au Dialogue National Inclusif pour éviter un chaos après le 20 décembre 2016. Il a, cependant, évoqué la situation sécuritaire de l’Est et du Nord de la République Démocratique du Congo qui continuent à inquiéter les populations de ces coins et a invité le gouvernement à prendre des mesures nécessaires pour restaurer la paix sur toute l’étendue du territoire national. Bonne lecture.

Le Dialogue National Inclusif annoncé pour deux semaines, soit du 1er au 14 septembre 2016 venait de totaliser un mois, le samedi 1er octobre dernier. Comment trouvez-vous l’avenir de ces assises ?
Je leur souhaite une fin heureuse de part son objectif premier qui est celui d’assurer l’alternance au pouvoir dans le strict respect de la Constitution notamment le nombre de mandat reconnu au Chef de l’État.
Comme on dit souvent « aucun voyage n’est très long, une fois qu’on a trouvé la raison de son déplacement. Prenons ce report de la clôture avec philosophie, car, le jeu en vaut la chandelle.
Depuis juillet dernier, Étienne Tshisekedi, Moïse Katumbi et tout le Rassemblement des forces acquises au changement récuse le facilitateur Edem Kodjo. Pensez-vous que les résolutions ou conclusions issues de ce Dialogue convaincront toute la classe politique rd-congolaise ?

Je pense que l’enjeu n’est pas de dire si la récusation de Kodjo est nécessaire ou pas. Le grand enjeu est de s’assurer qu’au sortir de ce dialogue que nous ayons répondu aux attentes des congolais. Je prends pour miennes, les fondamentales de la Conférence Episcopale Nationale du Congo -CENCO. Autrement dit le dialogue II ne sera possible que si le I n’a pas résolu les préoccupations de l’heure. Et aussi longtemps que les congolais se sentiront obliger de discuter autour d’une table, je soutiendrai cette option, pour vue que personne ne touche à ma Constitution.


A Kinshasa, le Dialogue. À l’Est, nous comptons des morts. Au Nord, il y a la présence des réfugiés sud-soudanais. Que dites-vous au gouvernement ?
Nul ne sera entendu alléguant sa propre turpitude. Si le gouvernement ne parvient pas à sécuriser les personnes ainsi que leurs biens, ou encore à garantir le respect de notre intégrité territoriale, il y a lieu de se poser la question existentielle : A quoi il sert?
Prenons Beni pour exemple, deux ans après le premier massacre, personne n’a pu dire clairement qui sont les auteurs de ces crimes. Et comme si cela ne suffisait pas, le même gouvernement valide l’entrée des troupes rebelles sud-soudanaises en déroute sous-prétexte d’aide humanitaire pendant que nous ne sommes même foutu d’exorciser l’Est du Congo et ses démons. Si vous pouvez me passer l’expression.

Serge Onyumbe-Wedi -Expert en Communication et Analyste politique indépendant rd-congolais. Ph.Eventsrdc.com
Serge Onyumbe-Wedi -Expert en Communication et Analyste politique indépendant rd-congolais. Ph.Eventsrdc.com

 

En tant qu’Expert en Communication, quel conseil prodiguez-vous à tous ces communicologues qui pensent qu’il n’y a pas des rd-congolais capables de diriger ce pays ?
La gestion de la Res Publica implique certes, des qualités hors du commun. Car, vous incarnerez tout un peuple. De là, l’on devient indispensable. Tenir de tels propos, c’est tout simplement jeter un indiscrédit à notre histoire qui a malheureusement, comme fil conducteur, le sang de nos aïeux qui croyaient en une nation à même de se prendre en charge. Et cela passe par le choix de ses dirigeants de manière démocratique.
Plusieurs rd-congolais souhaitent vivre la passation du pouvoir entre deux présidents de la RDC. Faites vous partie de ceux là ?
Je caresse ce rêve depuis que j’ai l’âge de la raison. Et, je crois que même vous, vous y croyez profondément. N’est-ce pas? Et en cette période d’incertitude, la voie du dialogue est l’option de sagesse à laquelle le Congo adhère, quel que soit son courant.
CINARDO KIVUILA