Sony Kamana: « J’ai fabriqué les stars couturières ou stylistes en créant l’émission Fashion Show »

L’homme à plusieurs casquettes, Sony Kamana, se considérant comme faiseur des rois, a laissé plus d’empreintes dans le secteur de la mode et du mannequinat où il évolue depuis 1993. Dans ce secteur, il a eu à former et à propulser certaines figures connues du mannequinat et de la télévision au devant de la scène. Dans ce lot, l’on compte Gaby Amundala, Jacky Ndala et Noëlla Madinga. « Ils faisaient  tous partie de la première génération de mon agence en 1998. Ce sont les stars de mes entrailles », a-t-il dit lors d’une longue  interview accordée à Eventsrdc.com et dont un extrait vous a été proposé le week-end dernier. Découvrez la dernière partie de son interview dans laquelle il retrace sa carrière, en fait le bilan et parle de ses différentes occupations professionnelles. 

 

En quelques phrases, rappelez-vous nous votre parcours ?

J’ai commencé à organiser des événements culturels dès le bas âge à l’école. En 1993, je faisais la cour à une fille qui m’a inscrit à  un concours top model la même année. De là, j’ai pris goût. J’ai été élu le meilleur, le 20 mai 1994. J’ai travaillé au sein de l’agence « De Chris » pendant une année. L’année suivante, j’étais freelance. A côté de cela, j’organisais déjà mes activités telles que les tournois de Basket-ball, de football interscolaire et autres.

 

En 1997, j’ai eu l’idée géniale de  monter  ma propre boîte, dénommée « Eclipse ». Durant plusieurs années, j’ai organisé beaucoup d’événements, entre autres  les défilés de mode, les bals dans les écoles et universités de Kinshasa. Vers les années 2000, j’avais essayé avec la musique comme tout Bandalois -habitant ou ressortissant de la commune de Bandalungwa. J’étais séduit par l’esprit Wenge. Pendant que Wenge Musica BCBG 4X4 Tout Terrain était au grand complet, je coopérais  déjà avec Werrason, Gatho Beevans et Papa Wemba. En même temps, j’ai formé plusieurs jeunes dans le mannequinat.

 

Tels que ? 

Tous les grands noms du mannequinat à Kinshasa et d’autres qui ont abandonné, sont passés chez moi. Je cite Gaby Amundala, Guylain Nzuzi, Jacky Ndala, Noëlla Madinga, Bibiche Ponde, Sunguza… Ils faisaient tous partie de la première génération de mon agence en 1998. Ce sont les stars de mes entrailles.

 

Votre bilan de 1994-2017 est-il positif ou négatif ?

Les deux. Positif, parce que j’ai  fait beaucoup de rois. Derrière Papa Wemba, j’ai contribué dans beaucoup de choses. Je suis toujours un héros. Aujourd’hui, vous avez des stars couturières ou stylistes qui n’existaient pas dans le temps. Je les ai fabriquées en  créant  l’émission  « Fashion Show » sur B-One TV.

 

Aujourd’hui, j’ai un nom et  je suis devenu une référence. Le côté négatif, c’est simplement parce que le cash ne suit pas. Il faut combiner beaucoup de choses pour nouer les deux bouts du mois. Normalement, je devais être concentré sur la mode et ses disciplines connexes, au lieu  d’aller à gauche ou à droite pour mobiliser de l’argent.

 

Vous êtes très dédicacé par les musiciens rd-congolais. Quelles relations entretenez-vous avec eux ?

Nos relations sont d’abord  amicales  et ensuite professionnelles. Je suis un amoureux de la musique. Je chante même à la chorale de la paroisse catholique Saint Albert à Ma Campagne. Je suis un musicien et arrangeur. Avec mon ami Madou Kibambe, nous avons arrangé la chanson « 6 millions ya ba soucis » du feu Papa Wemba. J’avais même fait des voix témoins et chanté dans la chanson « Kema fumbe ». C’est mon côté divertissement. Je suis l’ami de la musique et des musiciens.

 

Avec quels musiciens collaborez-vous étroitement ?

Ils ne sont qu’à deux Papa Wemba et Werrason. Comme Papa n’est plus, il ne me reste que Werrason.

 

L’on vous voit aussi dans l’équipe de réalisation des clips de certains musiciens. Comment vous y prenez-vous ?

J’ai  la chance de connaitre  quelques notions de l’audiovisuel. Je suis un bon réalisateur et metteur en scène. Il m’arrive souvent d’aider les artistes. Même lorsqu’il y a un réalisateur, j’apporte toujours mes conseils pour que le travail soit bien présenté au public. Je suis très discipliné lors des collaborations avec les musiciens. Ma façon de faire les séduit. Je suis  parmi ceux-là qui crient, interpellent et corrigent les musiciens. Au-delà de cela, j’ai le don d’interprète. Cela m’a permis d’être sur plusieurs scènes en Afrique. J’interprète facilement le feu Président de la République, Joseph Mobutu.

 

Famille, chorale, Fashion Show, Eclipse,  comment conciliez-vous tous ces engagements ?

Je n’ai jamais le temps. Mais, je sais faire chaque chose à son temps. Je sais gérer pour mettre chaque chose à sa place.

 

Comment fonctionne votre agence éclipse ?

L’agence fonctionne de manière spéciale. Nous avons des services à vendre. Nous contribuons à la réussite des clips et des publicités, à travers les mannequins. Nous avons des hôtesses. Nous organisons des défilés de mode et autres.

Quelques mannequins de l’agence  » Eclipse « dirigée par le célèbre Sony Kamana. Ph.Dr.Tiers

Comment vous contacter ?

Nous avons deux adresses. Nous sommes sur la rue Kokolo dans l’enceinte de la télévision B-One, à Binza Pigeon et dans la salle BM dans la commune de Bandalungwa. Nous sommes également joignables au +243 999 932 151 et sur notre page Facebook : Agence Eclipse.

 

Quels conseils prodiguez-vous à tous les artistes qui évoluent dans ce secteur de la mode (mannequins, stylistes, modélistes, couturiers…) ?

La mode est une très bonne chose. C’est un joli domaine. Elle marche toujours de paire avec l’alimentation. Toute personne, même un bébé d’un jour, s’habille et mange aussi. La tenue vestimentaire est la première chose qui nous accueille et nous accompagne ici sur terre. En RD-Congo, nous avons plus de 15 stylistes. Cela prouve que nous travaillons à fond, malgré que  notre travail passe inaperçu. Nous ne sommes pas soutenus.  Si depuis un moment, plusieurs rd-congolais s’habillent bien, ce n’est pas un effort des musiciens ou des sapeurs. Mais un travail des mannequins. Nous avons réussi à imposer le port des pagnes dans tous les secteurs de la vie quotidienne surtout lors des mariages coutumiers et autres rencontres communautaires. Pour faire ce travail, il faut avoir trop de passions.

CINARDO KIVUILA